Retranscription écrite du podcast :
Bonjour à tous et bienvenue dans Se Sentir Bien, le podcast qui est là pour vous aider à devenir votre propre coach, je suis Esther Taillifet et aujourd’hui j’ai décidé de vous parler de l’échec. C’est le bon moment puisque l’on est à la fin de l’année, c’est le moment où on peut faire le bilan, qu’on le fasse volontairement ou non d’ailleurs, que ce soit vous-même qui preniez l’initiative ou que ce soit votre entreprise ou les impôts qui vous obligent à le faire.
On a souvent tendance à vite s’avouer vaincu et à dire que l’on est en situation d’échec. Je ne dis pas cela pour vous culpabiliser, mais on peut vite avoir tendance à s’avouer vaincu et à se dire : » Ça y est c’est foutu « .
Alors dans ce podcast je ne vais pas vous raconter à quel point : » les échecs nous rendent plus forts, nous permettent de grandir et d’apprendre sur nous-mêmes « , faire en quelque sorte de la démagogie car ce n’est pas ce en quoi je crois. Même si pour moi, ce que l’on appelle les échecs, et qui pour moi n’en sont pas, sont nécessaires et sont plutôt une bonne nouvelle.
Dans ce podcast je vais vous partager le contenu en deux parties, je vais d’abord vous parler du fait qu’on va avoir peur de l’échec, que l’on va avoir la peur d’échouer avant même d’avoir commencé, puisque finalement on ne se lance pas, et en deuxième partie vous parlez du fait d’échouer dans le sens où l’on s’arrête avant d’avoir réussi ce que l’on voulait faire et on s’avoue vaincu et on dit que l’on est en échec alors qu’il aurait juste fallu d’un peu plus de persévérance.
Encore une fois le but n’est pas de se culpabiliser mais d’essayer de comprendre ce qu’il se passe, pourquoi l’on réagit comme cela et comment on peut contourner ces problèmes là. Et vous verrez, mais comme d’habitude on en revient toujours aux émotions, et au fait que tout est question de se sentir bien, de choisir le chemin qui nous fera le moins mal. Ce qui est le plus naturel puisque l’on a évolué en tant que créature vivante qui cherche à tout prix à fuir la douleur, et à poursuivre le bien-être et la récompense immédiate (parce que c’est ce qui nous a permis de survivre jusqu’à maintenant). La plupart des choses que l’on fait qui ne nous servent pas dans notre société dans laquelle on vit et dans laquelle on évolue, sont en réalité des choses naturelles et c’est normal que l’on ait tendance à aller dans cette direction, ce n’est pas du tout que l’on a un problème avec nous personnellement, c’est un peu plus compliqué que cela.
» Il n’y a qu’une façon d’échouer, c’est d’abandonner avant d’avoir réussi «
Il y a une citation de Georges Clémenceau qui m’a suivi toute ma vie, à un point où si je devais me tatouer une citation sur le corps ce serait probablement celle-ci. En réalité ce sera surement pas celle-ci puisqu’elle est beaucoup trop longue pour un tatouage. Il s’agit de la citation suivante : » il n’y a qu’une façon d’échouer, c’est d’abandonner avant d’avoir réussi « .
C’est une citation que j’ai découvert un peu par hasard sur une page Facebook lorsque j’avais environ 18 ou 19 ans. Je me souviens qu’à l’époque j’étais en colocation avec 4 autres filles, et on avait un tableau blanc dans l’entrée que l’on utilisait pour noter notre liste de courses ou pour se faire passer des messages, des trucs à ne pas oublier concernant l’appart’ etc… Et on avait pris l’habitude, pour je ne sais quelle raison, de noter un phrase sur ce tableau. L’une d’entre elles qui s’appelle Pauline avec laquelle je ne suis plus du tout en contact (Pauline si tu passe par là !), qui avait écrit cette phrase là, et elle avait tellement raisonné en moins à ce moment là. J’étais à une période de ma vie où j’étais en réorientation scolaire, j’étais sortie du bac et j’avais fait une première année de biologie et ce n’est pas ce que je voulais faire. Je redoublais pour faire une première année de physique, et pour moi à l’époque c’était très grave de redoubler parce que j’avais déjà un an de retard parce que j’avais déjà redoublé au lycée.
