Retranscription écrite du podcast :

Bonjour à tous et bienvenue dans Se Sentir Bien, le podcast qui est là pour vous aider à devenir votre propre coach, je suis Esther Taillifet, coach certifiée, et dans ce 152ème épisode nous allons parler du fait de formuler une demande.
Ça m’a fait sourire car lorsque j’ai préparé ce podcast, j’ai fait le point sur tous les sujets que j’avais traité, ceux que j’avais sur ma liste de sujets que j’avais envie de traiter et celui-ci n’était ni dans ma liste de sujets à traiter, ni dans ceux que j’ai abordé précédemment. C’est étrange que je n’ai jamais proposé ce sujet auparavant alors que c’est tellement récurrent dans le coaching que je propose auprès de mes coachés, il y a très souvent cette problématique, pour ne pas dire systématiquement, cette problématique qui arrive sur le parcours d’un coaché lorsqu’elle travaille avec moi. Il y a toujours cette question de « formuler une demande ». Pourquoi cette question ? Parce que pour beaucoup d’entre vous, si vous me suivez, c’est parce que vous vous reconnaissez au moins en partie dans qui je suis, dans ce que j’incarne et dans ce que je vous propose ici. On aime bien s’écouter soi-même donc c’est normal d’écouter quelqu’un en qui l’on se reconnaît, qui ressemble au nous du passé également, ou à la personne que l’on a envie d’être dans le futur. Une bonne partie d’entre vous qui m’écoutez, vous êtes dans cette personnalité qui arrive en conquérant-e, féministe, qui ne se laisse pas abattre, qui mets des actions en place, qui a cette image d’elle-même, qui est dans une démarche d’aller de l’avant, d’être dans la badass attitude, le no-bullshit, le « je ne me raconte pas d’histoire à moi-même », cette identité là n’est pas toujours en adéquation avec le fait de devoir demander de l’aide.
Souvent, on ne se pose pas pour savoir de quoi on a besoin à un instant T. Je vais vous parler du fait de demander aux autres, de demander de l’aide, de demander aux autres de partager avec nous des choses qu’on aurait envie de vivre, ce qui n’est pas une aide en soi, d’être en mesure de pouvoir formuler des demandes et de ne pas être dans l’attente, ou être dans la résignation de « bon ça n’arrivera jamais parce que personne ne voudra me donner ce que je demande », et de se contenter de ce que nous-même ce que l’on crée pour soi. Souvent on ne prend pas le temps de se poser pour se demander à soi-même ce que l’on veut. Je parlais de ça récemment avec une amie coach, je lui parlais de mon couple (si vous êtes dans LA Communauté, vous le savez déjà parce que je fais des bilans de semaine où je vous raconte ce qu’il se passe dans mon développement personnel, vous savez qu’avec mon partenaire principal avec qui je vis nous avons fait un coaching de couple qui nous a permis d’avancer dans notre relation), je parle souvent de mon couple avec mes copines et un moment donné mon amie me dit : « tu lui demandes des choses mais tu n’es pas clair sur ce que tu veux, tu arrives à lui formuler mais tu n’es pas très clair ». Et mon amie avec totalement raison, c’est bien par là qu’il faut commencer.
Qu’est-ce que je veux recevoir ? Qu’est-ce que je veux vivre dans ma vie ? Qu’est-ce que j’ai envie de vivre avec les autres ? Qu’est-ce que j’ai envie de recevoir de la part des autres ?
Je vais donner l’exemple au sein d’un couple où l’une des partenaires reproche à l’autre de ne pas lui offrir de cadeaux (tout cela ce sont des manuels de bonne conduite que l’on a vis-à-vis de son conjoint), on peut lever une partie des attentes et de l’inconfort émotionnel lié à ces attentes en comprenant qu’il s’agit de manuels de bonne conduite et qu’on peut formuler à l’autre notre demande et s’attendre à ce qu’il ait le droit de dire oui ou non. Derrière cela se cache en réalité un manque de clarté sur ce que l’on veut vraiment, qu’est-ce que j’ai envie de recevoir pour commencer ? Souvent il va nous arriver de nous plaindre que les autres ne nous donnent rien, ou l’on se dit que l’on ose pas aller demander ce que l’on veut, mais demander quoi au final ? Qu’est-ce que je veux ?
