Retranscription écrite du podcast :

Bonjour à tous et bienvenue dans Se Sentir Bien le podcast qui est là pour vous aider à devenir votre propre coach. Je m’appelle Esther Taillifet et dans ce 6ème épisode je vais parler de la fausse générosité.
On le disait dans les épisodes précédents, mais on nous a appris depuis notre enfance que la façon dont on se sent dépend des autres et que notre comportement a de ce fait un impact sur comment les autres vont se sentir.
Si l’un de nos proches se sent mal c’est notre devoir, par notre comportement, de faire en sorte que cette personne se sente bien.
Ce qui fait que la plupart d’entre nous se sentent dans l’obligation de faire énormément de choses dans le but que les autres autour d’eux se sentent bien. On peut avoir la sensation de faire beaucoup de choses par générosité, par altruisme.
Je pense qu’aux travers les notions évoquées dans les podcasts précédents, nous sommes au clair avec le fait que nous n’avons pas de prise sur comment se sentent les autres puisqu’ils sont les seuls responsables de leurs propres émotions. La seule chose qui peut agir sur la manière dont il se sent : c’est sa propre pensée. Certaines actions peuvent êtres interprétées d’une certaine manière socialement et faire en sorte que telle ou telle personne va se sentir bien.
Par exemple, le fait de passer un coup de téléphone à un proche qui ne se sent pas très bien peut être interprété comme une marque d’attention, une marque d’amour, ou une marque d’affection.
S’intéresser à cette personne peut induire chez lui une émotion positive. On peut dire que nos actions agissent indirectement sur les sentiments des personnes à travers leurs pensées. Si l’on poursuit sur l’exemple de l’appel à un proche qui ne se sent pas très bien, il aurait tout aussi bien pu interpréter cet appel comme quelque chose d’intrusif, bien que l’on ait agit avec les meilleures intentions.
C’est pour cela qu’il est difficile de vouloir faire en sorte que les autres se sentent bien puisque c’est en réalité en dehors de notre contrôle.
Bien évidemment, lorsque l’on connait nos proches suffisamment, on sait à l’avance que certaines choses seront (presque) à coup sur interprétées de la bonne manière.
Le fait de s’occuper du bien-être émotionnel des autres autour de nous, de faire en sorte qu’ils se sentent bien, va nous mener à mettre en place des actions, que nous n’aurions pas mises en places de nous-même, mais que l’on fait malgré tout dans le but que les autres se sentent bien, en pensant que c’est un acte de pure générosité.

Le cas de l’invitation à un anniversaire

Prenons l’exemple d’un anniversaire auquel vous êtes invité mais auquel vous n’avez pas vraiment envie d’aller. Dans cet exemple il s’agit de l’anniversaire d’un collègue de quelqu’un que l’on connait et on dédie d’y aller malgré tout.
Ce que j’appelle un acte de fausse générosité c’est le fait d’aller à cet anniversaire et de se convaincre soi-même qu’on va à cet anniversaire par pure générosité, par pur altruisme, alors qu’en fait il n’en est rien.
Si je vais à cet anniversaire c’est pour ME sentir bien. Puisque d’une certaine manière, les choses que l’on fait dans notre vie ont pour but d’avoir une émotion que nous sommes les seuls à ressentir.
Si parfois il nous arrive de faire des choses dont on a pas envie, c’est souvent par peur du regard de l’autre.
Si l’on poursuit sur l’exemple de l’anniversaire, si vous y allez c’est que vous avez peur de ce que vont penser les gens si vous n’y allez pas.
La pensée qu’ils pourraient avoir à propos de vous c’est que vous n’êtes pas très sociable, dans la mesure où l’on vous invite à des évènements auxquels vous ne vous rendez jamais.
En plus de la peur que vous ressentez au sujet de ce qu’ils peuvent penser à propos de vous, s’ajoute la peur de l’abandon et de l’isolement. La peur de l’abandon est l’une des peur les plus fondamentales, je l’aborderais lors d’un prochains podcast dédié à ce sujet.
La peur de l’abandon et de l’isolement sont des peurs particulièrement puissantes, l’une des plus fortes que l’on peut ressentir parce que ce sont des peurs qui nous ont permis de survivre à l’évolution, le fait de vivre socialement, au sein d’un groupe, c’est ce qui a assuré notre survie.
En venant à cet anniversaire on a envie que les gens pensent du bien de nous alors que l’on aurait préféré ne pas venir puisque l’on est en train de déménager par exemple. On est très fatigué, on est pas dans de bonnes dispositions mais on le fait quand même de bonne foi, en pensant que l’on fait ça par pure générosité encore une fois mais au fond on s’attend à ce qu’en retour la personne nous remercie d’être venu-e.
En réalité on attend quelque chose en retour qui va nous permettre de flatter notre ego.

