Retranscription écrite du podcast :
Bonjour à tous et bienvenue dans Se Senti bien, le podcast qui est là pour vous aider à devenir votre propre coach, je suis Esther Taillifet, coach certifiée et dans ce 115ème épisode on va parler de biais cognitif et en particulier, on va parler du biais de confirmation et de deux autres biais qui s’en rapprochent très fortement puisque nous sommes dans le 115ème épisode et comme vous le savez, depuis le 110ème épisode tous les 5 épisodes nous allons parler des biais cognitifs.
Qu’est-ce que les biais cognitifs ?
Les biais cognitifs, c’est un sujet qui est hyper important parce que dans notre volonté de comprendre notre cerveau, de comprendre comment on fonctionne, et comment fonctionne nos émotions, d’où ça vient, et apprendre à se sentir bien et avoir une vie qui est en accord avec qui nous sommes et nos valeurs. Il va être intéressant pour vous de connaître l’existence des biais cognitifs, je vous ai expliqué tout ça dans le premier épisode à ce sujet (#110), je ne sais pas si vous avez tout écouté, j’imagine qu’il y a beaucoup de personnes qui n’ont pas tout écouté et c’est tout à fait normal, je fais ça avec les podcasts que j’écoute dans la mesure où je sélectionne les épisodes qui m’intéressent davantage. Si vous n’avez pas écouté l’épisode 110 je vous y renvoie. Je ne vais pas réexpliquer le mode de fonctionnement du biais cognitif.
Aujourd’hui nous allons directement plonger dans le vif du sujet, nous allons directement parler du biais de confirmation.
Qu’est-ce que le biais de confirmation ?
Le biais de confirmation c’est un biais cognitif dont je vous ai déjà parlé de nombreuses fois dans de nombreux autres épisodes, j’y fais référence en tâche de fond. C’est un biais très important qu’on retrouve très souvent, c’est pour cette raison que j’ai voulu le traiter dans un épisode à part, comme ça je pourrais y faire référence régulièrement parce que j’en ai souvent besoin.
Ce biais cognitif a pour but de nous rester dans notre système de croyances, le but de notre cerveau ce n’est pas de nous permettre d’avoir la vie la plus épanouie, la plus alignée avec nos valeurs et la plus heureuse possible, le but de notre cerveau c’est de nous maintenir en vie, qui dit changement de paradigme, dit changement d’action, changement de système de pensées = dangers. Notre cerveau n’a pas du tout envie de changer. Le but de notre cerveau c’est de nous maintenir dans notre système actuel, de ne surtout pas nous emmener en dehors de notre zone de confort, de ne surtout pas remettre en question ce que l’on sait déjà, le biais de confirmation sert à cela. C’est quelque chose que l’on va retrouver notamment lorsque l’on va faire notre modèle de Brooke Castillo ensemble, lorsque l’on regarde notre système de pensées avec cette grille de lecture, et l’effet qu’il a dans notre vie. Vous avez pu remarquer qu’à chaque fois, nos actions créent un résultat qui valide notre pensée de départ, c’est ce que l’on appel la prophétie auto-réalisatrice, ou c’est le système de fonctionnement de notre cognition, et les biais cognitifs sont juste une autre manière, d’expliquer ce mode de fonctionnement, et cela peut également se traduire comme la loi de l’attraction si vous avez envie de le voir d’une manière plus spirituelle, c’est toujours la même chose : si vous croyez quelque chose, vous allez dans vos actions, dans votre façon d’interagir avec le monde vous allez valider cette croyance encore et encore, pour rester dans ce confort de « ma réalité/mon paradigme ne change pas », c’est normal, cela n’a absolument rien à voir avec votre personnalité, ce n’est pas quelque chose qui vous est propre, c’est lié à votre cognition, c’est lié à notre condition d’être humain et c’est juste le fonctionnement de notre cerveau.
C’est exactement ce que va faire ce biais de confirmation, son but va être de garder notre système de croyance actuelle tel quel.
Qu’est ce que le biais de confirmation ?
C’est le fait que vous allez trouver, sélectionner dans votre environnement, tout ce qui confirme votre croyance actuelle.
L’exemple basique que l’on aime bien donner, il est pertinent.