Alors maintenant que j’ai 31 ans et avec le recul que j’ai et que je sais combien cette réorientation m’a servie et combien un an finalement ce n’était pas très important. A ce moment là, un an cela représentait beaucoup et cela faisait déjà deux fois que je » perdais un an « , je me sentais vraiment en situation d’échec. Le fait de lire cette citation ça m’a vraiment fait beaucoup de bien, et c’est une citation qui ensuite m’a suivie toute ma vie. On a qu’une seule façon d’échouer, c’est d’abandonner avant d’avoir atteint l’objectif que l’on veut, parce que l’échec c’est ça, c’est le fait de ne pas obtenir le résultat que l’on cherche. C’est ça un échec d’un point de vue de sa définition.
Le fait de se dire, ce n’est pas parce que l’on a pas obtenu le résultat que l’on voulait avec une façon de faire qu’on ne l’obtiendra jamais en ne procédant pas d’une autre manière, encore et encore.
Je ne suis plus d’accord avec George Clémenceau aujourd’hui dans le sens où, je ne pense pas qu’il y ait qu’une seule façon d’échouer, je ne pense pas qu’il y ait seulement que le fait d’abandonner avant d’avoir réussi, il y a aussi le fait de ne même pas se lancer (qui sera la deuxième partie de ce podcast).
Lorsque l’on parle de réussite, il y a une notion de persévérance. On a l’habitude de voir les autres réussir avec l’avènement des réseaux sociaux, on voit leur accomplissements et on oublie de nous montrer toutes les situations dans lesquelles ça n’a pas marché.
L’exemple du stage à Hawaï
Je vais vous redonner un exemple tiré de mon expérience personnelle : quand j’étais étudiante, j’ai obtenu un stage à Hawaï. Ce qui était complètement incroyable et j’en garde un souvenir extraordinaire qui a vraiment marqué ma vie. A ce moment là, trouver un stage à Hawaï auprès des téléscopes quand on est astronome ça ne me paraissait ma accessible. Je me souviens que pour toutes les personnes autour de moi, je ressentais beaucoup d’injustice parce qu’elles me disaient que j’avais de la chance et ne voyaient pas que j’ai échoué un nombre incalculable de fois, je me suis mis en tête que j’allais trouvé un stage là-bas et j’ai eu énormément de refus. J’ai du faire mes candidatures en anglais (CV et lettres de motivation) et à ce moment là il faut passer outre tout ce que ton cerveau va pouvoir te dire comme par exemple des choses comme : » non mais de toute façon tu ne trouveras pas, pour qui tu te prends pour vouloir faire ça ? « . Ça demande un travail considérable sur soi pour se dire : » j’écris mes CV et j’y crois, je n’écoute pas cette petite voix méchante, je sais que quoi qu’il arrive si je veux obtenir ce résultat il faut que je le tente « . Je me suis donc retrouvée à envoyer énormément de CV, j’avais inonder la planète, en particuliers les iles hawaïennes. Lorsque j’ai obtenu mon stage, toutes les personnes autour de moi voyaient juste que j’avais envoyé un seul CV là-bas et que j’avais été prise et qu’elles avaient fait la même chose et que ça n’avait pas été le cas pour elles.
Ce qui fait qu’elles se voyaient en position d’échec par rapport à moi à ce moment là, en réalité ça n’était pas le cas car elles en oublient tous les CV et tout les refus qu’il a fallut essuyer avant. Quand on a fait des choses par le passé, on en oublie qu’au début on ne savait pas trop, qu’on a tenté un million de choses…
Quand on trouve un appartement par exemple, on oublie qu’on en a visité un nombre incalculable. On a tendance à filtrer et à voir que ce qui a marché pour nous et comme on a tout ces réseaux sociaux où les autres font ça aussi, on a pas forcément l’information, c’est à dire que l’on ne voit que les réussites (dans le sens d’avoir obtenu ce que l’on voulait).
On oublie qu’avant de réussir à avoir un résultat, il y a tout une phase d’essais et d’erreurs, d’essais et d’échecs.
Pourquoi est on confronté à cette phase qui alterne essais et échecs ?
Parce qu’il y a d’une part certaines choses qui dépendent des circonstances, par exemple dans le cadre de la recherche de stages, cela dépend si la personne à qui j’envoie ma candidature, si c’est le bon moment pour elle etc… Il y a une part de circonstances que je ne contrôle pas. Répéter et persévérer augmentent ses chances statistiquement de réussir.
