Retranscription écrite du podcast :

Bonjour à tous et bienvenue dans Se Sentir Bien, le podcast qui est là pour vous aider à devenir votre propre coach, je suis Esther Taillifet coach certifiée et dans ce 125ème épisode nous allons parler d’un biais cognitif qui est celui de la croyance d’un monde juste.
Nous sommes là pour parler du biais cognitif qui est celui de la croyance d’un monde juste. Je ne sais pas pour vous mais moi je suis un bisounours, j’ai envie que tout le monde soit gentil, j’ai la sincère conviction que chacun d’entre nous, nous n’avons pas volontairement envie de faire mal aux autres, je pense que les gens sont profondément bons, je suis particulièrement encline à user de ce biais cognitif là qui est l’illusion ou la croyance d’un monde juste. Vous le savez peut-être mais le numéro de ce podcast est un multiple de 5, on parle d’un nouveau biais cognitif tous les 5 épisodes. Si vous avez raté les épisodes précédents je vous invite à aller les écouter (épisodes 110/115/120) pour savoir un peu ce que sont les biais cognitifs et quels sont les autres que nous avons déjà traité. 
Un biais cognitif est quelque chose qui nous fait avoir un raisonnement qui est illogique, cela peut être problématique dans la prise de décision ou tout simplement dans notre expérience de la réalité, dans la mesure où c’est notre cerveau qui rentre en action pour nous protéger, pour aller plus vite, pour être plus efficace, et parce qu’il s’est avéré que cela fonctionnait bien dans l’échelle de la vie des êtres humains que d’avoir ce mode de fonctionnement. Notre cerveau nous propose des raccourcis et des façons de penser qui sont complètement illogiques et qui peuvent nous amener dans la mauvaise direction. 

Qu’est-ce que la croyance d’un monde juste ?

C’est le fait d’avoir l’intime conviction que tout arrive pour une raison et que l’on obtient que ce que l’on mérite, c’est la notion d’équilibre, de justice dans l’univers, le fait qu’il y ait un destin, une providence qui existe. Ce n’est pas quelque chose de factuel, ni de rationnel. C’est quelque chose qui est une illusion produite par notre cerveau et plus précisément par notre cognition et je trouve ce biais cognitif particulièrement intéressant parce qu’il était un peu tout ce que je vous raconte dans ce podcast lorsque je vous parle du modèle de Brooke Castillo, si vous n’en avez jamais entendu parlé auparavant, je vous encourage à aller écouter les précédents épisodes où j’en parle, en particulier les 10 premiers afin de bien comprendre de quoi il s’agit. Pour tout ceux qui savent, c’est un modèle qui permet de décrire le fonctionnement de notre cognition, et c’est aussi un modèle qui décrit d’une manière plus rationnelle le principe de la loi de l’attraction. Le fait que ce sont nos pensées qui nous font ressentir une émotion, c’est cette émotion qui nous fait avoir une action et ce sont ces mêmes actions qui créent nos résultats dans notre vie, et nos résultats valident toujours notre croyance de départ, notre pensée de départ. Ce biais cognitif il résonne beaucoup avec cette loi de l’attraction qui n’est rien d’autre que le fonctionnement de notre cerveau, le fonctionnement de notre esprit et de nos émotions d’être humain. Après, est-ce qu’il y a quelque chose de l’ordre du spirituel derrière cette loi de l’attraction, que ce soit un dieu, l’univers, une force surnaturelle etc… Peu importe, c’est une croyance accessible mais cela en revient toujours au fonctionnement de notre cerveau et de notre cognition et ce biais cognitif là en est la preuve. 
