Retranscription écrite du podcast :

Bonjour à tous et bienvenue dans Se Sentir Bien, le podcast qui est là pour vous aider à devenir votre propre coach, je suis Esther Taillifet et dans ce 31ème épisode on va parler de tampons émotionnels.
Le tampon émotionnel est un sujet qui est en toile de fond du podcast, je n’y ai encore jamais consacré un podcast en entier parce que j’attendais d’avoir introduit toutes les notions dont j’aurais besoin aujourd’hui pour le faire et c’est pour cela qu’on est là. C’est certainement le sujet le plus important que vous pourrez retrouver dans ce podcast après celle qui est que les pensées sont à l’origine de nos émotions, et non pas les circonstances extérieures qui sont indépendantes de notre volonté c’est à dire : les évènements qui se produisent dans notre vie ou encore ce que font/disent/pensent les autres.
Le tampon émotionnel est l’une des plus importantes après celle que je viens de vous décrire parce qu’elle peut vraiment changer la donne une fois qu’on la comprise, elle explique beaucoup nos comportements. C’est une notion qui a littéralement changé ma vie, je vais vous le dire comme je le ressens. Avant d’avoir compris ce qu’était les tampons émotionnes j’agissais contre mon plein gré, sans m’en rendre compte, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui grâce à cette notion là et aux outils que je développe ici dans ce podcast qui vont vous permettre de désamorcer les tampons émotionnels.

Qu’est-ce que sont les tampons émotionnels ?

Le tampon émotionnel est une assez mauvaise traduction du mot  » buffer «  en anglais, qui ne veut pas tout à fait dire tampons (cela dépend du contexte). Ce mot est employé par Brooke Castillo qui est la personne qui m’a enseigné toutes ces notions concernant la gestion des pensées et des émotions. Ce n’est pas elle qui m’a enseigné tout le reste qui concerne : la productivité, les habitudes, le travail, la gestion du temps. Mais en ce qui concerne le travail émotionnel, la plupart de ce que je vous parle ici provient de ses enseignements. Elle emploie le mot  » buffer «  que l’on utilise d’habitude lorsqu’une page Internet est en train de charger (le sablier ou la barre de chargement), en français je ne pense pas que l’on utiliserait le mot  » tampons « . C’est aussi le mot qui pourrait être employé pour « un buvard « . Il y a derrière ce mot la notion de gain de temps, de remettre à plus tard et la notion d’éponger, d’absorber et de faire l’autruche.

Les tampons émotionnels vont être l’ensemble des activités que l’on fait dans le but de fuir une émotion désagréable et de ne pas la ressentir.