Si vous voulez travailler sur ce sujet à l’issue de l’écoute de ce podcast, il va s’agir de se demander : « Qu’est-ce que je veux recevoir ? », de moi-même mais aussi des autres ? Vous pouvez vous attardez sur chacune des personnes de votre entourage : votre conjoint, vos parents, vos enfants, de la vie tout court. Autrement dit : « quelles expériences j’ai envie de vivre ? Qu’est-ce que j’ai envie de ressentir ? Qu’est-ce que j’ai envie de faire ? Qu’est-ce que je veux recevoir ?
Une fois que vous êtes au clair avec ça, l’idée va être de ne pas attendre que les choses se fassent d’elle-même mais d’accepter le fait d’aller formuler une demande à quelqu’un. 
Souvent ce qui bloque c’est que l’on s’est forgé une identité de badass woman, qui n’a pas besoin des autres, ce qui fait qu’aller formuler une demande, on le voit comme « un délit de faiblesse », comme une posture où nous sommes vulnérable, alors qu’en réalité il suffirait de se mettre à la place de la personne à qui l’on formule cette demande. Quand vous avez quelqu’un qui vous demande quelque chose, même un service, par exemple : m’aider à faire mon déménagement (petit clin d’œil à ceux et celles qui reconnaîtront la private joke ici, vous vous souviendrez qu’il y a quelques temps maintenant, je vous parlais du déménagement que j’avais fait toute seule à Lyon, parce que je n’avais pas osé demander aux gens de m’aider). Vous, quand quelqu’un vient vers vous et vous demande : « est-ce que tu vas pouvoir m’aider pour mon déménagement ? », qu’est-ce que vous avez envie de répondre, comment vous vous sentez, comment vous voyez cette personne ? Est-ce que vous vous dites que cette personne est en position de faiblesse, cette personne n’est pas capable de faire les choses toute seule, cette personne a besoin de moi parce qu’elle n’est pas « assez » toute seule ? Non. Personnellement, lorsque quelqu’un vient me demander de l’aider pour son déménagement, évidemment que je dis oui, je le vois comme une opportunité de lui prouver mon amitié, de lui montrer qu’il peut compter sur moi, de créer cette connexion et ce lien qui est très important pour moi parce que c’est ça pour moi une amitié. C’est ce lien et cette connexion. Je me dis aussi que cette personne me fait confiance et sait que je vais l’aimez malgré tout et qu’il a une confiance en moi, je le vois comme une preuve d’intimité et de confiance et d’amour. Je vais me dire que je suis contente de pouvoir l’aider parce que ça me permet aussi de lui renvoyer l’ascenseur et ça me fait plaisir, je le vois aussi comme une opportunité de passer un bon moment, c’est une chance de partager ce moment de vie. Voilà ce que je me dis.
A aucun moment il me traverse l’esprit que cette personne est inférieure ou vulnérable en me formulant sa demande.
Posez-vous la question si l’on vous formulez une demande, et j’ai même envie d’aller plus loin en vous rappelant qu’avec les membres de son entourage il peut y avoir un manuel de bonne conduite autour du fait de s’aider mutuellement, qui est que les amis doivent aider lors d’un déménagement. Si je vais vers quelque chose de non-accepté socialement, je pense notamment à quelque chose dans le cadre de la sexualité. Je pense que c’est quelque chose qui est très peu accepté socialement, j’en parle notamment lors d’ateliers (hors période de pandémie) où l’on aborde la relation au corps, le fait de dire à son partenaire : « j’aurais envie que tu pratiques le sexe oral de cette manière etc… » de formuler une demande, « je voudrais que notre sexualité soit comme cela, j’ai envie de ressentir telle émotion, j’ai envie de vivre telle ou telle interaction ». Soyez au clair avec ce que vous aimeriez vivre dans la sexualité typiquement, imaginez que votre partenaire vous fait une demande : « j’aimerais vivre ça avec toi, j’aimerais ressentir ça avec toi, j’aimerais qu’on expérimente telle ou telle chose que l’on a jamais fait ensemble », si votre partenaire aborde le sujet lors d’une conversation où le contexte y est propice, dans une situation où l’on se sent en sécurité au niveau émotionnel, si cette personne vous formule cette demande, cette personne est proche de vous par définition, que vous aimez potentiellement, qu’est-ce que vous diriez ?