Prenons l’exemple de la pauvreté et de la richesse, si on regarde les personnes qui sont pauvres dans le monde, on peut se dire en toute logique qu’ils n’ont pas mérité d’être pauvre, si on regarde les populations à l’échelle globale, il n’y a pas de populations qui ont plus démérité que d’autres, par contre lorsque l’on regarde un individu, nous allons avoir tendance et ce grâce à ce biais cognitif, d’attribuer les résultats de cette personne (dans ce cas, le fait d’être pauvre/riche), à son mérite. Par exemple, si l’on prend une personne qui est SDF, et dans ce cas de figure nous allons consacrer beaucoup plus d’énergie à trouver des raisons individuelles à cette personne qui font qu’elle est pauvre actuellement, plutôt que de se dire : « c’est de la faute au système économique, c’est de la faute de la politique actuelle, c’est un problème qui est plutôt de l’ordre systémique qu’individuel », alors qu’il est fort possible que l’on se dise quelque chose du genre : « cette personne est à la rue parce qu’elle n’a peut-être pas fait d’études, elle n’a pas fait les choses nécessaires pour y arriver, elle n’est pas allée chercher du travail et cela explique la raison pour laquelle elle est SDF aujourd’hui, et c’est la faute du karma/ du destin/ de la loi de l’attraction et c’est de sa faute d’une certaine manière ». C’est juste l’illusion d’un monde juste qui est à l’oeuvre, parce que si l’on s’attarde sur le sujet factuellement, le fait même qu’il existe des personnes SDF, non seulement ce n’est pas quelque chose de juste ou injuste, mais de surcroît c’est un problème de l’ordre d’une résultante systémique. Quel que soit le comportement de l’individu, peut-être qu’à l’échelle de l’individu la personne a tout à fait la possibilité de se sortir de cette situation, on ne cesse de parler ici d’à quel point nos pensées et de combien elles créent les résultats que l’on obtient dans notre vie, on sait très bien que si l’on change notre système de pensées et si on aide cette personne à voir les choses différemment, à saisir les opportunités qui sont à sa disposition, à l’aider à mettre en place les actions, elle peut tout à fait sortir de cette situation à l’échelle individuelle mais il n’empêche qu’il existe des personnes qui sont à la rue, le système est fait ainsi. J’ai pris l’exemple de la pauvreté, c’est le capitalisme qui nous amène à cet équilibre ou ce déséquilibre là en fonction de comment on souhaite voir les choses. 
C’est le système actuel qui fait qu’il y a des populations entières qui sont plus pauvres, des populations entières qui sont plus riches, ce n’est pas que les hommes blancs européens ont plus de mérite à la naissance, on parle d’un bébé qui vient de naître et donc ce n’est pas une histoire de monde juste, c’est une illusion, c’est ce biais cognitif qui est à l’oeuvre.

