Retranscription écrite du podcast :

Bonjour à tous et bienvenue dans Se Sentir Bien, le podcast qui est là pour vous aider à devenir votre propre coach, je suis Esther Taillifet et dans ce 19ème épisode je vais vous parler du fait d’accueillir les émotions désagréables à bras ouverts, de les embrasser, de les accepter et de les vivre pleinement.
Avant de commencer ce podcast et avant que vous vous disiez :  » Esther, t’as craqué ! Ton podcast s’appelle Se Sentir Bien et toi tu es train de dire que il va falloir se sentir mal « .
Je vais vous expliquer mais avant toute chose : c’est le premier podcast de l’année 2018 donc j’ai envie de vous souhaiter une excellente année 2018.
J’espère que tout va bien pour vous que cette année qui commence bien et que vous êtes ultra motivé-e pour cette nouvelle année, que vous avez pleins de projets, pleins d’objectifs et que vous êtes remplie d’émotions positives.
Je vais essayer de ne pas vous casser le moral en vous parler des émotions négatives.
Je reviens dans ce podcast parce que j’ai envie de vous encourager en 2018 et par la même occasion m’encourager moi-même. J’ai envie que pour cette année 2018 que l’on accepte pleinement qui l’on est et nos circonstances. C’est nécessaire pour pouvoir amorcer un changement.
Accepter qui l’on est c’est nécessaire pour amorcer un changement (on va voir pourquoi), et ça passe par le fait de ressentir une émotion désagréable, qui ne va pas nous faire nous sentir bien.
Pourquoi c’est important de ressentir des émotions désagréables et pourquoi c’est important d’accepter nos pensées qui ne sont pas forcément agréables parce qu’elles génèrent chez nous des émotions désagréables ?
Très souvent dès que l’on découvre l’ensemble de ces outils dont je vous parle dans le podcast (et moi la première), on commence à comprendre que les circonstances sont neutres et que ce qui nous fait nous sentir mal ce sont les pensées que l’on a à propos de ces circonstances. Tout ce que l’on a comme résultat dans notre vie est généré par : nos pensées qui créent nos actions, qui créent nos émotions et qui sont les étincelles de nos actions.
On a juste envie de se dire :  » je vais vite me débarrasser de toutes mes émotions négatives et de tous les résultats qui ne me conviennent pas dans ma vie pour changer mon système de pensée et me sentir très vite très bien « .
En pratique ça ne marche pas.
Si l’on essaye de faire ça sans prendre le temps d’accepter qui l’on est, d’accepter les circonstances, d’accepter les pensées qu’on a actuellement qui génère chez nous des émotions désagréables et d’accepter d’accueillir ces émotions.
Si on ne fait pas ça d’abord, on arrive pas à changer et à aller vers un mieux être.

L’acceptation, la clé pour aller mieux

Pourquoi ?
Si on essaie de changer alors qu’on est motivé par le fait de rapidement se sentir mieux et par une émotion qui est plutôt de l’empressement, de la honte ou de la peur. L’émotion que l’on va ressentir et l’action qui va en découler va être une réaction. Ça ne va pas être une action pleinement choisie, réfléchie. Cela va plutôt être une réaction à la situation et on va être motivé par une émotion qui n’est pas agréable mais plutôt par une émotion, typiquement comme je le disais par de la peur, de la honte et le résultat qu’on va produire lorsqu’on va agir sous le coup d’une réaction a de bonnes chances pour qu’il ne soit pas satisfaisant à nos yeux.
Nous n’aurons pas pris le temps d’analyser toute la situation, de comprendre réellement nos pensées et les circonstances qui sont à l’origine de ces pensées, de se les approprier et de comprendre par quelle pensée on pourrait remplacer ces pensées néfastes pour se sentir bien à l’avenir.
On a tendance à faire un peu à un jeu de devinettes et se dire :  » bon je pense que cette pensée devrait me faire me sentir mieux «  mais en réalité on a pas vraiment pris pleinement le temps de ressentir les émotions négatives et de s’approprier les émotions et les pensées désagréables et d’analyser toute la situation.
Ce qui fait que ça ne va pas fonctionner et que ça va être pire (parce qu’il y a de bonnes chances qu’en essayant de réagir vite et de se débarrasser des émotions désagréables, on repousse le problème à plus tard).