Est-ce que vous vous diriez que cette personne n’a pas le droit de formuler cette demande ? Ou est-ce que cela vous permettrait de connaître davantage cette personne, de savoir ce qui lui ferait plaisir, que c’est une opportunité pour vous d’être plus proche d’elle, est-ce que cela ne serait pas l’occasion de lui dire merci de demander, parce que vous n’avez pas envie de lui faire une fellation pendant des heures et des heures par exemple, d’une manière qui ne lui pâlit absolument pas, et que vous dans ce moment là vous êtes dans une envie de donner du plaisir, et que cette personne n’est pas en mesure de vous formuler comment le faire, ça vous enlève quelque chose. Est-ce que vous ne seriez pas dans la gratitude que cette personne accepte de vous demander et ose vous demander, est-ce que vous ne le verriez pas comme une preuve de connexion, d’amour, de confiance, le fait que la personne vous formule une demande claire. 
Pour moi c’est le cas, et je pense que c’est le cas de beaucoup de personnes en réalité, et nous avons cette croyance que demander c’est abusif, que demander c’est mal et que c’est forcer la personne à faire quelque chose qu’elle n’a pas envie de faire. Rendez-vous compte que la personne en face de vous a la responsabilité de ses actions, là quand on fait ça on enlève la responsabilité de la personne en face dans sa vie, on est en train de la materner, de la traiter comme un enfant, nous sommes en train de supposer qu’elle ne peut pas être responsable de ses propres pensées, ses émotions et ses actions, alors que c’est le cas.

Quand vous formulez une demande vous n’êtes pas en train d’imposer quelque chose à la personne en face de vous, la personne est en droit de la refuser et ce qui signifie également que vous devez être prêt à ce refus hypothétique. Souvent c’est ça qui nous bloque, on a peur de demander parce qu’on a peur du refus.

Demander ce n’est pas imposer quoi que ce soit à l’autre. L’autre a le droit de refuser, l’autre est un humain, un adulte, et si vous avez envie d’être particulièrement bienveillant et de laisser l’espace à la personne en face de dire « non », vous allez pouvoir vous demander : « comment vais-je pouvoir formuler cette demande ? », de préparer sa formulation en amont. Cela s’apprend de formuler une demande, connaissant cette personne et la situation (mais aussi les injonctions de la société vis-à-vis de cette situation), je pourrais m’attendre à ce qu’elle se sente obligée de m’aider à mon déménagement parce que socialement on a appris que c’était dans le manuel de conduite de tout le monde que d’aider ses amis à déménager, ou peut-être que elle aura du mal à me dire non pour une fellation parce que socialement il y a une injonction à vouloir donner du plaisir à son partenaire et que si on ne veut pas le faire cela voudrait dire que l’on serait égoïste, je sais que ces deux choses là existent, que ce sont des injonctions sociétales, ce qui fait que je vais en tenir compte quand je vais formuler ma demande, je vais le désamorcer, ce qui fait que je vais formuler cette chose que j’ai envie de vivre avec toi, mais tu as tout à fait le droit de le refuser. Ce ne sera pas grave si c’est le cas, moi je vais potentiellement ressentir telle ou telle émotion, et je serais dans la gratitude si tu me dis non parce que cela me permettrait de mieux te connaitre et d’avoir la certitude que tu as l’occasion d’être entier en ma présence, et que moi je valorise que tu sois une personne qui connaisse ses propres limites.
Il faut bien comprendre que « demander » ne signifie pas « imposer » à l’autre.
Demander ce n’est pas forcer l’autre, c’est juste une question de laisser le pouvoir à l’autre de se rendre compte qu’il a la responsabilité de ses actions, et de soi-même, si on le souhaite, rappeler ça lors de l’échange avec l’autre. Nous avons parlé récemment de la notion de consentement, dans l’épisode 149, le consentement va au-delà de la sexualité, dire non s’applique à tous les autres domaines de vie.