Nous l’avons dit depuis le début de ce podcast mais le but du cerveau, s’il n’en a qu’un c’est de nous maintenir en vie et une des manières de faire cela est de fuir les émotions désagréables pour poursuivre les émotions agréables. Les tampons sont des activités qui vont produire une émotion agréable immédiate, qui va nous permettre de facilement suivre une émotion désagréable lorsque l’on va la voir venir. Le but de notre cerveau est d’être efficace à faire ce travail là. La façon dont il est efficace à faire ce travail là c’est en mettant en place des habitudes comme nous en avons parlé dans un précédent épisode.
Les activités qui sont des tampons émotionnels sont celles qui vont vous procurer un plaisir immédiat et qui sont faciles d’accès, cela va être des choses différentes selon qui vous êtes mais cela peut prendre la forme de : scroller sur Facebook, regarder Netflix, regarder YouTube, acheter quelque chose sur Internet, acheter quelque chose en magasin, manger, jouer aux jeux vidéos, boire de l’alcool… Ce sont des activités qui vont vous créer un pic de dopamine dans votre corps et cela va rendre l’habitude très facile à prendre, votre corps va très vite devenir addict parce qu’on reçoit un tel pic de plaisir (j’explique de manière à vulgariser) dans notre corps, que notre cerveau imprime l’information et se dit :  » ça c’est quelque chose extrêmement important et il faut y revenir « , je vous avais décrit cela en détail notamment dans l’épisode sur L’origine des émotions, je vous laisse le consulter pour que vous puissiez mieux comprendre ce mécanisme là.
En pratique, cela va vouloir dire qu’à chaque fois vous allez faire une activité qui va vous procurer un plaisir immédiat, votre cerveau va l’imprimer comme quelque chose d’important et ce sera donc plus facile d’y retourner. Ces activités là, vous allez typiquement les mettre en place au moment où vous ne voulez pas faire une activité qui pourrait potentiellement vous procurer une émotion désagréable. Toutes les activités qui nous permettent de grandir, d’évoluer, d’apprendre, de devenir une meilleure personne demandent de passer au delà d’une certaine résistance, de recevoir un certain degrés d’émotion désagréable. Si nous avons l’habitude d’utiliser des tampons émotionnels, cela va être très dur pour nous de grandir et de faire face à cette émotion désagréable parce que nous avons tout simplement l’habitude de faire autrement, et d’utiliser des tampons émotionnels sans même s’en rendre compte.
Nous l’avons dit précédemment mais la procrastination est un mécanisme conscient de tampon émotionnel. Vous êtes conscient que vous devriez travailler sur quelque chose, qui n’est pas très agréable, cela vous procure une émotion désagréable juste à l’idée de devoir vous surpasser, vous savez que vous allez devoir vous concentrer, faire face à des doutes, à un syndrome de l’imposteur, bref tout un tas de choses qui vont vous procurer des émotions désagréables. Vous le savez par avance alors vous essayez de gagner du temps, pour ne pas ressentir cette émotion là. Pour essayer d’aller vers quelque chose qui vous procure un plaisir immédiat : en vérifiant vos mails, en vous faisant un thé alors que vous avez besoin d’écrire votre mémoire. Cela vous le faite de façon consciente, vous avez conscience que vous procrastinez, du moins vous vous en rendez compte. Je pense qu’il y a de nombreuses personnes qui malgré tout ne s’en rendent pas compte, qui sont constamment en retard, pourquoi elles n’arrivent jamais à faire les choses dans les temps ce qui me fait dire qu’il y a des personnes qui ne savent vraiment pas qu’elles procrastinent. Je pense que si vous êtes là fait avez tout à fait conscience des mécanismes de tampons émotionnels.
La procrastination est un mécanisme de tampon émotionnel qui est conscient, mais il existe tout un tas de mécanismes de tampons émotionnels dans notre quotidien dont nous n’avons pas conscience et qui font que l’on agit contre notre plein gré sans même s’en apercevoir. L’exemple typique du :  » je ne sais pas pourquoi j’ai mangé cela maintenant j’ai mal au ventre «  ou  » je ne sais pas pourquoi j’ai allumé la télé alors que je ne la regarde même pas « , on se retrouve à faire ou ne pas faire des choses sans le vouloir, ce qui est un vrai problème parce qu’à long terme, à chaque fois que je vais vouloir faire quelque chose qui a de la valeur pour moi, il va falloir que je passe au delà d’une émotion désagréable à un moment donné, et si j’ai l’habitude d’utiliser des tampons émotionnels, je vais sans m’en rendre compte les utiliser sans même me laisser une chance de réaliser mon objectif, et ce n’est pas une question de volonté.
Nous en avons parlé sur l’épisode qui parle de la volonté et sur celui qui parle des habitudes, la volonté c’est quelque chose que l’on a tous et que l’on possède dans une certaine quantité, on ne peut pas constamment se baser sur la volonté pour lutter contre les tampons émotionnels. Ce qu’il fasse c’est de prendre l’habitude de ne plus en utiliser, et que l’on se rende compte que l’on a l’habitude d’en utiliser.