La métaphore de la balle de tennis

Il y a une métaphore que j’aime bien utiliser pour décrire cela, c’est celle de la balle de tennis. Imaginez que vous êtes sur un terrain de tennis et que vous avez plein de balles de tennis qui vous arrivent très vite en pleine tête, elles arrivent en provenance de toutes les directions et vous ne savez pas trop pourquoi.
Ces balles de tennis vont représenter vos émotions désagréables.
Et ce qui se passe et ce qui est humain, c’est que lorsque l’on reçoit un tas de balles de tennis dans la tête, ce qu’on a envie de faire c’est de vite s’en débarrasser, de les renvoyer très fort le plus loin possible.
Le problème c’est que si on fait ça, si on fait ça avec nos émotions négatives, c’est à dire qu’on les renvoie le plus vite possible le plus loin possible, donc ça va être notre réaction le fait de réagir à l’émotion négative. On va vouloir vite s’en débarrasser un peu comme une patate chaude et se dire :  » il ne faut surtout pas que je ressente cette émotion négative, il faut vite que je m’en débarrasse «  et il faut que je me dirige vers une émotion plus agréable donc je vais balancer ma balle de tennis très vite très fort.
Le problème c’est qu’on risque de ne pas avoir évalué toute la situation et de ne pas avoir vu qu’en face de nous il y a un mur et qu’en renvoyant la balle de tennis le plus fort possible et le plus loin possible, ce que l’on fait c’est que là on la renvoie contre le mur et qu’elle nous revient de plus belle et qu’au retour elle fait beaucoup plus mal (c’est quelque chose dont je vous ai déjà parlé dans un précédent podcast).

Résister à une émotion désagréable est beaucoup plus douloureux que de recevoir l’émotion désagréable en elle-même .

Si on a souvent très peur des émotions désagréables c’est parce que l’on a l’habitude de ressentir la résistance à ces émotions et pas tellement l’émotion en elle-même. Parce que dans cette situation, au lieu de renvoyer la balle on se dit juste :  » bon ok j’ai une balle de tennis l’attrape je la prends dans mes mains j’en veux pas, ce n’est pas la mienne. Je ne veux pas la garder mais qu’est ce que je vais en faire ? « 
Dans ce cas de figure, on peut prendre un instant pour se poser, analyser la situation que l’on a autour de nous et remarquer qu’on a un mur en face de nous et se dire :  » tout ce que je peux c’est poser la balle de tennis par terre délicatement, sans la renvoyer très fort « .
Mais si on a pas fait ça évidemment, on la renvoie le plus vite possible et elle nous revient en pleine tête.
Déjà ce qui est important de voir c’est que quand elle nous revient, elle nous revient de manière plus douloureuse.
C’est quelque chose que je vous avais déjà décrit, mais il arrive que l’on dramatise l’émotion négative.
Alors que lorsque l’on prend le temps de ressentir cette émotion on s’aperçoit qu’elle n’est pas si grave et qu’elle ne fait pas si mal. Ce qui est intéressant de voir dans cette métaphore, c’est que ça nous permet de comprendre aussi pourquoi très souvent, quand on commence avec ces outils dont on a jamais eu connaissance auparavant, on est persuadé que toutes les émotions qui nous arrivent elles nous tombent dessus un peu de nul part et que ce n’est pas du tout nous qui les générons par nous-même.
Une fois que l’on a compris qu’on avait un mur en face de nous et qu’on renvoie les balles contre le mur, on comprend que c’est nous qui sommes à l’origine de nos émotions désagréables et que ce sont nous qui les créons.

La résistance aux émotions désagréables

Qu’est-ce que ça veut dire en pratique : résister à une émotion ? Comment faire la différence entre le moment où je résiste à une émotion et le moment où je vis mon émotion désagréable ? Parce que dans les deux cas ce n’est pas très agréable.
Et vous pouvez vous dire par exemple :  » moi je n’ai pas forcément le niveau de raffinement pour comprendre dans quel cas je suis en train de résister à une émotion désagréable « .
Quand on résiste à une émotion désagréable, on va avoir tendance à vouloir fuir cette émotion désagréable et pour cela on va utiliser des tampons émotionnels.
Ce n’est pas un concept qui m’appartient, c’est quelque chose qui me vient de Brooke Castillo.
Quand on voit une émotion désagréable arriver on a peur et on n’a pas très envie de la ressentir,  du coup ce que l’on fait c’est qu’à la place on va se tourner vers un plaisir immédiat ou quelque chose qui va nous détourner l’attention, qui va faire qu’on ne va pas se sentir mal. Quelque chose qui va nous donner à la place un jet de dopamine dans le cerveau qui va nous faire nous sentir bien immédiatement et qui va nous donner plus envie de revenir à cette activité dans le futur.
Il s’agit typiquement des activités de procrastination.
Le fait d’aller sur Netflix ou d’aller sur YouTube ou d’aller vers je ne sais quelle activité de procrastination, comme par exemple scroller sur Instagram pendant des heures etc…

Cela va être une façon pour nous de fuir les émotions désagréables.