Ce n’est pas la chose la plus importante, et très souvent on attribue beaucoup trop d’importance aux circonstances et l’on pense que les circonstances, par opposition à nos pensées, sont à l’origine de tout ce qui nous arrive. Alors que très souvent les circonstances n’entrent pas tant que cela en ligne de compte. Je ne dis pas là qu’on peut aller complètement à leur encontre, que l’on peut lutter contre le fait d’être né là où on est né, qu’on a les parents et les enfants que l’on a et que l’on est dans la société dans laquelle on est… Non pas du tout, mais c’est une part assez infime du process et on peut la rendre infime.
C’est à dire qu’on a aussi tout le reste, tout ce que l’on peut mettre en oeuvre.
Dans le cas de vouloir obtenir ce que l’on souhaite avoir, on oublie que finalement tout le reste ça représente notre marge de progression. Au delà du fait d’aller d’un point A à un point B, au delà du fait qu’il faut avoir un peu de chance sur notre chemin et tomber sur les bonnes circonstances, il faut juste multiplier ses chances en tentant pleins de choses et en recommençant tant de fois que cela est nécessaire. Cela comprend aussi une phase d’apprentissage, lorsque l’on veut réaliser quelque chose, a priori on ne sait pas le faire, si on ne l’a jamais fait et on a une marge de progression, c’est le principe de sortir de sa zone de confort. On a besoin de progresser pour aller de ce point A à ce point B où on est jamais allés.
Il y a de grandes chances pour qu’au début, quand on commence, on ne sache même pas comment on va arriver là bas. Et il faut y aller et comprendre que l’on va échouer et que l’on ne va pas réussir tout de suite et que c’est normal. On va échouer dans le sens où l’on ne va pas réussir le résultat qu’on souhaite obtenir tout de suite. Et c’est même plutôt bon signe parce que ça veut dire que l’on se rapproche de notre objectif, que l’on est un peu plus près, parce que l’on a appris des choses en cours de route.
Je ne suis pas en train de vous jouer la carte du : » on apprend tous de ces erreurs « dont je vous parlais en début de podcast, même si c’est vrai quelque part. Ce n’est pas » je me suis planté mais j’ai grandi sur le chemin, oublions cet échec « , non ce n’est pas ça. C’est : » j’ai voulu cette chose là de cette manière là, ça n’a pas marché, ça n’a pas eu le résultat que je voulais. Pourquoi ça n’a pas fonctionné ? Que s’est il passé ? « . Et en conclure que ça n’a pas fonctionné et d’en définir son » next step « , voici là où je veux aller pour l’étape suivante, et cela nous permet d’avancer. Et on a besoin de ces échecs là.
C’est comme quand lorsque vous apprenez la guitare et que vous vous dites : » tiens je vais jouer d’une Led Zeppelin « et que vous n’y arrivez pas et que vous vous dites : » ah mais je suis nul j’abandonne, la guitare ce n’est pas pour moi « , la bonne stratégie serait plutôt de tenter le premier accord pour commencer. Vous pouvez aussi vous demandez ce qui n’a pas marché, et apprendre de cet échec, qu’est-ce que je peux apprendre de cet échec, qu’est-ce que je vais faire à l’étape suivante pour progresser ?
Je vais donc plutôt commencer par » Au clair de la Lune « , ce qui ne veut pas dire que mon objectif ce n’est plus de jouer Led Zeppelin mais c’est qu’il faut déjà que j’apprenne à me servir d’une guitare.
Très souvent on essaie de brûler les étapes et on oublie qu’il y a du temps entre les deux car on est dans une société on l’on nous montre le plus beau, on oublie la persévérance. On oublie de nous montrer sur le chemin, à certains moments on ne va pas se sentir bien, ce qui nous renvoie à un podcast où je vous parlais de l’inaction, il y aura forcément un moment où l’on va ressentir des émotions désagréables et c’est là qu’on progresse.
Pour reprendre l’exemple du stage que je vous donnais tout à l’heure, la différence entre la personne qui a trouvé un stage à Hawaï et la personne qui n’a pas trouvé de stage à Hawaï, c’est qu’il y en a une qui a cherché et qui est passé outre toutes les émotions que l’autre personne a aussi du type : » c’est dur il va falloir que je fasse mon CV en anglais, ma lettre de motivation va être nulle, et puis je n’ai personne pour me corriger…. », toutes ces questions de confiance en soi et d’estime de soi ont l’a tous à ce moment là, parce qu’à chaque fois qu’on repousse nos limites, on repousse ces questions là.