Par exemple, vous avez décidé qu’aujourd’hui serait une mauvaise journée, que vous l’avez commencée du mauvais pied, et tout dans votre journée va venir confirmer cela.
Ça commence par : le réveil a mal été programmé, du coup il n’a pas sonné, ce qui fait que vous vous réveillez en retard, vous vous dites que la journée commence mal. Dans la précipitation vous faite tomber vos lunettes en essayant de les attraper, vous marcher dessus, ce qui confirme que vous passez une mauvaise journée, vous allez dans votre salle de bains pour prendre une douche et là l’ampoule ne fonctionne plus, et vous vous dites que ce n’est pas étonnant vu que c’est une mauvais journée qui s’annonce. Vous allez dans votre voiture, vous avez du mal à démarrer, vous vous dites que ça va passer, c’est parce que c’est une mauvaise journée. Vous prenez votre voiture, vous êtes sur la route, au feu rouge vous vous dites que tout est contre vous aujourd’hui, vous arrivez au travail vous vous rendez compte que vous avez oublié un dossier important, et vous vous dites que c’est une mauvaise journée aujourd’hui donc vous n’êtes pas étonné de l’avoir oublié. Et ainsi de suite…
Ce que fait votre cerveau, c’est que vous lui avez dit depuis le début de la journée : « c’est une mauvaise journée aujourd’hui », c’est une croyance que vous avez, auquel vous croyez vraiment, quand vous vous êtes réveillé et que vous vous êtes dit : « bon ça commence mal », vous l’avez vraiment cru, vous pensez vraiment que c’est une mauvaise journée et votre cerveau vous dit : « ok, c’est ça qu’on croit ? Eh bien nous allons confirmer ça tout au long de la journée, t’en fais pas, nous n’allons surtout pas changer ce système de pensées ». Toute la journée vous allez avoir des évènements qui vont confirmer ça.
En réalité, votre cerveau fait juste une sélection, il y a pleins de choses très bien qui se sont passées mais votre cerveau fait l’impasse sur elle, peut être que ce jour là vous avez appris que vous avez obtenu le prêt pour votre appartement, que vous avez obtenu que vous avez appris que votre fille a obtenu son permis de conduire, vous avez retrouvé un objet que vous cherchiez depuis longtemps, vous avez appris que votre soeur sera présente à Noël cette année alors que vous pensiez initialement que ce ne serait pas le cas… Mais ce que votre cerveau a retenu, ce n’est pas vous personnellement en tant qu’individu qui l’avait retenu, ce que votre cerveau a retenu c’est ce qui validait votre pensée de départ qui était : « je passe une mauvaise journée aujourd’hui ».
Dans un premier temps on peut voir en quoi cela peut être intéressant de se rendre compte de cela, d’avoir conscience de ce biais de confirmation, on voit que cela ne nous fait pas avoir une vision objective sur les choses qui nous arrivent dans notre quotidien, et en plus de cela, comme ce n’est pas objectif et que notre cerveau a un autre biais cognitif dont on parlera peut-être dans un autre épisode, qui est ce que l’on appelle le biais de négativité. On a tendance à plus facilement reconnaître ce qui se passe mal que ce qui se passe bien, c’est aussi pour nous protéger, c’est un mécanisme de notre cerveau qui nous incite à voir le danger avant de voir ce qui va bien, cela nous protège davantage à long terme de voir le danger, ce biais de confirmation va facilement valider quelque chose de négatif dans notre journée, plus facilement que quelque chose de positif, ce qui fait que l’on va avoir tendance à pencher pour le pessimisme, et je suis certaine que vous connaissez des personnes de votre entourage qui sont comme ça, que cela fait des années qu’ils sont dans une espèce de boucle de négativité : « tout va mal, la société va mal, la politique va mal, ma journée ça ne va pas du tout, personne n’aime etc… ». Une bonne partie qui explique ce raisonnement c’est qu’à un moment donné ils ont eu cette croyance qui n’a pas cessée d’être validée encore et encore et plus le temps passe, plus on valide cette croyance de manière très forte, plus cela devient quelque chose, qui est pour notre cerveau une réalité, nous ne parvenons plus à faire la distinction entre le fait que c’est juste une pensée, on ne fait plus la distinction entre circonstance et pensées, nous avons parler de cela dans l’un des tout premiers épisodes, je vous y renvoie. C’est à dire que l’on croit ce que nous raconte notre cerveau, parce qu’il nous l’a tellement validé.