Mise en pratique

Je vais vous donner un exemple de tampon émotionnel typique, de rentrer du travail aux alentours de 18h, vous allumez la télé, c’est un geste que vous faites depuis des années. aujourd’hui, vous avez une famille, des enfants et tout un tas d’autres activités qui font que la télé est à en toile de fond, personne ne la regarde ni ne l’écoute, mais c’est une habitude et si je vous demandais pourquoi vous allumer la télé, vous me diriez que vous ne savez pas, que cela fait une présence dont vous avez l’habitude probablement.
La question qu’il faut se poser c’est :  » pourquoi à un moment donné il y a cette habitude qui s’est établie à un moment donné. Pourquoi, d’où cela provient ? «  Nous l’avons dit au préalable : les actions que l’on met en oeuvre viennent d’une pensée, qui génère chez nous une action puis un résultat.
Une habitude qu’est-ce que c’est ? C’est une pensée que nous avons eu à un moment donné, qui était consciente et qui nous a fait avoir une suite d’actions consciente, elle aussi que l’on a tellement répétée que depuis, nous n’avons plus besoin d’avoir la pensée puisque la suite d’actions se met en place automatiquement, nous sommes en pilote automatique.
Je vous le rappelle nous avons un déclencheur, c’est à dire une situation, qui va créer chez nous une suite d’actions qui va créer chez nous un résultat qui doit créer chez nous une récompense qui va nous procurer du plaisir. Là nous avons un déclencheur qui est : je rentre du travail, je passe la porte, j’enlève mes chaussures, ma suite d’actions va être d’allumer la télévision et la récompense va être le plaisir d’avoir du divertissement en tâche de fond, ou simplement le plaisir d’avoir agit de façon rassurante comme d’habitude. Nous avons cette situation qui est bien mise en place et qui est bien huilée. La pensée de départ, il n’y en a plus, il n’y a plus de pensée consciente mais à l’origine cette pensée était là puisque pour mettre en place l’habitude il a fallu une pensée. Cette pensée pouvait être liée à une émotion de solitude, une pensée du type :  » je me sens seule «  ou tout autre pensée un peu plus complexe. Allumer la télé était une manière de fuir cette solitude par exemple et de la remplacer par une émotion agréable immédiate donc un tampon émotionnel.
Aujourd’hui vous continuez on continue à agir d’une manière qui est liée à une façon de pensée que nous n’avons même plus, qui n’est plus du tout d’actualité et nous continuons à agir de la même manière par habitude. C’est à dire qu’aujourd’hui vous ne vous sentez plus seul, il s’est passé 10 ans, vous vous êtes mariés vous avez eu des enfants, il y a même trop de brouhaha mais vous continuez à allumer la télé alors qu’il n’y a plus le sentiment de solitude, ce juste une habitude qui est tellement mise en place dans votre vie que vous ne savez même plus pourquoi vous le faites.
C’est ça le problème des tampons émotionnels, au delà de la procrastination, il y a aussi le fait que l’on agit d’une manière qui ne nous convient pas et qui nous dessert sans même s’en apercevoir sur de nombreux domaines. Il y a de nombreuses situations dans lesquelles nous avons des problématiques, on ne comprend pas pourquoi on fait cela et on arrive pas à trouver la source parce que la source est une pensée passée qui n’est plus d’actualité et dont les effets continuent d’être présents dans notre vie parce que l’on a mis en place une habitude.
Le problème c’est que lorsque vous prenez l’habitude de mettre en place des tampons émotionnels dans votre vie c’est quelque chose que vous allez faire régulièrement, comme vous le savez plus on effectue une activité plus nous sommes efficaces à la faire, plus notre cerveau est habitué à la faire. Si vous avez pris l’habitude de regardez Netflix à chaque fois que vous voulez faire du ménage, ou qu’à chaque fois vous allez vous couchez vous regardez des vidéos sur YouTube eh bien c’est quelque chose que vous allez être de plus en plus efficace à le faire au court de votre vie et qu’il va être de plus en plus difficile d’arrêter de faire, juste par la force de la volonté.
Ce qu’il faut faire c’est revenir à la source et identifier la pensée à l’origine et s’assurer qu’elle est toujours vraie et s’assurer également que l’émotion qui en découle est toujours vraie pour nous, il va falloir vivre l’émotion que l’on essaie de fuir pour faire tout le travail émotionnel dont je vous ai parlé depuis le début du podcast, ou si cette pensée n’est plus vraie pour nous eh bien là laisser partir désormais puisqu’elle ne nous sert plus à rien.
L’objectif ce n’est pas d’être dans la résistance, ce n’est pas de se dire :  » il faut que je résiste « , le problème c’est que lorsque l’on se rend compte que l’on a un comportement qui ne nous convient pas comme par exemple regarder la télé ou manger lorsque l’on a pas faim, on aller sur Facebook alors que l’on doit travailler, on se dit :  » il faut que je résiste à regarder la télé/ manger lorsque je n’ai pas faim/ aller sur Facebook alors que je dois travailler « . L’idée n’est pas résister, le but est de ne plus avoir envie de le faire parce que l’on a identifier la pensée de départ, et soit cette pensée est toujours vraie et crée toujours une émotion désagréable et maintenant on sait comment la gérer et comment ne pas utiliser un tampon émotionnel mais de juste vivre l’émotion désagréable et de changer son système de pensées, soit cette pensée n’est plus vraie pour nous et nous pouvons juste la laisser partir en se disant :  » je ne suis plus du tout d’accord avec cela, je ne sais pas pourquoi à un moment donné je me suis sentie seul mais ce n’est plus le cas aujourd’hui, je n’ai plus besoin d’allumer la télé pour ne plus me sentir seul parce qu’il y a déjà trop de bruit dans cette maison « .