Et c’est ce travail là qui est intéressant, c’est ça la différence entre quelqu’un qui réussi un projet et quelqu’un qui abandonne avant ou qui ne se lance pas, c’est sa capacité à accepter l’émotion désagréable qui va arriver dès que l’on va avoir une résistance et qu’il va falloir repousser ses limites et faire des choses nouvelles.
Une fois qu’on a compris ça, et qu’on se rend compte que ce que la pire chose qui puisse arrivez entre moi et mon rêve c’est une émotion négative, c’est une émotion désagréable, une peur de l’échec.
Il y a pleins d’émotions désagréables que l’on peut ressentir en lien avec la confiance en soi et l’estime de soi et je vous renvoie aux podcasts spécifiquement dédiés à ces problématiques là.
Une fois que l’on a compris cela, le pire qui puisse m’arriver c’est une émotion.
Ce que l’on a décrit dans les épisodes 3 et 4 de ce podcast c’est à dire : les mains moites, les joues rouges, le coeur qui bat fort…
Est-ce que ça vaut le coup d’abandonner un objectif ? Je ne parle même pas d’un rêve d’enfant un d’un objectif dans la vie, je ne parle même pas de ça. Est-ce que ça vaut le coup d’abandonner les choses qui nous tiennent à coeur aussi futiles soient-elles, pour une émotion qui au fond est complètement inoffensive et qui va ne rien faire de plus que nous apprendre des choses à propos de nous-mêmes. Si on se laisse juste le droit de ressentir cette émotion, de l’accepter et de la laisser nous envahir.
Le pire qui puisse nous arriver c’est une émotion, et ce qui est limitant qui peut nous empêcher de poursuivre notre objectif c’est cette émotion négative, et aussi d’être conscient qu’il est normal d’avoir des échecs intermédiaires et que finalement le jour où on trouve la bonne solution, même si l’on sait comment faire, il nous aurait fallu faire tout le chemin en amont pour en arriver là. Tous les échecs que vous avait fait avant vous ont permis d’apprendre d’aller au delà de l’émotion négative et c’est la chose la plus importante que vous pouvez apprendre sur le chemin, c’est la chose qui va faire que vous allez pouvoir aller de l’avant.
Même si l’on vous vendait la solution toute faite, pour par exemple monter votre entreprise, vous pouvez très bien tomber sur quelqu’un qui est déjà passé par le processus échecs/erreurs, vous vous n’aurez pas du faire tout ce travail que lui a du faire d’aller au delà de son émotion négative, même le travail analytique (le fait de monter en compétences), c’est l’accumulation de tout cela qui fait que l’on réussi quelque chose et que l’on est en situation de réussite et non d’échec.
Ce n’est pas seulement l’aboutissement c’est aussi tout le chemin, et ça je trouve que c’est extrêmement important de le savoir et de le comprendre. De savoir qu’il y a cette histoire d’émotions à gérer en chemin, que même si on avait la solution toute faite clé en main eh bien c’est le chemin, le fait d’apprendre qui est important et que c’est normal d’avoir besoin de cette persévérance.
Il y a quelque chose auquel je pense souvent, alors j’ai un peu honte mais c’est un peau bateau quand on est entrepreneurs de parler de Steve Jobs même si ça reste quelqu’un d’inspirant. Dans son discours à Stanford, il faut un discours auprès d’étudiants, parle de » connecting the dots « (faire des liens), il s’est rendu compte qu’il faisait des choses très différentes mais qu’en réalité il n’y avait pas de cohérence et que cela avait une importance. A un moment donné il s’est rendu compte pourquoi il s’est retrouvé à faire des choses très différentes qui n’avaient pas grand chose à voir en apparence, mais pour se rendre compte que finalement il avait appris des compétences en cours de route qui aujourd’hui lui servent.
Alors c’est intéressant pour comprendre que l’on puisse avoir envie de faire des choses très différentes et finalement que le tout soit cohérent (ce serait un sujet intéressant de podcast). C’est aussi important dans la compréhension que l’on a de la notion d’échec puisque très souvent on est amenés à faire beaucoup de choses et on ne voit pas forcément la pertinence de ces choses au moment où on les fait et une fois qu’on a pas obtenu le résultat qu’on voulait et que c’est plus tard qu’on se rend compte qu’en chemin on a appris pleins de compétences.