Si je me suis dit toute ma vie que je ne suis pas quelqu’un qui ai de la chance, je me le suis tellement répété et j’y crois tellement fort que mon biais de confirmation s’est dit : « ok, on valide ça, et ce qui fait que j’accumule les preuves qui vont dans le sens de cette croyance et ces preuves sont vraiment tangibles : je suis vraiment restée coincé au feu rouge, l’ampoule a réellement grillée, j’ai vraiment marché sur mes lunettes, ça m’est vraiment arrivé. J’ai des preuves tangibles qui appuient cette expérience et qui valide cette croyance qui fait que je me dis : « en effet, Esther tu ne peux pas ignorer que tu n’as pas de chance dans ta vie », et ça nous le faisons tout le temps et cela en va de même pour des croyances plus positives ou des choses à propos de nous qui sont plus d’ordre générales comme par exemple : « je ne suis pas du matin/ je ne peux pas perdre de poids », si j’ai cette croyance où je me suis dit : « je suis quelqu’un qui ne peut pas perdre de poids, les régimes ça ne marche pas sur moi », eh bien je vais tout faire pour valider cette croyance, et dans mes actions je vais tout faire pour valider cette croyance. Par exemple, si je me dis : « les régimes ne marchent pas sur moi », je vais me sentir totalement impuissante », l’émotion que je vais générer pour moi-même c’est de l’impuissance, du coup qu’est ce que j’entreprends comme action quand je suis impuissante, si je crois que cela ne dépend pas de moi, que c’est immuable et que je ne peux rien faire, cela ne va pas me placer dans une posture où je vais être proactive. Si je ne suis pas dans l’action, si je suis laxiste au niveau de mon alimentation, que je me dis que je suis découragée avant même d’avoir commencé, je ne vais pas vraiment m’impliquer dans une façon de manger qui soit plus saine ou dans une routine de sport ou dans une routine d’amour de moi : de sommeil etc… de toutes les choses qui me seraient utiles pour perdre du poids durablement. Je ne vais pas m’impliquer vraiment sincèrement dans ce processus, ce qui fait que je vais valider ma pensée de départ comme le veut mon cerveau, que c’est impossible de perdre du poids pour moi, les régimes sur moi ça ne marche pas.
Cela va être important pour nous de prendre connaissance de ce biais là, pour juste se rendre compte des aspects de notre vie où nous avons des croyances qu’on valide continuellement, et des aspects de notre vie où on a des informations que l’on trie, et qu’on ne voit même pas, surtout que ce système de pensées nous dessert, cela ne nous fait pas prendre les bonnes décisions, ça ne nous fait pas nous sentir bien de manière générale parce que nous sommes coincés dans notre système de croyances, sans apercevoir de possibilité d’en sortir. Cela va être très important de comprendre ça.
Il y a deux autres biais qui sont très proches de ceux que je viens d’énoncer précédemment : l’effet de halo et le biais d’ancrage.
L’effet halo, qu’est-ce que c’est ?
Cela va être le biais selon lequel nous allons essayer de confirmer notre première impression, c’est à dire que nous avons une première impression, ce qui est tout à fait normal en tant qu’être humain, c’est ce qui fait notre essence d’être humain, en tout cas selon ma vision des choses, c’est notre capacité à juger du beau ou du laid, du bien ou du mal, du juste ou de l’injuste, ce qui se résume à notre capacité de jugement moral en quelques mots. Pour moi c’est ce qui fait la différence entre les êtres humains et les autres animaux, c’est le fait d’avoir cette notion de moralité.