Pour vous donner d’autres exemples de ce que peuvent être les tampons émotionnels : toutes les substances qui sont addictives ou les comportements addictifs, la cigarette, l’alcool ou le grignotage…

Lorsque l’on remarque qu’on est sur le point d’aller vers ce type de comportements, c’est probablement qu’on est en train d’essayer de fuir et de résister à une émotion désagréable.

Comment faire face aux émotions désagréables en pratique ?

Qu’est ce qu’on peut faire pour ressentir ces émotions plutôt que de leur résister ?
Un exercice que je vous ai déjà proposé précédemment et que je vais vous décrire ici de façon un peu plus détaillée. Le premier exercice qui selon moi est utile dans ce cas là c’est d’essayer de faire le vide dans sa tête et de comprendre ce qu’il se passe, ce à quoi on est en train de penser actuellement pour pouvoir faire le point et comprendre quelle est l’émotion. Parce que très souvent on sait qu’on se sent mal mais on ne sait pas vraiment quelle émotion particulière on est en train de ressentir.
Le premier exercice à faire c’est un flot de pensées.
Je vous en ai déjà parlé, c’est le fait d’écrire tout ce qui se passe dans notre tête à un moment donné sans freins, sans filtre, sans s’auto-juger, vraiment tout écrire, tout ce qui se passe dans la tête jusqu’à ce qu’on n’ait plus rien à dire sur le sujet ou en s’étant donné un temps limité de cinq minutes ou dix minutes.
Moi ce que j’aime c’est le faire sans freins et m’arrêter lorsque je n’ai plus rien à dire sur le sujet.
Il faut que ça dure au moins cinq minutes et je dis tout ce que j’ai à dire sur la situation, sur ce que je suis en train de ressentir maintenant sur ce à quoi je pense, sans essayer d’analyser ce qui est une pensée ou une émotion. Juste dire tout ce qui me passe par la tête. C’est comparable à ce que j’appelle une douche émotionnelle. C’est comme le matin quand vous vous prenez votre douche. Eh bien le flot de pensées à mes yeux c’est l’équivalent d’une douche pour l’esprit.

Vous enlevez tout ce qui se passe de votre tête et vous faites le vide sur une feuille de papier.

Une fois qu’on a fait ça, on va pouvoir relire notre flot de pensées, sans le juger et remarquer quelle est l’émotion qu’on ressent majoritairement.
Soit on va facilement pouvoir identifier l’émotion qui nous traverse en lisant notre flot de pensées : la honte, la frustration, la rancoeur, la peine, la tristesse…
Toutes ces émotions je vous ai proposé seront listées dans les notes de ce podcast mais ce n’est pas du tout exhaustif. Vous pouvez chercher d’autres émotions sur Internet avec plus de raffinement si vous le souhaitez. Vous pouvez utiliser cette liste pour reconnaître l’émotion.
Sinon vous pouvez ne pas avoir directement une émotion qui vous saute aux yeux. Vous pouvez simplement prendre les pensées qui vous sont négatives, qui vous semblent désagréables. En réalité derrière cette pensée va se cacher une émotion, donc vous prenez la pensée et vous identifiez l’émotion qui est associée à cette pensée.
Comment on fait cela ?
On prend cette pensée et on se pose la question :  » comment je me sens lorsque je pense cette pensée ? « . Le fait d’identifier la pensée et d’identifier l’émotion qui y est associée ça va être le travail de ressenti de l’émotion, parce qu’à partir du moment où vous allez avoir fait votre flot de pensées, identifier une pensée et une émotion qui sont associées (soit en commençant par identifier l’émotion et en trouvant la pensée qui en est l’origine ou soit en choisissant une pensée dans votre flot de pensées et en identifiant l’émotion qui en est qui en découle), dans les deux cas une fois que vous avez identifié la pensée et l’émotion, vous pouvez vous poser et juste ressentir l’émotion que vous ressentez lorsque vous pensez cette pensée en boucle. Ça  ne va pas être agréable mais vous allez pouvoir vous décrire à vous-même ce que l’émotion en question génère chez vous.
Vous allez vous dire :  » tiens qu’est-ce que je ressent ? Qu’est ce que ça me fait physiologiquement de ressentir cette émotion là ? « 
Par exemple je sais que je suis en train de ressentir de la honte. Comment ça se manifeste chez moi la honte ? Qu’est-ce qui se passe ?  Est-ce que j’ai est ce que j’ai le coeur qui bat ? Est-ce que j’ai une boule au ventre ? Est ce que j’ai les yeux qui se mettent à pleurer ? Est-ce que j’ai chaud ? Est-ce que j’ai les mains moites ?
Toutes ces sensations physiques qui sont associées à l’émotion en question, le fait de les remarquer et de vous les décrire, donc vous pouvez les écrire (c’est ce que je vous recommande de faire).
Vous allez déjà vous rendre compte que l’émotion en question n’est pas si grave que ça, c’est quelque chose dont on a déjà parlé aussi mais elle n’est pas si grave et elle est finalement assez inoffensive. Elle ne va pas vous faire beaucoup de mal puisque le pire qui puisse vous arriver c’est potentiellement d’avoir le cœur qui bat fort ou les mains moites et ce n’est pas mortel.
Vous allez surtout vous apercevoir en faisant cet exercice, en prenant le temps de faire pause et de vous dire :  » je suis sur le point de fuir une émotion négative, faisons un flot de pensées, identifions une pensée et une émotion que je suis en train de ressentir actuellement, ressentons l’émotion en question. « 
Vous allez vous rendre compte par vous-même que le simple fait de procéder de cette manière va faire que l’émotion va partir d’elle-même très vite parce qu’une émotion ne dure jamais très longtemps.