Je vous donne un exemple en graphisme, j’ai voulu faire des documents pour mon entreprise pour un projet qui n’est pas sorti finalement, je lance beaucoup de projets et il y en a qui échouent et d’autres sur lesquelles je persévère et qui finissent pas sortir. Il y en a que je ne sors pas. Mais par exemple sur ces projets qui n’aboutissent pas, j’avais appris un me servir d’un outil, à faire du graphisme. J’ai du faire appel à quelqu’un dont c’est le métier mais ce n’est pas le propos, c’est que cette compétence acquise en cours de route a fini par me servir dans un tout autre projet, je me suis dit : » cette chose là faisait partie du chemin pour en arriver là finalement « . Tout ce qu’il s’est passé avant m’a appris des compétences qui me servent maintenant. Je n’aurais peut-être pas réussi de la même manière si je n’avais pas connecté tout les savoirs que j’ai pu acquérir avant.
Et c’est ce que disait Steve Jobs dans cette vidéo, qu’il avait fait de la calligraphie lorsqu’il était jeune et que c’est ce qui lui a donné, plus tard (et même si à ce moment là il n’en voyait pas l’intérêt et qu’il l’a juste fait parce que cela lui plaisait). C’est bien plus tard qu’il a vu l’intérêt de cette compétence lorsqu’il a développé les polices d’Apple (qui ont été copiées par la suite).
On ne s’en rend plus forcément compte parce que le graphisme c’est quelque chose qui a explosé, l’idée que l’on pourrait écrire les lettres différemment, la calligraphie sur un ordinateur n’était pas vraiment la priorité et il a vraiment apporté quelque chose la dessus.
Il avait acquis cette compétence plus tôt et il en avait vu l’intérêt.
Tout cela pour vous dire que le fait de réussir un projet c’est un chemin, pour réussir quelque chose de grand et pour poursuivre quelque chose qui nous est cher, il va forcément falloir que l’on soit impliqué émotionnellement, il va forcément avoir des moments désagréables. C’est quelque chose de long, toutes les choses dans la vie qui nous remplissent de joie et qui sont vraiment importantes : le fait d’avoir une famille épanouie, d’avoir un métier qui nous plait, le fait de se sentir bien avec soi, tout cela sont des choses que l’on ne peut pas faire en un jour.
Même si vous voyez des gens qui vous promettent qu’en une semaine/en un mois/en 3 mois vous allez obtenir des résultats extraordinaires et que vous allez réussir, c’est peut être vrai actuellement mais le plus important c’est le travail de fond que vous allez faire. C’est d’ailleurs pour cela que vous m’entendrez toujours dire dans le podcast ou sur la chaine YouTube, lorsque j’ai du coaching à vous vendre ou un produit digital à vous vendre en terme de formation/d’auto-coaching ou de webinaire, il y aura toujours une part de chemin, un travail de fond à mener.
Pour moi c’est l’un des travail les plus importants à faire à l’échelle de sa vie, le fait de se sentir bien avec soi, le fait d’apprendre à se connaitre, le fait d’être vraiment en paix avec soi-même. Pour moi c’est vraiment un travail de longue haleine, c’est un travail qui prend une vie. Il y a pleins de choses dans la vie comme cela qui prennent beaucoup de temps, le fait de comprendre et d’intégrer cela pour moi c’est l’une des choses à comprendre dans l’échec.
Parmi les émotions désagréables que l’on va ressentir lorsque l’on veut faire un projet, lorsque l’on veut juste poursuivre quelque chose qui est important pour nous. Très souvent lorsque l’on pense aux erreurs et aux échecs, je parle même des choses importantes dans notre vie, le fait d’être des bons parents pour nos enfants, le fait de faire notre métier de la meilleure manière qu’on puisse le faire, par exemple le fait d’avoir une maison rangée ça peut être important pour nous, c’est quelque chose qui a une valeur pour nous.
Le fait de comprendre que sur le chemin de poursuivre des petits ou des grands objectifs on va avoir des peurs, le fait de l’analyser et de le comprendre, et de se dire : » je vais avoir peur de l’échec sur le chemin, je vais avoir peur de me lancer, si je me lance il pourrait que je n’y arrive pas et pire que les autres se moquent de moi parce que je n’y suis pas arrivé « . On va avoir un tas de projections, des émotions que l’on risquerait de ressentir si on se lançait et qu’on y arrivait pas.
Je vous propose de vous poser un instant et de vous dire : » qu’est-ce qui pourrait arriver de pire ? » Est-ce que c’est le fait d’échouer si je me lance, de ne pas réussir l’objectif que je me suis fixée en mettant en place l’action que j’ai prévu de mettre en place ? Ou de ne pas se lancer et être sur d’échouer « parce que si on ne se lance pas on est sur que l’on ne va pas réussir à obtenir le résultat voulu puisque l’on ne met en place aucune actions qui va dans le sens de ce résultat.