Quand on voit quelqu’un pour la première fois, nous allons avoir un jugement, ce n’est pas forcément quelque chose de négatif, nous avons tendance à penser que c’est mauvais d’avoir un jugement, mais nous en avons forcément un, c’est lié à notre humanité, si vous arrivez dans une pièce, pleine de monde où il y a une soirée d’organisée, vous allez regardez les gens qui vous entourent et avoir une première impression à leur sujet. Vous allez vous dire : « tiens j’aime bien sa robe, tiens elle a un grand nez, ses dents ont un problème, j’aime sa couleur de cheveux, j’aime bien son vernis, ses ongles sont trop long »… Ces pensées sont automatiques et prennent la forme d’un jugement, la question c’est qu’est ce que je décide d’en faire, est-ce que je le crois, est-ce que je m’en sers pour être quelqu’un qui vit selon ses jugements et qui ne cherche pas à aller plus loin. Mais j’ai forcément un jugement, imaginons que dans le cadre de l’effet halo, j’ai un jugement sur quelqu’un, qui est une première impression sur quelqu’un, admettons que dans cette fameuse soirée, je me trouve dans un superbe immeuble haussmannien, magnifique dans Paris et dans un quartier plutôt bourgeois, et je rentre dans cet appartement et je vois une personne au fond de la pièce qui est habillée avec un pantalon à pinces, une petite chemise qui a l’air d’être dans un tissu un peu raffiné, un peu cher, des petits mocassins et ma première impression dans ma tête c’est : « ah c’est un bourgeois, il est certainement du quartier ». Après je vais lui parler pour la première fois on me le présente, on me dit : « tu as déjà rencontré Paul Henry ? », là j’entends « Paul-Henry » et mon effet halo rentre en action, mon biais de confirmation qui va confirmer ma première impression. La différence avec le biais de confirmation c’est qu’il enveloppe tout, ce n’est pas forcément votre première impression, ici ça va être votre première impression que cela va confirmer. Je vais me dire : « Évidemment que c’est un bourgeois car il s’appelle Paul-Henry », par contre le fait que l’on m’est mentionné 5 minutes auparavant qu’en fait il est au chômage en ce moment et qu’il ne sait pas quoi faire de sa vie et qu’il cherche un appartement, ça je l’ai oublié, parce que cela ne confirme pas le fait que c’est un bourgeois dans mon esprit, ce qui fait que mon esprit va juste retenir son nom, et mon esprit va continuer sur les stéréotypes, en général c’est pour cette raison que l’on aime pas du tout se rendre compte qu’on a des biais de confirmation, l’effet halo… parce que la plupart d’entre nous qui écoutons ce podcast nous essayons d’être des personnes qui ne jugeons pas, qui essaient d’être à l’écoute, de comprendre le monde, de comprendre la différence entre les gens, d’essayer de s’affranchir de tout cela, notre ego, n’a pas très envie de s’en rendre compte, mais en réalité c’est ce qu’il se passe à ce moment là parce que c’est juste le fonctionnement de notre cerveau qui essaie d’être efficace encore une fois, de garder son système de croyances et cela ne dit rien à propos de nous. Si vous avez ce genre de stéréotypes par exemple, cela ne dit rien à propos de vous, c’est basé sur votre perception des choses, basée sur des années de socialisation ou vous avez associé des choses à d’autres, dans ce cas de figure : des mocassins à la bourgeoisie etc…
Et cet effet risque d’opérer toute la soirée, c’est à dire qu’au moment où il va sortir son iPhone 11 tout neuf de sa poche, vous allez vous dire : « ah mais oui, cette personne est en effet un bourgeois », vous avez un peu compris l’idée.
Qu’est-ce que le biais d’ancrage ?
L’autre biais de confirmation qui n’est pas très loin de l’effet halo c’est le biais d’ancrage. C’est le fait de se créer une idée de départ sur quelqu’un ou quelque chose, c’est souvent utilisé dans la communication autour de marques, on se fait un biais d’ancrage qui fait que par la suite, on va percevoir toutes les choses concernant cette personne ou cette marque ou cette situation d’une manière tout à fait différente, on va sélectionner ce que l’on veut croire et ce que l’on veut garder dans ce que l’on va voir. C’est encore un sous-groupe du biais de confirmation.