Voilà comment on ressent une émotion négative et désagréable : on prend le temps de se poser et de ne pas la fuir mais de l’accepter et l’accueillir.

Faire cela va nous forcer à accepter, à reconnaître qu’on pense des choses désagréables sur nous, sur les circonstances ou sur ce qui nous arrive.
Ce que je vous propose là c’est de penser en boucle une pensée qui va vous faire vous sentir mal. Vous allez forcément noter cette pensée. L’une des choses qui peut vous bloquer à faire cela (en tout cas moi qui m’a bloqué à faire cela au départ) c’est de se dire :  » oui mais si j’accepte que je me sens mal, si j’accepte que je pense telle chose à propos de moi, si j’accepte le fait que je suis comme ci ou comme ça, que j’ai tel ou tel défaut que j’ai telle ou telle chose « .

Est-ce qu’accepter qui je suis ou accepter les circonstances telles qu’elles sont ça ne veut pas dire quelque part renoncer à en changer et baisser les bras ?

Eh bien pas du tout.
Comme je viens de vous montrer là par ce raisonnement, c’est même tout l’inverse, c’est à dire que si on essaie de se débarrasser des choses avant de les avoir comprises, elles vont nous revenir en pleine tête et on ne va pas les comprendre suffisamment pour pouvoir réellement trouver des alternatives qui vont nous faire nous sentir bien. Même si ce n’est pas agréable, c’est une étape nécessaire d’accepter de ressentir nos émotions désagréables, accepter de voir les pensées qui ne nous satisfont pas avant de vouloir en changer.
Eh bien c’est tout ce que je vous souhaite en 2018 c’est de réussir à faire ce travail d’acceptation de vous-même. C’est un travail qui est constant. La façon dont j’en parle peut donner l’impression que moi j’ai tout réussi de mon côté. Je vous encourage vivement à faire des flots de pensées tous les jours parce que c’est pour moi c’est un peu comme la douche quotidienne.
C’est quelque chose qui est important de faire et qui permet de prendre connaissance de tout ce qui se passe dans notre tête et de toutes les pensées désagréables qu’on est en train de penser et qui nous génèrent des émotions désagréables qu’on est en train d’avoir et de les identifier de les comprendre. Comprendre aussi d’où viennent-elles et donc ne pas essayer d’en changer trop vite, c’est pour moi la clé de la réussite dans cette volonté de s’améliorer avec le temps.
Voilà pour ce podcast d’aujourd’hui je vous souhaite une nouvelle fois une excellente année 2018. Je vous renvoie aux notes du podcast si vous voulez avoir les références qui ont servi à le faire et les notes associées, la liste d’émotions que je vous propose qui peut vous aider dans les exercices que je vous propose aujourd’hui.
Vous avez aussi une section pour commenter directement sur le site donc n’hésitez pas à me poser vos questions, à me soumettre vos difficultés (vous le faites régulièrement). Rendez-vous dans les notes du podcast sur le site et puis je n’ai plus qu’à vous souhaiter un excellent week end. Je vous dis vendredi prochain et bonne semaine à vous !

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