Nous allons être en mesure de se débarrasser de ses tampons émotionnels un à un et surtout être en mesure de se débarrasser de l’habitude de les utiliser, c’est à dire que lorsque de nouvelles situations vont se produire, avec une nouvelle émotion désagréable dans un nouveau contexte auquel nous n’avions jamais été confronté auparavant. Il nous arrive une situation dans notre vie, on doit faire quelque chose que l’on a jamais fait auparavant : aller faire du sport, changer de travail… Nous allons avoir des émotions désagréables qui vont apparaitre, mais si on a perdu l’habitude de recourir à des tampons émotionnels, on va pouvoir plus facilement gérer ses émotions désagréables et passer au delà, et travailler sur nos pensées et agir de la manière dont on a décidé de le faire.
L’objectif n’est pas de résister, pas de faire preuve de volonté (puisque c’est quelque chose que l’on a en quantité limitée et ça ne sert donc à rien), cela peut marcher un certain temps, cela fonctionne d’ailleurs chez certaines personnes qui font des régime par la force de la volonté, il y a des personnes qui ont des périodes de travail très intenses (notamment dans le cadre d’une rédaction de thèse, je sais de quoi je parle), on lutte contre la procrastination et on ne marche qu’à la volonté mais ce n’est pas érable sur le long terme et on termine épuisé.
L’objectif est de reprogrammer notre pilote automatique d’une manière qui nous serve davantage, plutôt que d’être en pilote automatique pour fuir nos émotions, de l’être pour les vivre. Le pire dans tout cela c’est que vivre une émotion désagréable est beaucoup moins désagréable que de lui résister. Je vous donnais lors d’un épisode précédent l’exemple du plongeoir, où nous avons très peur de sauter, on se sent très mal, on a peur de sauter, et on se dit :  » oh ça va être horrible, j’ai peur de plonger, je n’ai pas envie d’y aller « , on se pose la question pendant de longues minutes si on va sauter ou non, ce moment là est objectivement horrible, et une fois que l’on a sauté et que l’on a eu ce petit moment de peur et que l’on se retrouve déjà en bas, on se dit :  » mais c’étai juste ça ? Je veux recommencer ! « . L’émotion qui était la plus désagréable c’est la résistance à cette émotion désagréable et non l’émotion désagréable elle-même (vous me suivez ?).
Vous allez me dire quelque chose du genre :  » non mais moi j’aime regarder mon émission de télé de temps en temps/ manger un muffin/ faire du shopping sur internet / boire un verre de vin de temps en temps « . Je ne suis pas en train de vous dire qu’il faut bannir ces activités là, ce que je vous dis c’est que ce sont des activés typiques utilisées en guise de tampons émotionnels, on pourra les reconnaitre facilement parce qu’ils sont procurent un plaisir immédiat. Je ne suis pas non plus en train de vous dire qu’il ne faut plus les faire, je suis en train de vous dire qu’il ne faut plus les utiliser comme une manière de fuir les émotions désagréables.
Cela veut dire que l’on peut mettre en place ses actions, mais qu’il faut le faire de façon consciente. On se dit :  » tous les mardis j’ai ma série que j’adore, je la regarde parce qu’elle me fait du bien et que je l’adore « , mais lorsque je j’adopte ce comportement c’est parce que j’ai décidé et que n’agis pas contre mon plein gré pour fuir quelque chose que je devrais être en train de faire. Et si ce fameux mardi il y a quelque chose d’important que je dois faire, je n’aurais aucun problème à la regarder le lendemain, cela va peut-être m’ennuyer mais cela ne va pas être une souffrance émotionnelle que de remettre à plus tard cette activité.

Comment parvenir à ne plus recourir aux tampons émotionnels ?

On remarque ces mécanismes que j’ai cité précédemment et nous sommes à l’écoute des pensées que l’on a et on essaie de comprendre quelles sont les pensées qui sont toujours d’actualité, celles avec lesquelles nous sommes encore d’accord et celles avec lesquelles nous ne sommes plus d’accord. Nous gérons nos émotions au fur et à mesure, nous avons tout notre temps pour les vivre, vous avez l’ensemble des outils présentés sur ce podcast condensés dans La boite à outils (document gratuit en lien dans tout les épisodes du podcast), et si vous avez vraiment envie de vous y mettre il existe des programmes payants que je vous propose disponibles en cliquant ici.
Je vais m’arrêter là pour l’épisode d’aujourd’hui, je vous souhaite un excellent week-end et je vous donne rendez-vous la semaine prochaine dans l’épisode numéro 32 !
Le programme tel qu’il était proposé lors de la sortie de cet épisode, n’est plus disponible. Il a été remplacé par un programme de coaching en ligne de groupe: Cliquez ici pour plus de détails.