La différence avec l’effet halo c’est que lui n’est pas volontaire, c’est notre cerveau qui a décidé d’un jugement, alors que le biais d’ancrage c’est quelque chose qui est fait volontairement par quelqu’un, typiquement, vous avez quelqu’un qui vient sur scène pour parler, la personne va le présenter va utiliser le biais d’ancrage : « je vous présente telle personne, c’est un médecin reconnu qui a écrit 3 livres, il a eu tel diplôme, tel prix… », il va faire un ancrage sur les preuves sociales de cette personne, sur le fait que c’est quelqu’un qu’il faut croire, que c’est quelqu’un qu’il faut écouter, quelqu’un qui sait de quoi il parle, ce qui fait que vous allez développer une opinion de cette personne avant même de l’avoir vue. Ce qui va faire que durant le discours de cette personne, vous allez avoir cette confirmation là, lorsque vous allez l’écouter, vous allez moins être à même de remettre en question ce qu’elle va dire, lorsqu’elle va parler médecine, ou de choses en lien avec le titre de son livre, parce que vous avez cet ancrage là que cette personne est quelqu’un qu’il faut écouter, vous n’allez pas juger de la même manière le discours qu’il a fait si vous n’aviez pas eu ces informations là. Si on ne vous avez pas ancré ses informations là avant même de commencer, vous auriez peut être remarqué qu’il y avait certains de ses propos qui n’étaient pas à 100% logiques d’après vous, là vous avez moins tendance à le remarquer parce que votre cerveau va faire le tri et vous dire : « non, nous notre croyance c’est que c’est quelqu’un de compétent et qu’il faut croire ».
Là je vous donne l’exemple où l’ancrage vient de l’extérieur mais très souvent il nous arrive de nous faire des ancrages tout seul, c’est là que cela va être le plus gênant. Je vais vous donner un exemple qu’on a certainement tous plus ou moins vécu, lorsque l’on a remarqué quelque chose dans notre travail. Par exemple, nous sommes salarié et nous nous apercevons qu’on ne se plait pas dans notre travail, et lorsque l’on se pose là question pourquoi, ce qui va nous venir ça peut être le fait que les tâches sont répétitives, et cela ne nous convient pas, nous aimerions un travail un peu plus créatif, avec des choses variées avec des tâches un peu plus intellectuelles, qui demandent un peu plus de réflexion et qui au global soient un peu plus stimulantes que de remplir un tableau Excel.
On s’est fait un biais d’ancrage avec ça, en se disant : « ce qui ne va pas dans ce travail, ce sont les tâches répétitives », comme on s’est ancré ça, on va voir plus que ça, à chaque fois que l’on doit faire quelque chose de répétitif, c’est ça qui va nous prendre le plus la tête alors que peut-être il y a d’autres choses qui ne nous conviennent pas dans ce travail, ou au contraire il y a des choses qui nous conviennent tout à fait mais on ne les voit pas, notre cerveau va faire cette sélection là. Le problème c’est que lorsque l’on va vouloir prendre la décision de quitter cet emploi, et d’en chercher un autre, on va se focaliser sur cette chose là, qu’il ne nous faut pas quelque chose de répétitif, qu’il nous faut un emploi qui soit stimulant intellectuellement, au point d’en oublier tout les autres facteurs. Ça c’est quelque chose qui va arriver souvent, on va oublier le fait que ce n’est pas la seule chose importante pour nous, par exemple, le fait d’être à la tête d’un projet, c’est quelque chose d’important pour nous, peut être que le fait de ne pas être dans un open space c’est important pour nous, peut être qu’avoir une certaine flexibilité sur les horaires c’est aussi quelque chose d’important pour nous. Tout cela nous ne l’avons pas vu parce que nous étions focalisé sur ce facteur qui était la non-répétitivité des tâches parce que nous nous sommes fait nous-mêmes un ancrage à ce sujet.
Cela va nous arriver très souvent dans les relations, dans le choix de l’endroit où l’on veut vivre, dans le choix du boulot, notre cerveau veut être efficace. Cela montre le manque de capacité de notre cerveau à emmagasiner toutes les informations qui sont à notre disposition du coup il va en choisir certaines à regarder et ici avec cet ancrage là nous avons choisi qu’une seule information, alors qu’en réalité il y aurait pleins d’autres facteurs à prendre en compte. Pour lui c’est trop de travail, de trier et de savoir ce qui est important ce qui fait qu’il va se focaliser uniquement sur une chose à la fois.