Qu’est ce qui est le pire des deux ?
Dans tout les cas, si l’on est bloqués par la peur de l’échec, de toute façon on est déjà dans l’échec, on est déjà dans le pire scénario possible. On se fait des scénarios catastrophes en s’imaginant ce qui pourrait arriver de pire, et on s’imagine que c’est ça qui va arriver, et c’est pour cela qu’on a peur, alors que le pire serait de ne pas du tout faire ce projet, de ne pas faire du tout ce qui nous tiens à coeur. Le pire qui puisse arriver c’est ce que l’on fait déjà on ne se lançant pas, parce qu’en se lançant, on se rapproche davantage de notre objectif, puisque l’on apprend des choses en cours de route qui vont nous servir, et on va finir par » connecter les points « et on va avancer et on va apprendre sur soi et avancer vers la réussite de ce projet.
C’est intéressant et important de comprendre cela, le pire qui puisse m’arriver c’est de ne même essayer.
La question c’est pourquoi, même en sachant cela intellectuellement, pourquoi on a peur de se lancer ? Pourquoi, en sachant très bien que le pire qui puisse nous arriver c’est de ne pas réaliser notre objectif, pourquoi on ne se lancer pas et on a peur ?
Je pense que ce qui nous paralyse, c’est que si on se lance et qu’on échoue (qu’on obtient pas le résultat qu’on veut) on va devoir s’assoir sur toute l’émotion positive qu’on a crée pour pourvoir se lancer, comme on le dit depuis le début de ce podcast, toutes nos actions sont générées pas nos émotions, nos émotions sont les étincelles de nos actions, les émotions sont générées par nos pensées, on a du faire un travail chez nous de penser des choses qui vont nous servir, générer des émotions positives donc typiquement se projeter en se disant : » ça va être génial quand je vais faire cette chose là ! « , l’énergie de mettre les actions en place pour réaliser cette chose là, le fait de se dire que cela pourrait potentiellement échouer, on se sentirait mal par rapport à toutes les projections d’émotions positives : » finalement j’ai projeté tout ça et c’était faux « . C’est la désillusion qui nous fait peur, ce n’est pas l’échec en lui-même puisque l’échec on y est déjà confronté malgré tout. Et on le vit de la pire manière qui soit c’est à dire en ayant même pas tenté sa chance.
Ce qui nous fait le plus peur c’est de vivre une désillusion, je suis passé au delà du fait que je me sentais mal et que je me sentais nul, et que je me disais que je n’y arriverais jamais, et je me suis dit : » je vais le faire quand même « . J’y ai cru, je l’ai mis en place et ça n’a pas marché, et c’est ce qui nous fait le plus peur.
Moi ce que je vous propose, c’est d’analyser votre désillusion par rapport à tout ce que j’ai pu vous dire depuis le début de ce podcast. Ce qui fait que cette désillusion fait mal c’est parce que l’on pense que réussir un projet ça se fait une fois, réussir un projet c’est mettre en place une action qui va nous faire réussir ce projet et que si cette action ne marche pas cela veut dire que l’on a échoué (peu importe ce que l’on fait signifié à cet échec), on s’imagine qu’il suffit de mettre en place une seule action pour réussir, parce que c’est ce que l’on voit sur les réseaux sociaux.
Et non, ce que je vous propose c’est de prendre conscience de tout ce que je vous ai dit précédemment et de vous rendre compte que vous allez devoir échouer sur le chemin. Vous allez devoir ne pas obtenir le résultat que vous désirez obtenir parce que c’est de cette manière que vous allez apprendre et progresser et vous avez besoin de cette marge de progression, pour pouvoir obtenir le résultat que vous voulez.
Si vous n’avez pas encore atteint votre objectif c’est que vous n’avez pas encore les compétences, vous n’avez pas encore grandi, vous n’avez pas encore trouvé comment le faire. Tout cela il faut l’apprendre et cela passe par des échecs.
Si vous vous dites au moment où vous échouez, vous vous projetez et vous vous dites : » je sais très bien que ça va marcher cette fois-ci ! « Vous vous lancez et vous n’y arrivez pas, posez vous et dites vous : » tiens qu’est-ce qu’il s’est passé ? Quelle est l’étape suivante pour que j’ai plus de chance de réussir ? Qu’est ce qui n’a pas fonctionné cette fois-ci ? « . Si vous prenez les choses comme cela, qui est le reflet de la réalité, je ne suis pas juste en train de vous dire que vous devez avoir des pensées positives et tout va bien allez pour vous, ce n’est pas ça que je suis en train de dire.