A quoi sert le biais cognitif de l’illusion d’un monde juste ?

Tous les biais cognitifs sont là pour nous aider à prendre des solutions plus rapidement, ou de faire nous sentir mieux et globalement c’est assez efficace. Pour notre cerveau c’est une sorte de protection. C’est beaucoup plus facile de se dire : « on obtient ce que l’on mérite, si je continue à travailler ça va finir par payer car nous vivons dans un monde juste/ si cette personne est à la rue, c’est forcément de sa faute, moi ça me fait du bien se savoir ça parce que je me dis que ce n’est pas de la mienne ». C’est humain comme mode de fonctionnement, on essaie de se rassurer et de se sentir mieux et c’est exactement ce que ce biais cognitif nous permet de faire. Il nous permet de valider cette illusion là et par la même occasion de rester dans un certain confort émotionnel, et dans une forme de certitude qui nous donne l’impression d’avoir le contrôle sur la situation. 
Vous allez me dire : « mais attend Esther, est-ce que cela ne contredit pas un peu tout ce que l’on dit depuis le début sur ce podcast, à savoir que nous sommes responsables de nos émotions et de ce que l’on vit et que l’on peut nous-mêmes changer notre réalité par le biais de nos pensées, en utilisant le modèle de Brooke Castillo, la loi de l’attraction ou la prophétie autoréalisatrice (peu importe comment on désigne ce phénomène) ». En changeant notre vision du monde et donc par extension : nos émotions, est-ce que cela ne va pas à l’encontre du fait que ce biais cognitif existe. Ça ne va pas à l’encontre de ce biais cognitif, c’est juste l’utiliser d’une manière qui nous sert. Il est là quoi qu’il arrive, autrement dit, en soi, le fait qu’il y ait des personnes qui soient riches/pauvres, des personnes à qui ils arrivent des choses positives ou négatives dans la vie, ce n’est ni bien ni mal, ce n’est ni juste ni injuste, c’est neutre, ce sont des circonstances. Vous vous rappelez de la notion de circonstances sur laquelle je m’appuie énormément sur ce podcast, elles sont toujours neutres. Le fait qu’il y ait des personnes qui meurent, qui soient malades, à l’échelle de l’univers, c’est dénué de tout jugement moral, c’est factuel. ce qui fait que ce n’est pas juste un fait à nos yeux c’est la pensée que l’on choisit d’en avoir, et la croyance que l’on croit autour de cela. Notamment la croyance que cela est bien ou mal, que cela est juste ou injuste. 
En soi, le fait que l’on décide de croire si quelque chose est bien ou mal, ça ne change rien au fait que factuellement ces circonstances soient totalement neutres et dénuées de tout jugements. Le monde dans lequel nous vivons est totalement neutre, il y a des choses justes et injustes qui se passent en son sein, le fait que quelqu’un meurt d’un cancer, c’est neutre, par contre nous nous choisissons de voir cela comme quelque chose d’injuste parce que nous avons l’illusion que le monde est juste, et que les choses se doivent d’être méritées, alors que ce n’est qu’un choix de pensées, ce choix de pensées nous pouvons l’utiliser en notre faveur, on peut se dire : « si je choisis de me dire que si je travaille, ce travail va toujours finir par payer ». Evidemment, parce que c’est de cette manière que fonctionne notre cognition, c’est le résultat que l’on va créer pour nous-même, si j’ai la certitude que le travail va payer, je vais le faire avec une émotion qui va être différente, ce qui fait que je vais générer pour moi-même une émotion de certitude, le fait d’avoir cette certitude cela va me permettre de continuer de mettre en place des actions sans relâche ce qui fait que je ne vais pas me décourager, je vais continuer encore et encore parce que j’ai cette certitude, et effectivement si j’ai cette certitude et que je continue à mettre des actions en place, mes actions vont finir par créer un résultat au bout d’un moment. Ce qui va valider ma croyance de départ qui est qu’en effet, le travail finit toujours par payer. 
Je peux utiliser ce biais cognitif à mon avantage, j’ai le droit de choisir de penser qu’il y a un dieu qui veille sur moi et qui s’assure qui ne m’arrive que des choses justes, j’ai le droit de choisir que le destin existe, j’ai le droit de choisir de voir des signes partout, mais ce que j’ai envie que vous preniez conscience ici, c’est qu’en réalité c’est un choix et en soi le monde en lui-même n’est ni juste ni injuste, tout cela n’est que le fruit d’un biais cognitif que l’on a tous et qu’on a identifié chez tous les autres humains qui est cette illusion que le monde est juste et qu’on a que ce que l’on mérite. Moi ce que je vous encourage à faire c’est d’utiliser le pouvoir de ce biais cognitif, le pouvoir de notre cognition de manière général afin de créer tout ce que vous désirez dans votre vie, effectivement, la seule chose dont nous sommes responsables, c’est dont on a conscience aujourd’hui et ce sont nos pensées.

Nous sommes responsables de nos pensées et de nos émotions et nous pouvons nous servir de cela pour créer la vie qui nous inspire pour mettre en place les actions que l’on a envie de mettre en place.

