Retranscription écrite du podcast :
Bonjour à tous et bienvenue dans Se Sentir Bien, le podcast qui est là pour vous aider à devenir votre propre coach, je suis Esther Taillifet et dans ce 54ème épisode nous allons parler de légitimité et de syndrome de l’imposteur parce ces deux sujets sont intimement liés.
Ce sont des sujets qui me tenaient à coeur d’aborder à un moment donné dans le podcast, j’attendais d’avoir bien introduit certaines notions pour pouvoir le faire et c’est pour cela que je décide de vous parler de cela aujourd’hui.
Si vous avez déjà assisté à un évènement avec moi, ou en coaching individuel ou que nous avons eu l’occasion de discuter via un autre moyen vous savez qu’il y a quelque chose que je dis assez souvent et que je pense vraiment qui est que la légitimité n’est pas une question que l’on doit se poser lorsque l’on essaie de lancer un projet parce que ce n’est pas quelque chose dont on décide nous-même. Ce sont les personnes en face de nous qui nous donnent ou non cette légitimité. C’est quelque chose de social, que loin a décidé en tant que société, nous avons décidé que quelqu’un était légitime s’il avait un certain nombre de diplômes (leurs valeurs, combien de temps fallait-il pour les obtenir ?), ou alors nous avons décidé en tant que société qu’il fallait une certaine expérience pour atteindre une certaine légitimité dans ce domaine précis.
Nous en tant qu’individu nous ne pouvons pas décider d’être ou non légitime, c’est le regard des autres qui nous donne cette légitimité, c’est la société qui détermine si nous sommes légitimes à faire quelque chose à ses yeux. C’est à la fois bien et mal, d’un côté c’est une question que nous n’avons pas à nous poser, si nous avons envie de se lancer dans un projet, nous n’avons qu’à le faire et le succès de cette chose là ne dépend pas de nous de toute façon, et nous n’avons pas à nous poser la question de la légitimité. La seule question que nous avons à nous poser c’est : avons-nous les compétences ou non ? Effectivement, avoir de l’expérience et/ou un diplôme, ce sont des façons de gagner en compétence dans ce domaine précis, et c’est pour cela qu’en Europe et aux Etats-Unis, nous donnons de la légitimité à quelqu’un parce que l’on estime que la légitimité va de pair avec les compétences. C’est un choix de société que l’on a fait et dans d’autres situations ce n’est pas forcément le cas.
La seule question que vous avez à vous poser c’est est-ce que vous en êtes capables ? Est-ce que vous pouvez le faire ou non ? Est-ce que vous avez les compétences pour le faire ou non ? Et si ce n’est pas le cas, demandez-vous comment vous pouvez gagner ces compétences. Si cela passe par un diplôme ou par gagner en expérience et que cela peut vous permettre d’acquérir de la légitimité au regard des autres, c’est tant mieux. Mais cela n’est pas l’objectif de départ. La question de la légitimité lorsque l’on veut lancer un nouveau projet c’est une fausse question, ce n’est pas le problème. Le problème c’est plutôt : que va-t-il se passer si la personne en face décide que nous ne sommes pas légitime et qu’est-ce que cela va vouloir dire sur nous et comment allons-nous nous sentir par effet miroir lorsque nous serons confrontés à ce regard là ?
Des exemples pour illustrer la légitimité
Je vais prendre deux exemples complètement différents. Le premier : ouvrir un blog ou prendre la parole sur la parentalité/ sur éducation des enfants. Il est évident d’un point de vue social que si nous prenons la parole pour parler de l’éducation des enfants et que nous n’avons pas nous-mêmes d’enfants, nous n’allons pas être considérés comme légitime. La question est : est-ce que nous avons de l’information à ce sujet là, est-ce que nous avons des choses à dire sur le sujet et sommes-nous compétents là dessus ? C’est ces questions qu’il s’agit de se poser au moment d’ouvrir le blog. Evidemment si vous ouvrez un blog sur le sujet et que vous n’y connaissez absolument rien à ce sujet, évidemment cela va être important pour vous de gagner en compétence sur ce sujet. Cela peut être en étant parent vous-mêmes ou en ayant fait des études dans le domaine de l’éducation des enfants/ dans la psychologie infantile qui va vous donner un certain crédit et expérience dans ce domaine précis.