A chaque fois que vous échouez cela veut dire que ce n’était pas la bonne chose à faire, qu’il vous manque une information, il y a peut être une information que vous n’avez pas, une compétence que vous n’avez pas encore, quelque chose que vous n’avez pas encore anticipé etc…
Vous ne connaissez pas encore parfaitement le milieu dans lequel vous évoluez et vous aviez à apprendre de cet échec, de comprendre que c’est cela l’échec et vous ne devez pas avoir peur lorsque vous allez vous trouver dans une situation d’échec puisque cela va arriver quoi qu’il arrive.
Plus ça arrive de nombreuses fois, plus la réussite que vous aurez elle sera belle et fine, elle sera pas belle parce que vous avez eu besoin » d’aller au combat « et de passer au delà de tout ces obstacles, même si quelque chose qui vous motive. Parce que moi ça ne me motive pas du tout par exemple, je ne me considère pas comme une combattante, en tout cas pas dans ce sens là, j’ai pas de revanches à prendre sur la vie, c’est juste que je trouve cela beau, parce que lorsque l’on a réussi à faire cette chose qui nous tient à coeur, la victoire à la fin a une valeur parce que l’on sait l’étendue de ce qu’il y avait à connaitre sur ce sujet là et sur cet objectif qu’on a réussi à mettre en place.
On a appris en chemin, et ça nous donne une victoire beaucoup plus belle et beaucoup plus méritée. Pas méritée dans le sens où vous n’avez pas le droit de réussir du premier coup, mais dans le sens que vous allez vous sentir grandi par ailleurs.
Changer sa vision de l’échec permet de comprendre beaucoup de choses, et pas dans le sens d’un discours : » oui mais l’échec c’est super, vous allez beaucoup apprendre sur vous etc… » ça va plus loin que cela. Ce n’est pas juste se dire : » tiens j’ai échoué et je vais positiver « . Ce n’est pas le fait de positiver mais c’est le fait de se rendre compte que ça fait parti du chemin en réalité, et que c’est normal et que c’est super cool parce que l’on est en train de repousser les limites de notre zone de confort, ça veut dire que l’on est en train de repousser notre champ des possibles à l’échelle de notre vie.
C’est ça qui est important et c’est ça que l’on veut faire si on est là dans une démarche de donner le meilleur de nous-mêmes et de devenir la meilleure version de nous-mêmes (même si je n’aime pas trop cette expression), vous avez envie d’être vous même et de dégager votre plein potentiel.
Vous avez envie de faire ce qui va vous ressembler le plus et si vous êtes dans cette démarche là je pense que ce podcast vous aura été utile (et si ce n’est pas le cas dite le moins que j’apprenne de mes propres erreurs).
Si c’est le cas n’hésitez pas à me le dire en commentaires de ce podcast, je vous souhaite une excellent week-end et à la semaine prochaine !
Je me dis que le procédé pour « réussir » et autant important voire plus que la réussite en elle-même. Car c’est ça qui va nous apprendre, apprendre à profiter de la vie en entier et pas qu’à certains moments. Du coup, les échecs nous grandissent.
Bonjour Esther,
Je me permets d’évoquer la situation dans laquelle je me trouve pour te signifier à quel point tes podcasts peuvent être utiles.
Je suis en réorientation scolaire, j’ai
« perdu » 2 ans déjà dans une filière qui ne me correspondait pas et bien qu’il me semble avoir trouvé enfin l’endroit où je dois être, je suis incapable de me lancer, de travailler pour mener à bien ma licence. Je m’en voulais de ressentir toutes ces émotions négatives et je ne comprenais pas pourquoi je résistais à l’idée d’avancer mais après l’écoute de tes podcasts, je prends conscience que ça fait partie du chemin et que c’est d’ailleurs sans doute bon signe.
Ça n’est que mon histoire mais j’imagine que beaucoup d’autres se retrouvent dans tes mots alors merci et bonne continuation.
Bonjour Esther,
Merci pour tes podcasts, qui m’apportent beaucoup.