Ego et estime de soi

L’ego est un sujet que l’on abordera spécifiquement lors d’un podcast dédié.
Si l’on devait définir l’égo : c’est l’image que l’on a de nous-même, c’est ce que l’on pense être.
Toujours dans le cadre de l’exemple de l’anniversaire, si l’on reçoit de la part d’autrui un compliment, cela va nous conforter dans l’image de que l’on a de nous, quelqu’un de généreux, qui fait des efforts pour les autres, quelqu’un d’altruiste…
Aller à cet anniversaire n’est pas quelque chose que l’on va faire sans rien attendre en retour (sans que l’on en ait forcément conscience). On va attendre des remerciements en retour quelque chose qui va nous conforter dans l’image positive que l’on a de nous même.
Dans ce cas de figure ce n’est pas une peur viscérale qui se cache derrière tout ça mais plutôt la notion d’estime de soi qui fera l’objet, encore une fois, d’un podcast dédié.
Très souvent, nous avons du mal à jauger l’estime que l’on a de nous-même, ce qui fait que l’on se fait une idée en récoltant les avis des personnes autour de nous.
Par exemple si beaucoup de personnes pensent que je suis une personne géniale, on va finir par se dire  :  » ah oui en effet je suis peut-être quelqu’un de génial « . On ne s’autorise pas à penser tout seul et à se dire qu’on est quelqu’un de génial, de généreux, quelle que soit la personne que l’on veut être.
On ne s’autorise pas à se demander si je suis cette personne là et si je suis la personne que j’ai envie d’être.

Sans se rendre compte que le regard des autres et ce que pense les autres de nous n’a absolument rien à voir avec ce que l’on est vraiment.

On cherche la validation de ce que l’on pense être dans ce que les autres vont penser de nous. Il est important de se rappeler que nous sommes nos meilleurs juges, on sait quelles sont nos intentions, si on n’y prête attention, on sait ce que l’on vaut.

L’exemple du marathon

Imaginons que vous êtes arrivé 1er au marathon de Paris. Tout le monde vous dit :  » c’est extraordinaire, tu as fait une très belle performance ! « .
Tout le monde vous complimente alors qu’au fond vous savez que ce jour là vous n’avez pas été au top de votre temps, vous savez que vous êtes capable de faire mieux, vous savez que vous pouvez avoir une meilleure performance.
Je ne suis pas en train de dire que vous ne devriez pas apprécier ces compliments à leur juste valeur, je suis juste en train de dire que parfois on cherche tellement notre valeur dans le regard des autres qu’on en oublie d’avoir notre propre jugement, ce qui fait que l’on est pas au maximum de nos capacités.
Peut être que quelqu’un d’autre dans ce marathon est arrivé dans les derniers et il était vraiment à son maximum et il a vraiment donné le meilleur de sa course. Est-ce que cette personne devrait s’estimer avoir une moins bonne valeur que vous ? Je ne pense pas.
Si vous vous demandez ce que je pense à ce sujet : je pense qu’on a tous la même valeur, que notre vie à une valeur égale.