C’est un sujet très particulier, il y a des personnes qui vous diront que l’on est jamais aussi compétent que lorsque l’on a eu soi-même des enfants. Ce qui est intéressant de comprendre au moment où vous écrivez le blog, vous avez juste à vous posez la question de si vous vous sentez capable de le faire et est-ce que vous avez des choses à dire ? Et finalement c’est la personne en face qui va décider de vous donner ou non la légitimité. En réalité vous ne pouvez pas vous donner une voix seul, vous ne pouvez pas donnez une voix à un projet seul, ce sont des personnes en face qui vont vous donner du répondant en quelque sorte. C’est une excellente nouvelle, cela veut dire que vous n’avez pas à vous poser cette question là.
Autre situation typique : » j’ai envie d’écrire un livre, mais tu comprends je ne suis pas légitime à écrire un livre, parce que je n’ai pas fait d’études littéraire, je ne prétends pas être Baudelaire, je fais peut-être des fautes d’orthographe, je n’ai pas d’expérience dans ce domaine et je ne sais pas si ce que je vais dire aura à un intérêt… «
A ce moment là, ce ne sont pas toutes ces questions que vous devez vous poser, c’est plutôt de vous demander ce que vous avez à dire, pourquoi vous en avez envie, est-ce qu’à la fin de ce projet vous serez plus ou moins vous ? Est-ce que c’est plus vous d’écrire ce livre, idem pour le projet de blog. Vous allez voir que naturellement vous allez vous tourner sur des choses qui vous parle et sur lesquelles vous avez des choses à dire et sur lesquels vous avez des compétences. Lors de l’écriture d’un livre on va me dire : » oui mais tu sais je ne suis pas écrivain « , écrivain cela ne veut rien dire, ce qui fait que vous êtes auteur/autrice ou écrivain/écrivaine c’est parce que vous avez écrit un livre, c’est ça qui fait que l’on est auteur. Ce n’est pas un facteur extérieur qui le décide.
Dans ce podcast je vous parle d’une vision qui est très fortement imprégnée de mes valeurs personnelles, c’est à vous de tirer, de garder ce qui vous parle et au contraire de laisser ce qui ne vous parle pas. Nous sommes dans une société où la légitimité a été déléguée au second rang, que nous avons décidé de ce qui était légitime, aujourd’hui ce qui est génial c’est que nous avons accès à pleins de contenus et c’est à nous de décider si nous souhaitons écouter une voix ou une autre. Vous le faites et les autres le font également, donc par exemple si vous écrivez un livre, la simple façon de savoir si ce livre a été légitime ou non c’est de savoir s’il se vend, c’est aussi simple que cela. De voir si certaines personnes ont jugé que ce que vous aviez à dire était intéressant, ce n’est pas vous qui allait déterminer de votre légitimité.
La seule question que vous avez à vous poser à ce moment là et lorsque vous vous lancer dans un projet c’est : » est-ce que ce projet c’est moi ? Est-ce que j’ai envie de le faire ? Est-ce que je vais être moins moi à la fin ? « . De la même manière, dans le cadre du syndrome de l’imposteur, ce qu’il se passe c’est que nous avons la sensation que tout ce que nous avons réussi jusqu’alors, ce n’est pas grâce à notre capacité personnelle, mais grâce à des facteurs extérieurs qui ont fait que nous avons obtenu des privilèges, que l’on a eu de la chance, que quelqu’un nous a fait confiance pour telle ou telle raison… et qu’au final nous n’avons pas vraiment mérité notre place.
Nous sommes à un moment donné dans un poste (le syndrome de l’imposteur se manifeste plutôt au travail) vous avez la sensation de ne pas mériter votre place et que vous êtes en quelques sortes une imposture, qu’à un moment donné quelqu’un va vous démasquer et va se dire : » il/ elle n’a rien à faire là, il/elle est passé entre les gouttes, il/elle n’a rien à faire ici « . Cela est quelque chose qui arrive à tout le monde, parce que l’on ne peut pas évoluer dans la société tel que nous sommes actuellement sans les autres, parce qu’encore une fois : ce sont les autres qui nous donnent de la légitimité. Parfois il y a des personnes qui vous vous donner notre chance, nous donner une opportunité, nous permettre d’avancer, nous donner des informations que nous n’avions pas avant, c’est normal et cela ne change rien au fait que vous avez fait le travail et que c’est vous qui êtes à la place à laquelle vous êtes aujourd’hui.
Dans le cadre d’un syndrome de l’imposteur, l’idée va être de se dire qu’en effet vous avez peut-être eu de la chance sur cet aspect là, pas forcément à tous les niveaux et que cela fait partie du jeu. Votre place a cet endroit est une suite de tout ces évènements là. C’est une suite d’évènements qui inclut : du travail, des diplômes, des connaissances, des relations, des stages qui se sont bien passés, des lettres de recommandations qui vous ont mis en avant, et tout cela c’est la façon dont on mérite sa place aujourd’hui dans notre société. Alors que peut-être que vous, vous ne voyez pas les choses comme cela et que vous ne vous sentez pas aussi compétents que ce que l’on prétend être, parce que vous attribuez votre légitimité uniquement à vos compétences.