Se rendre compte de ces effets là est important, cela peut nous mener à prendre des mauvais choix en terme d’emploi si l’on reprend l’exemple de tout à l’heure, parce que cela nous ferait quitter le précédent pour un nouvel emploi qui serait moins répétitif et une fois à ce nouveau poste on se rendrait compte qu’on est dans un open space et en faite cela ne nous convient pas du tout, et c’est très important pour nous ce qui fait que l’on va chercher un autre emploi qui ne soit pas dans un open space et ainsi de suite… On va passer notre temps à changer, j’exagère un peu parce qu’à force on comprend qu’on a besoin de plusieurs choses. Vous voyez le risque ici de se faire un ancrage ici, sur quelque chose qui n’est pas forcément le plus pertinent, que ce soit dans ce que l’on pense des gens, dans ce que l’on pense des situations comme ça peut être le cas ici.
Cela va être important pour nous de comprendre l’existence de ce biais de confirmation, parce que dans un premier temps il va nous faire prendre de mauvaise décisions juste parce qu’il va nous empêcher de voir l’étendue de la réalité, il va nous faire sélectionner une partie de l’information au lieu de prendre conscience de toute l’information qui est à notre disposition, il va sélectionner uniquement les informations qui valident déjà notre croyance de départ, ce qui n’est pas super utile puisque cela nous empêche de voir les alternatives, cela va nous empêcher de nous remettre en question et de réellement faire des choix éclairés, cela va aussi nous empêcher de détecter nos propres erreurs, puisque l’on va voir dans notre réalité uniquement ce qui valide ce que l’on croit déjà, c’est à dire que si c’est une erreur, nous allons avoir du mal à nous en rendre compte.
L’autre chose c’est que cela peut être très désagréable d’avoir ce biais de confirmation surtout si il est associé à un biais de négativité, on peut se retrouver à ne pas se sentir bien, à être plutôt malheureux, à avoir un esprit plutôt négatif, voire un certain pessimisme parce que l’on s’est créé un biais de confirmation qui valide encore et encore, comme un cercle vicieux, des croyances que l’on a à propos de nous, ou à propos du monde, si on est persuadé que l’on est quelqu’un de nul, et qu’on passe notre temps à confirmer ça par l’intermédiaire de nos biais de confirmation, autant dire que ce n’est pas très agréable à vivre. Cela va être important de se rendre compte de cela pour se libérer éventuellement de cet aspect négatif et du fait que l’on se sente mal, lié à ce biais de confirmation. Cela va avoir plusieurs intérêts ici, voilà l’intérêt de prendre conscience de son existence. Maintenant, ce n’est pas parce qu’on a pris conscience que l’on va pouvoir tout changer, comme je vous le disais, c’est le mode de fonctionnement de notre cerveau un peu « par défaut », on ne va pas pouvoir changer le fait que notre cerveau fonctionne de cette manière là, mais par contre, en prendre conscience permet de le remarquer et donc prendre des décisions un peu plus éclairées, même si nous ne pourrons pas nous en affranchir totalement.
Voilà ce que je voulais vous dire aujourd’hui à propos du biais de confirmation et de ces amis qui lui ressemblent : l’effet halo et le biais d’ancrage, il y en a d’autres qui vont dans ce sens là aussi, mais je ne veux pas noyer d’informations c’est podcast, l’objectif c’est de focaliser sur un biais en particulier. Si vous êtes intéressé-e par ça, n’hésitez pas à aller fouiller sur Internet, vous allez tomber sur des choses en lien avec les biais cognitifs et vous allez voir que c’est absolument passionnant.
Je m’arrête là pour aujourd’hui, je vous embrasse, je vous souhaite un excellent week-end et je vous dis à vendredi prochain !
Rien de plus à ajouter : merci.
De rien, merci à toi.
j’aimerais prendre tous les biais, les massacrer et les enterrer dans un cimetière à biais Grrrrr! lol
excellent podcast, depuis un moment je m’amuse à analyser les biais de confirmation dans mon entourage et je suis choquée par son impact sur la manière de réfléchir des gens et leur manière de voir les choses!
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