Cela va être très important de comprendre qu’en soi, le monde n’est pas juste ou injuste, ce n’est qu’une illusion de notre cognition, que l’on choisit d’avoir et que l’on recrée dans notre quotidien, parce que l’on va retenir que ce qui valide cette illusion là. On va retenir uniquement les moments où l’on a vu une personne qui avait eu dans sa vie avait eu des comportements à risque : qu’il a fumé, qu’il a bu, et on se dit que ça peut arriver alors qu’en réalité il y a pleins de personnes tous les ans qui ont des cancers et qui n’ont jamais eu de comportements aggravants. On va se dire que cette personne a été punie par l’univers parce qu’il a fait des mauvaises choses, il lui arrive un accident et on se dit que c’est l’univers, c’est le karma. Mais en réalité, il ne s’agit que de nous et de notre biais cognitif qui est à l’oeuvre : l’illusion d’un monde juste + un biais de confirmation qui fait que l’on continue de croire que le monde est juste, alors qu’en réalité il se passe pleins de choses. Ce qui est assez drôle c’est que dans la communauté du développement personnel et de la spiritualité, tournée vers la loi de l’attraction, il y a une croyance qui existe qui est qu’à l’échelle de notre vie, ce qui arrive à une personne qui est plus pauvre, à qui il arrive quelque chose de terrible comme un enfant ou un conjoint qui meurt, on se dit que c’est injuste. Lorsque l’on arrive pas à comprendre en quoi c’est juste pour la personne, quand notre cerveau ne parvient pas à valider cette croyance d’un monde juste, que l’on ne parvient pas à trouver la raison rétrospectivement parlant qui fait que cela arrive et que cela est juste, nous allons trouver des réponses comme : « cela provient d’une vie antérieure, à l’échelle de la vie de l’âme de cette personne, tout est juste et tout est là pour une raison qui parfois nous échappe ». C’est aussi une façon très courante d’utiliser ce biais cognitif pour justifier pourquoi nous avons connu la maladie, en se disant que cela été nécessaire quelque part pour apprendre et faire le chemin que l’on avait à faire, pour découvrir certains aspects de nous-mêmes et pour être la personne que l’on est devenus, que c’est grâce à cela que la personne est devenue ce qu’elle est devenue. Non pas que cela été mérité, c’est davantage que cela était le chemin de mon karma par rapport à mes vies antérieures. Tout me revient, j’avais besoin qu’il m’arrive cela car précédemment dans une vie antérieure j’ai fait quelque chose qui nécessitait que j’apprenne cette leçon là, un peu comme si c’était pour mon bien et que je l’avais mérité en quelques sortes.
Plusieurs choses se mélangent : le biais de confirmation, l’illusion d’un monde juste… Mais c’est très intéressant de se rendre compte que tous ces systèmes de croyances, toutes ces façons de voir la vie sont parfois très influencées par des biais cognitifs, et ce n’est pas forcément une mauvaise chose. Ce que je vous disais dans le tout premier épisode sur les biais cognitifs, le but du jeu n’est pas de se dire que c’est illogique, que le monde n’est pas juste, ça ne sert à rien de croire au karma, non. Nous avons le droit de voir que le monde n’a pas de choix moral, la physique se fiche de la moralité humaine, c’est juste notre cerveau qui crée cela. Mais néanmoins que nous avons envie d’y croire, que cela résonne pour nous et que cela ne nous empêche pas de croire en dieu, au karma, à l’univers mais de savoir que c’est aussi le reflet d’un biais cognitif. Nous pouvons l’appeler autrement que « biais cognitif » si on le désire, mais c’est quelque chose que cliniquement on peut détecter et qui est reconnu en psychologie sociale, et le fait que l’on l’utilise afin de valider certaines croyances et pour croire en dieu ou en l’univers, c’est ok, mais ça n’en reste pas moins l’usage d’un biais cognitif et je trouve cela fascinant, je trouve cela encore plus authentique que de se dire que j’ai compris que c’est une part du fonctionnement de mon cerveau, c’est parce que mon cerveau se protège et il crée cette illusion là, j’ai envie de croire à cette illusion, cela me parle, ça me semble vrai et mon intuition me dit que cela est juste et je décide malgré tout que ce n’est pas parce que cela est irrationnel que je n’ai pas envie d’y croire malgré tout. C’est ce que je trouve encore plus puissant de comprendre comment fonctionne la cognition et de malgré tout choisir d’utiliser les biais cognitifs à son avantage, si on croit que le travail paie toujours, cela va être beaucoup plus facile de rester motivé et de mettre toutes les chances de son côté et de mettre toutes les choses que l’on peut mettre en place et de ne pas être dans la victimisation parce qu’à mon sens être dans la victimisation et se sentir complètement impuissant cela ne rend pas heureux, c’est tout aussi bien de juste décider de faire tout ce qui est en mon pouvoir et pour me sentir bien je décide de me dire que dieu/ l’univers/ mon âme, reçoit ce dont elle a besoin, ou qu’il s’agisse du karma ou de toutes autres croyances que l’on choisit d’avoir et c’est OK, je trouve cela très intéressant.
Parmi vous il doit y avoir beaucoup de « bisounours » comme moi qui croient vraiment que tout cela est factuel alors qu’en réalité c’est lié à notre cognition à tous et c’est certain que si du jour au lendemain on donne énormément d’amour autour de nous et que l’on répand des émotions et des pensées positives autour de nous, c’est quelque chose que l’on va refléter et que l’on va attirer à nous juste parce que c’est de cette manière que fonctionne le modèle de Brooke Castillo, c’est comme ça que fonctionne la loi de l’attraction mais ce n’est jamais que le reflet de notre cognition et de ce biais cognitif.
Je m’arrête là pour aujourd’hui, je vous souhaite un excellent week-end et je vous dis à vendredi prochain !