La légitimité est vraiment quelque chose de construit socialement, ce n’est pas qu’une question de compétences. Ce qui est intéressant là dedans c’est que si vous vous martelé jour après jour : » qu’est-ce que je fais là ? Je ne suis pas légitime à faire le travail que je fais. On me surestime et tout le monde va découvrir que je suis une imposture « . Déjà il s’agit de travailler sur votre rapport à vous-même et assurez-vous que vous vous connaissez bien, faites des flots de pensées et des modèles de Brooke Castillo pour essayer de comprendre quelles sont vos valeurs et quel est votre état d’esprit actuel ? Demandez-vous si vous êtes réellement à votre place actuellement. Posez vous la question, si ce sentiment d’imposture est vraiment lié au manque de mérite ou si c’est parce que vous ne vous sentez vraiment pas à votre place parce que peut-être que vous n’êtes tout simplement pas en train de suivre votre petite voix.
Peut-être que vous ne vous sentez pas légitime pour des raisons extérieures mais intérieurement vous sentez que vous n’êtes pas à votre place et que peut-être que ce mariage/ ce travail n’est pas le bon pour vous, peut-être que vous avez fait cela pour assouvir des besoins extérieurs, nous en avons parlé dans le podcast récemment dans le podcast, et non pour suivre votre petite voix et qui vous êtes réellement.
Il est question de vous demandez si finalement vous ne seriez pas plutôt une imposture vis-à-vis de vous-même ?
Est-ce que ce n’est pas moi que j’ai essayé de me tromper en me convaincant que je devais poursuivre cette voie et du coup j’essaie de me donner tout un tas d’aspect de légitimité venant de l’extérieur, j’essaie d’avoir plus de diplômes, plus d’expériences… ce qui va faire qu’aux yeux de la société je serais encore plus de légitime, et en même temps plus je fais ça plus je m’éloigne de moi et moins je me sens légitime, parce que je poursuis une voie qui n’est pas forcément la mienne. Encore une fois, la légitimité s’acquiert depuis l’extérieur, la seule question que vous devez vous posez c’est : » comment vous sentez-vous là où vous êtes ? « , si vous avez un sentiment d’imposture, demandez-vous si c’est lié à un manque de confiance en vous, à un manque de connaissance de vous ou est-ce que vous vous connaissez bien et vous savez que vous n’êtes effectivement pas à votre place. Ce n’est pas une question d’avoir plus de diplômes ou plus d’expérience qui va faire que d’un seul coup vous allez vous sentir plus à votre place, si vous n’avait rien à faire là et que vous avez fait cela pour des raisons qui ne sont plus les bonnes à l’heure actuelle, vous n’allez pas forcément vous sentir bien sur le long terme. Dans ce cas là il va falloir se poser la question de quelle voie vous allez pouvoir prendre pour vous même ? Vers quoi pouvez-vous allez ?
Cela ne passe pas par se dire quelque chose comme : » j’arrête tout et je m’en vais « , cela passe plutôt par un long processus d’apprentissage de soi, le fait de se rapprocher de soi-même et d’être à sa propre écoute et d’ignorer sa petite voix qui vous dit : » je ne suis pas bien ici, c’est inconfortable « et de ne pas se dire que ce n’est pas grave, que c’est juste un syndrome de l’imposteur, c’est parce que je n’ai pas assez d’estime et de confiance en moi, c’est parce qu’il n’y a pas assez de personnes qui me disent que ce que je fais c’est bien. Même s’il est vrai que dans les entreprises en général on ne valide pas assez, nous avons tendance à toujours pointer du doigt le négatif et non le positif, à ne jamais saluer les salariés pour le bon travail qu’ils font. Demandez-vous si vous vous vous sentez à votre place et pourquoi ?
La clé pour avancer : passer du temps avec soi
Vous allez voir qu’en apprenant à vous connaitre davantage vous allez peut-être lever les choses qui vous crée un syndrome de l’imposteur, que vous allez peut-être pouvoir enfin laisser partir ce sentiment d’imposture, ou alors que vous sentez que vous ne vous sentez pas bien là où vous êtes, parce que vous vous mentez à vous même dans cette place où vous êtes et que vous n’êtes tout simplement pas fait pour être là. Ce n’est pas parce que vous n’avez pas mérité vos diplômes, ce n’est pas parce que vous n’avez pas mérité votre place et que vous n’avez pas l’expérience que vous prétendez avoir parce que vous l’avez, c’est juste que vous vous mentez à vous-même et que vous vivez une vie qui n’est pas la vôtre. Dans ce cas, prenez le temps d’apprendre à vous connaitre, j’insiste sur ce point dans les podcasts, passez du temps avec vous-même et prenez le temps de vous rencontrer à vous poser des questions, faire des flots de pensées, vous demander ce qui est réellement important pour vous.