Vouloir faire le bien autour de soi

Il est intéressant de se demander qu’est ce qui motive les actions que l’on mène dans notre vie quand il s’agit de vouloir faire du bien aux gens autour de nous ? 
Est-ce qu’on le fait sans attente d’un point de vue complètement généreux et sincère ?
Ou est-ce qu’on a besoin d’un certain retour ?
Est-ce que finalement on a une attente derrière cela ?
Et si on a une attente, quelle est-elle ?
Quelle est la nature de cette attente ?
Un exercice que je vous propose de faire c’est que si vous vous rendez compte que vous avez envie de faire plaisir aux autres par peur du rejet, par peur de ce que les autres pensent quelque chose de mal de vous…
Ce que je vous propose c’est de vous défaire de cette peur et de vous dire que quoiqu’il arrive les personnes ont le droit de penser ce qu’elles veulent de vous et elles ont le droit de penser quelque chose qui est faux.
Elles ont le droit de penser que vous êtes égoïste ou égocentrique, que vous n’êtes pas correcte parce que vous ne venez pas à l’anniversaire.
Les personnes ont le droit de penser ce qu’elles veulent, quoi qu’il arrive, ça arrivera. Peut être que vous n’en aurez pas connaissance car socialement c’est plutôt mal vu de dire en face à quelqu’un qu’il est nul ou que l’on ne l’apprécie pas particulièrement par exemple.
Ce que les autres pensent de vous ne dit absolument rien de ce que vous êtes vraiment.
Il n’y a que vous qui avait prise sur cela, il n’y a que vous pour le décider, c’est vous qui décidez de la personne que vous avez envie d’être.
Vous décidez des pensées que vous voulez avoir, des émotions que vous voulez générer, des actions que vous allez mener et des résultats que vous voulez avoir dans votre vie.
C’est vous qui avez le contrôle de votre corps de votre mental.
Vouloir contrôler ce que les autres pensent de vous est une course sans fin. Il y aura toujours des personnes pour interpréter vos actions d’une manière ou d’une autre, vous ne pourrez pas l’empêcher.
N’essayez pas de contrôler ce que les autres pensent de vous. Il y aura forcément des personnes qui vont apprécier la personne que vous êtes et d’autres qui vont vous rejeter, mais ce n’est pas grave.
Si vous vous efforcez d’aller à tout les anniversaires (pour reprendre l’exemple du début) dans le but finalement de plaire au plus grand nombre, de vous rendre à des évènements avec des personnes qui ne vous intéressent pas réellement dans le but de ne pas être rejeté socialement. Car vous ne voulez pas passer pour quelqu’un de  » chiant « .
Ce qui va se passer en réalité c’est que vous allez lisser votre image pour plaire à des personnes que vous n’appréciez pas vraiment. Les personnes qui vont vous aimer ne vous aimeront pas pour ce que vous êtes vraiment.
On assiste à une sorte d’hypocrisie sociale involontaire, qui est socialement construite et dont il est difficile de s’extraire je vous l’accorde.
Le sentiment que l’on ressent lorsque l’on se rend à cet anniversaire par pure générosité ou y aller pour ne pas qu’on dise de nous qu’on est le rabat-joie de service n’est pas du tout la même chose, l’énergie qu’on y met pour s’y rendre n’est pas du tout la même.

S’affranchir du regard des autres

Ce que je vous propose de faire c’est (dans ce cadre là) de ne pas faire les choses que vous n’avez pas envie de faire, que vous auriez fait uniquement par peur du regard des autres. Je vous propose de vous défaire et de vous affranchir de cela. Quoi qu’il arrive les autres penseront du mal de vous s’ils ont envie de penser du mal de vous, c’est en dehors de votre contrôle.
Si vous avez besoin de la reconnaissance sociale des autres, que vous avez besoin de compliments, que vous avez besoin qu’on vous reconnaisse pour certaines qualités, que vous avez besoin finalement qu’on construise votre ego. Il est probable que vous manquiez d’estime de vous, et on va travailler ensemble sur ce point dans les prochains podcasts.
La première chose que je peux vous proposer de faire et qui peut vous aider c’est un exercice simple. Il s’agit de lister les choses qui vous font le plus plaisir afin de savoir quelles sont les choses que vous attendez chez les autres en terme de compliments et de reconnaissance.
Lister les compliments et les choses qui vous font le plus plaisir vont vous permettre de trouver les valeurs qui sont importantes pour vous.
Si l’on poursuit sur l’exemple de l’anniversaire, imaginons que vous amenez un gâteau au chocolat parce que vous avez remarqué qu’elle adorait les gâteaux au chocolat. Vous auriez pu venir avec une tarte au pommes. Et la personne en question vous dit :  » mais comment tu sais que j’adore ça ? « .
Si vous êtes touché-es lorsque la personne remarque que vous avez remarquer cela, cela veut peu-être dire que vous étiez en quête d’une attention particulière. Cela vous flatte en quelque sorte que la personne ait remarqué que vous êtes un observateur, quelqu’un d’attentionné et d’attentif.
Essayez d’analyser ce qui vous flatte et quelles sont les choses qui vous font plaisir ?