Concernant l’échec, une chose me titille dans ce que tu dis : je me demande si ce n’est pas très optimiste. Il me semble qu’il y a de « vrais » échecs, et non des échecs qui en sont parce qu’on a pas essayé assez longtemps. Par exemple, M. X ouvre sa chaîne youtube sur tel sujet, avec l’objectif d’avoir 5000 abonnés en 1 an. Au bout d’un an, il n’en a que 50, de deux ans, 70. Est-ce que ce n’est pas un échec ? Faut-il qu’il continue, ou est-ce que ça n’aurait pas déjà dû fonctionner ? Bon, peut-être que ta réponse serait : il faut continuer, mais différemment, et aussi voir dans quel objectif plus large s’inscrit sa création de chaîne, s’y prendre autrement pour aller vers cet objectif… Je réfléchis en écrivant 🙂
Quoi qu’il en soit, merci encore pour ces podcasts. Bonne journée à toi,
Emilie.
Bonjour Émilie,
Merci pour ta question très pertinente. Je dirais à M. X que la façon de se fixer des objectifs n’est pas d’attendre un résultat provenant de l’extérieur. Ici, M. X n’est pas celui qui s’abonne à la chaine donc cet objectif n’est pas le bon. Garder la vision des 5000 abonnés à l’esprit est très bien mais il faut que l’objectif de M. X soit de faire la suite d’actions comme publier 3 fois par semaine, cibler son contenu, marketer son contenu sur les réseaux sociaux etc. Un objectif concerne son action personnelle et non celle de personnes extérieur car nous n’avons pas le contrôle sur les autres. 🙂
Esther
J’adore ta réponse Esther 🙂
Et si je peux ajouter quelque chose que j’ai compris de l’expérience d’Esther sur le graphisme, ou sur la propre philosophie de mon conjoint qui fait les choses pour avoir une expérience, un chemin intéressant et pas comme but en soi: M. X a aussi appris beaucoup de choses en allant vers son objectif: apprendre les différentes qualités de caméra, de son, comment parler, comment monter, faire du graphisme, comment uploader une vidéo etc. Ce sont des choses concrètes, réelles, sur lesquelles il n’a pas eu « d’échec »: il a appris, grandi et je l’espère, pris du plaisir. Il peut encore continuer de s’améliorer dans ces domaines, continuer de faire ce qui lui fait plaisir, les réutiliser d’une autre façon… un peu comme Steve Jobs avec sa calligraphie. En somme, rien dans la vie, hormis ne rien faire du tout, est un « échec ».
Bonjour Esther,
Merci pour ce podcast. Je viens de te découvrir. Ce podcast me parle car j’ai tenté une réorientation cette année et je pense que la peur de l’échec m’a paralysée au point où j’en ai fait une dépression. Alors ma question est la suivante: est ce que lorsqu’on fait une dépression (qui est multifactiorielle) on peut se dire ok j’ai échoué parce que ce n’était pas mon truc /mon corps m’a dit stop ce n’est pas fait pour toi ou alors se dire « j’ai eu tellement peur d’échouer que mon corps a mis en place un système de défense pour que j’ai une excuse pour échouer : la depression. »
Merci pour ton avis 🙂
Bonjour, je voulais juste t’informer que le podcast n’est pas disponible sur ton site. Peut tu le remettre en ligne stp ?
De quel podcast parles tu ? Celui-ci est bien en ligne.
Ce podcast arrive tellement au bon moment. Merci. Ca me conforte sur ce que je pense et ça me donne encore un peu plus de courage.
[…] Épisode 16 – L’échec […]
Merci pour cet épisode très utile. C’est fou de réaliser que ce qui nous fait le plus peur c’est la peur elle-même (ou des émotions négatives telles que la tristesse, la honte, le rejet…). Ce sont nos Détraqueurs et la logique et les raisonnements que tu nous partages ici sont des Patronus, cela prend du temps et de l’entraînement pour savoir les utiliser pour se protéger. 😉
Ce podcast est très inspirant et très utile. Merci pour cette dose d’énergie!
Merci ! =)
De rien. =)
[…] cet épisode c’était un commentaire que tu avais mis sur l’épisode sur l’échec et dans l’épisode donc si vous ne l’avez pas écouté je vous fais un petit résumé […]
Merci Esther pour cet épisode que j’ai écouté hier alors que je venais justement de vivre un échec. Je me suis beaucoup reconnue dans ton exemple sur ton stage car c’est très proche de ce que je vis actuellement. Alors merci, car j’ai laissé passer ce moment désagréable, j’ai ressenti les émotions « négatives » que j’avais à ressentir et maintenant je suis prête à passer à autre chose & à m’investir encore plus.