Pour connaitre quelqu’un il faut passer du temps avec, c’est comme lorsque l’on rencontre quelqu’un et que l’on devient ami, on ne devient pas ami parce que l’on est allé au cinéma ensemble pendant 2h et que l’on ne s’est pas parlé, on devient amis parce que l’on a eu l’occasion d’échanger sur ce qui est important pour nous, sur nos valeurs et nos besoins, sur ce que l’on aime ou pas. Avec vous-même c’est la même chose et ça va passer par là, cela passe par ce travail d’introspection qui peut parfois être laborieux, parfois être long. Socialement ce n’est pas forcément un travail qui va être très valorisé parce que cela donne l’impression d’être très auto-centré sur soi, moi je crois sincèrement que cela est nécessaire pour être plus ouvert aux autres. Pour toutes les raisons que j’évoque depuis le début dans ce podcast, il est beaucoup plus simple de communiquer et d’être à l’écoute des autres lorsque l’on est plus heureux avec soi-même.
Posez-vous la question de la légitimité et de ce qui vous fait peur finalement dans le fait de vous rendre compte que quelqu’un ne vous trouve pas légitime ? Si vous avez envie d’écrire un livre, si vous avez envie d’ouvrir un blog, de changer de ville, de déménager… Qu’est-ce qui vous empêche de le faire, quelle est la peur qui se cache derrière ? Si vous avez peur de ne pas vous sentir légitime, que cela veut-il dire ? Vous avez peur de vous exposer aux critiques des autres et qu’ils vous disent que vous n’êtes pas assez compétent ? Est-ce que lorsque j’écris un livre je prétends être Baudelaire ? Est-ce que lorsque j’écris un livre je prétends être quelqu’un que je ne suis pas ? Si la réponse est non et que vous savez que ce projet vous rapproche de qui vous êtes vraiment, vous n’aurez plus ce problème.
Si vous faite un livre pour tenter de gagner une quelconque approbation sociale, là vous allez voir que vous allez ressentir un inconfort émotionnel, parce que potentiellement ce ne sera pas votre voie. Nous ne sommes pas tous fait pour écrire des livres, c’est une bonne chose parce que cela ferait beaucoup de livres et il y a déjà beaucoup de livres sur le marché.
Il est important de se poser la question de pourquoi avez-vous peur de ne pas être légitime ? Il est intéressant de se projeter et de se demander ce qu’il se risque de se passer. C’est très souvent un effet miroir, c’est la peur qu’une personne en face de vous puisse vous dire des choses négatives sur vous, comme le fait de ne pas être légitime, et que cela vous ramène à ce que vous croyez vraiment à propos de vous-même, et de vous dire : » pourquoi j’ai voulu me lancer, suis-je bête, je savais bien que j’étais nul de toute façon « . Si vous êtes en train de faire un projet qui vous tient réellement à coeur, parce qu’il correspond à vos valeurs, parce que vous le faite en suivant votre petite voix et votre intuition, vous allez le faire sans prétention et juste parce que cela vous parait juste et il n’y a donc pas de peur de légitimité à avoir et votre travail sera valorisé par les autres, uniquement si ils estiment si il est valorisante et ça ce n’est pas de votre ressort, cela appartient à l’extérieur, c’est un point de vue très subjectif et social. Il y a des choses que certaines personnes trouvent absurdes et non-légitimes, et d’autres qui paraissent plus légitimes aux yeux de la société mais encore une fois c’est quelque chose de très subjectif. Ce n’est pas une question que vous pouvez vous poser de manière très carrée et avec une réponse unique.
Je m’arrête là pour aujourd’hui, je vous embrasse fort et je vous dis à la semaine prochaine et je vous embrasse !
La légitimité, encore un thème très intéressant !
Merci, merci et merci pour ton podcast, il est vraiment génial et m’aide beaucoup. Ayant écouté tous les épisodes à la suite, je n’ai pas encore appliqué les exercices que tu donnes mais ça ne saurait tarder 😉
Bonne continuation !
C’est une question que je me pose régulièrement, est-ce que je suis légitime ? J’ai trouvé vos réponses intéressantes d’autant plus qu’elles visaient ma situation en particulier, écrire un livre 🙂 Merci beaucoup !