Décider de la personne que vous avez envie d’être

Si vous avez envie d’être quelqu’un d’attentionné-e, vous pouvez délibérément choisir d’être cette personne là. Vous allez prêter attention aux autres, auprès des gens que vous aimez etc…
C’est vous qui décidez de la personne que vous avez envie d’être.
Une fois qu’on a réussi à s’affranchir des cas où on fait quelque chose pour quelqu’un par peur de ce qu’on va dire de négatif sur nous ou par besoin d’entendre des choses positives sur nous, on s’affranchit de tout cela.
On se rend alors compte qu’on a plus aucune attente, on peut faire des choses pour les autres juste pour le plaisir de les faire.
La seule attente que l’on a est envers nous-même, on peut décider de faire les choses pour les autres juste parce qu’on a décidé de les faire.  Si on a décidé qu’on est quelqu’un de généreux eh bien on va faire cette chose par pure générosité.
Le plaisir que l’on reçoit et la validation de la personne qu’on est, on va l’obtenir par le simple fait de faire l’action en question.
Le simple fait d’aller vers l’autre d’aller à l’anniversaire nous fait plaisir parce qu’on sait qu’on est en train d’être en phase avec ce qu’on est vraiment, avec la personne qu’on a vraiment envie d’être simplement faisant ce geste là.
On n’a pas besoin d’une reconnaissance, on n’a pas besoin que quelqu’un dise qu’on est quelqu’un de bien parce qu’on est venu malgré le déménagement. On n’a pas besoin de tout ça, on se suffit à nous-même et c’est là qu’on obtient vraiment l’indépendance émotionnelle dont je vous parlais aussi la semaine dernière.

L’exemple de la visite aux grands-parents

Je voulais parler aussi d’un autre exemple qui est celui de la visite aux grands-parents, que cela demande un effort de leur rendre visite car on a tous une vie bien remplie, un travail etc.. et que cela demande de prendre le temps de le faire.
On en parle comme d’un acte de pure générosité, alors que la plupart du temps on redoute le regard des gens et cet acte est motivé par la peur de ce que va dire la famille, on a le besoin de s’entendre dire que l’on est quelqu’un de bien si on le fait.
Dans cet exemple il ne s’agit pas du pure générosité, la pure générosité serait de le faire sans rien attendre en retour.
Si vous pensez que le développement personnel est quelque chose de très égoïste et très auto-centré, pour moi je vous dirais que c’est complètement l’inverse.
Le fait de s’intéresser ce qu’il se passe dans notre tête, cela va nous libérer de toutes ces contraintes infantiles, de toutes ces contraintes émotionnelles.
Si l’on comprend comment fonctionne nos émotions et nos pensées, c’est quelque chose de très puissant qui va nous ouvrir l’esprit sur qui l’on est vraiment, sur qui l’on a envie d’être et sur ce dont on a besoin réellement.
C’est seulement à ce moment là qu’on pourra réellement faire preuve de générosité et se montrer au meilleur de nous-mêmes pour apporter le plus possible autour de nous. C’est seulement à ce moment là qu’on pourra aller voir notre grand-père ou notre grand-mère avec de l’amour à donner.
C’est seulement à ce moment là qu’on pourra aller à l’anniversaire sans rien attendre en retour, sans même faire remarquer qu’on est fatigué ou qu’on a déménagé aujourd’hui. On ira juste pour le plaisir d’y aller parce que ça nous fera du bien.
Vous allez pouvoir choisir la personne que vous avez envie d’être tout en vous affranchissant du regard des autres.
Je voulais par le biais de cet article vous faire prendre conscience que parfois on pense être généreux alors qu’on agit pour en tirer une certaine satisfaction personnelle.
On ne cherche pas satisfaction dans le regard des autres mais tout ce que l’on fait dans la vie c’est pour en tirer une satisfaction personnelle, pour ressentir une émotion positive.
Je m’arrête là pour aujourd’hui et je vous invite à vous abonner au podcast sur l’application de votre choix pour être notifiée des derniers épisodes sortis  et n’hésitez pas à le partager à quelqu’un si vous pensez que ça peut lui être utile !