La deuxième chose qui peut vous empêcher de demander, mise à part la peur d’imposer quelque chose à l’autre et que l’autre se sente dans l’obligation de faire de la « fausse générosité », c’est la peur du refus, la peur que l’autre nous dise « non ». C’est là qu’il va être important de comprendre pour vous qu’une demande n’est pas un dû, de vous préparer à la possibilité que la personne dise « oui » mais aussi « non », d’être préparer à un éventuel refus et de se dire que ce n’est pas parce que j’ai un refus que je n’aurais pas formuler cette demande, parce qu’en réalité, il y a déjà des avantages rien que par le simple fait de demander, le fait de se le formuler à soit même, de savoir ce que l’on aimerait vivre, quelles expériences on aimerait avoir avec les autres, où est-ce qu’on est en demande, à quel endroit de notre vie avons nous besoin que les autres s’occupent de nous ? C’est ok d’avoir ce besoin en tant qu’être humain, même si je vous ai dit dans plusieurs épisodes qu’il est possible pour nous de combler nos besoins primaires par nous-mêmes sans avoir besoin des autres, nous sommes malgré tout des autres sociaux est c’est un plus de d’avoir les autres prêts à nous aider à combler ces besoins là. Cela ne nous empêcherait pas de fonctionner si on fait du développement personnel, on peut soi-même se sentir bien et ne pas être dans la dépendance émotionnelle par rapport aux autres, mais il n’empêche qu’on est des êtres sociaux et je vous invite à être ok avec ça et avec le fait que la personne va peut-être dire « non », se préparer à ça et décider en amont ce qu’on a envie de penser et de croire de ce « non ». Souvent, la raison pour laquelle on a peur du « non » c’est qu’on a déjà une interprétation négative de nous-même, on en fait quelque chose à propos de nous, par exemple, si je demande à la personne si elle veut bien m’aider pour mon déménagement, et qu’elle me dit non, je vais me dire « j’abuse, je suis toujours en train de demande des choses, je crois que les autres devraient constamment être disponible pour moi… », il y a une peur de nos propres pensées et de nos propres jugements, de s’auto-juger comme étant une mauvaise personne, de s’auto-juger comme quelqu’un d’abusif, comme quelqu’un en demande, quelqu’un de pénible, j’ai peur de prendre trop de places… Posez vous la question si c’est vraiment le cas ? Si la personne vous dit « non », est-ce que je pense que c’est abusé de demander à mes amis de m’aider à mon déménagement, est-ce que je pense que c’est abusé de demander à mon partenaire de procéder de telle ou telle manière dans notre sexualité ? Est-ce que je pense que c’est une mauvaise chose que d’être au clair sur ce dont j’ai besoin et de le formuler à l’autre, qui a priori est quelqu’un qui m’aime et qui a envie de partager des choses avec moi sinon il ne ferait même pas partie de mon cercle, il ne ferait pas partie des personnes qui gravitent autour de moi. 
Pour préparer votre demande, la deuxième chose à part être au clair et mettre un contexte autour de cette demande pour que l’autre soit au clair avec cette demande, ça va être de vous vous préparer à un refus, pour que vous soyez serein au moment où vous formulez cette demande, tout est ok, vous n’avez pas d’attentes, vous avez juste de la gratitude vis-à-vis de vous même d’être en mesure de formuler cette demande et de le faire pour vous et de le faire aussi pour le bien de la connexion avec l’autre, d’être préparer à toutes les éventualités.
Posez vous cette question en amont, que se passe-t-il si j’ai un refus ? Comment j’ai envie de l’interpréter, qu’est-ce que cela veut dire à mon sens ? En général on pense que cela dit quelque chose de nous mais en faite qu’est-ce que cela signifie de l’autre et de la relation ? Peut-être que je peux me dire « merci » lorsque quelqu’un me dit « non », parce que t’es suffisamment à l’aise avec moi que tu es en mesure de me dire non et que ce n’est pas juste pour moi, je trouve que c’est une preuve de connexion et d’amour, de complicité qui est forte et belle et que je valorise personnellement.
Voilà ce que j’avais à vous dire sur le fait de formuler une demande, ça n’empêche pas d’être quelqu’un de fort et je pense que c’est même tout l’inverse, je pense que le fait d’être en mesure de formuler une demande, d’être au clair avec qui on est et sur ce que l’on a envie de vivre, c’est une preuve de force plus qu’une preuve de faiblesse je trouve que c’est très important et que le monde irait mieux si chacun d’entre nous étions en mesure d’être au clair avec nos besoins et sur ce que l’on a envie de vivre et d’être capable de formuler une demande et de recevoir une refus, j’espère que ce podcast vous aura aider à aller dans cette direction j’ai la certitude que ça peut aider les gens si on apprend à demander.
Je m’arrête là pour aujourd’hui, je vous embrasse, je vous souhaite un excellent vendredi, une excellente semaine et je vous dis à vendredi prochain !