Retranscription écrite du podcast :

Bonjour à tous et bienvenue dans Se Sentir Bien, le podcast qui est là pour vous aider à devenir votre propre coach, je suis Esther Taillifet et dans ce 74ème épisode nous allons parler des personnes mal intentionnées. C’est une question qui revient assez souvent avec la discussion que l’on a sur ce podcast sur la neutralité des circonstances. Vous savez que depuis le début de cep podcast je vous parle beaucoup du fait que les circonstances sont neutres et complètement factuelles, ce que j’appelle circonstance cela va être l’ensemble des choses qui vous entourent et qui sont indépendantes de votre volonté, qui sont à l’extérieur de vous, toutes les actions des autres personnes, toutes les pensées des autres personnes, votre présent, le poids que vous avez actuellement, l’appartement dans lequel vous êtes, toute la situation actuelle qui est factuelle. Lorsque je parle des circonstances je parle également de tout ce qui appartient au passé, tout ce qui est en dehors de votre contrôle, qui est extérieur à vous est neutre.
Ce qui crée nos émotions sont nos pensées, toutes ces phrases que l’on a dans notre tête, toutes ces phrases qui passent dans notre tête et qui génèrent pour nous une émotion. Depuis que je parle de cela autour de moi et en particulier dans ce podcast, il y a souvent cette objection qui revient : « non mais les circonstances ne sont pas complètement neutres, parce qu’il y a des personnes qui sont mal intentionnées, qui veulent nous faire du mal intentionnellement, qui ont de mauvaises intentions et ça ce n’est pas neutre », je ne suis pas d’accord avec cela et j’ai envie de vous en parler aujourd’hui.
Le fait de se dire que si une personne est mal intentionnée cela change la nature de la circonstance qu’elle nous propose et que cela ne la rend pas neutre, en réalité c’est fait, et le fait de penser cela nous rend impuissant et c’est quelque chose que j’ai envie de vous épargner si je peux dire ça ainsi (je me place un peu en sauveuse mais je pense que vous avez compris ce que je voulais dire par là, et que vous n’avez pas besoin de moi), c’est quelque chose que j’ai envie de vous transmettre ici. Penser cela, qu’il y a des personnes qui nous veulent du mal, c’est se mettre en situation d’impuissance, ce choix de penser cela, parce que c’est un choix de penser que certaines personnes nous veulent du mal, cela nous met dans l’incapacité de pouvoir faire autrement, cela nous place dans une mauvaise posture émotionnelle, cela met nos émotions dans les mains de quelqu’un d’autre et c’est faux, même dans cette situation où quelqu’un nous dirait ouvertement qu’il est mal intentionné, cela reste neutre.

L’analogie des petits fours empoisonnés

Pour expliquer un peu plus ce que je vais vous dire là, je vais vous proposer une analogie. Imaginez que vous êtes à un mariage et qu’il y a des petits fours qui sont proposés par les traiteurs, admettons qu’à ce mariage il y a 3 traiteurs qui s’occupent de la nourriture, ils viennent tous les trois avec des petits fours différents, vous avez ce plateau avec des petits fours qui ont de la viande à l’intérieur, vous avez ce plateau de petits fours végétariens et vous avez ce plateau avec des petits fours empoisonnés qui vont rendre rendre malade tout le monde. Vous avez ces personnes qui arrivent avec ces petits fours et qui vous demandent : « est-ce que vous voulez de mes petits fours qui contiennent de la viande ? Est-ce que vous voulez de ceux qui sont végétariens ? Est-ce que vous voulez de ceux qui sont empoisonnés ? » Que vous vous disiez : « c’est ce sa faute si je suis malade, parce qu’il m’a proposé des petits fours empoisonnés, il m’a forcé à prendre des petits fours empoisonnés », en réalité vous avez le choix de dire non. C’est comme si on se disait dans cette situation : « si je suis malade dans cette situation, ce n’est pas de ma faute, si je suis malade c’est parce qu’à ce mariage, on m’a proposé des petits fours empoisonnés ». Le problème réside dans les petits fours empoisonnés, et c’est ça qui est à l’origine du fait que je suis malade. Moi je vous répondrais que non, la source du fait que vous êtes malade ce ne sont pas les petits fours empoisonnés, c’est le fait que vous en ayez pris, que vous ayez choisi de le manger. Là vous allez me dire : « donc là tu es en train de nous dire que c’est OK qu’à ce mariage on nous propose des petits fours empoisonnés, ce n’est pas normal », je ne suis pas en train de dire que c’est ok, je ne suis pas en train de dire que je suis d’accord avec le fait qu’on nous ait proposé des petits fours empoisonnés à ce mariage, dites à vos amis que ce n’est pas de vrais amis si ils vous proposent une telle chose ! Je suis juste en train de dire que ce n’est pas la faute des petits fours si vous êtes malades, c’est la faute du fait que vous ayez accepté de les manger, ce n’est pas de la faute de l’existence même des petits fours que l’on vous a proposés.
Dans cette situation c’est exactement la même chose, le petit four empoisonné représente l’intention de la personne, le fait de le manger, c’est vous qui prenez cette intention et qui en faite une émotion pour vous-même. Quelqu’un qui viendrait vous voir et qui vous dirait : « je te déteste, je te veux du mal, j’espère que tu vas mourir », ce qui est problématique et ce qui crée votre émotion ce n’est pas le fait qui ait cette personne là, c’est le fait que vous choisissiez de vous approprier cette situation et d’en faire tout un flot de pensées dans votre tête qui va générer des émotions désagréables. Si on ne s’arrête que sur cette pensée qui est : « certaines personnes me veulent du mal et ont une mauvaise intention », rien que lorsque l’on écoute cette pensée et qu’on me la présente, souvent on m’expose cela comme un fait : « non mais Esther, tu vois bien qu’il y a des personnes qui sont mal intentionnées », comme si c’était une circonstance, alors que je vous le rappelle les circonstances ce sont vraiment des choses qui sont à l’extérieur de nous, donc indépendant de notre volonté, et factuel, quelque chose avec lequel on ne peut pas négocier, on pourrait le présenter devant une cours de justice et tout le monde serai d’accord là-dessus. Et je pense que dans cette situation précise, beaucoup de personnes ne seraient pas d’accord sur le fait que telle ou telle personne soit mal intentionnée et qu’en réalité il y a très souvent une interprétation qui est faite de faits et gestes, nous en concluons qu’elle est mal intentionnée, nous avons déjà passé son attitude au filtre de nos pensées, de nos expériences, et nous en avons fait quelque chose, et nous avons de décider de penser que cette personne était mal intentionnée.
Souvent dans cette situation, il s’agit d’une projection de nous-même, on se dit que si nous agissions de la même manière, la seule explication serait que l’on aurait une mauvaise intention, que l’on aurait la volonté de nuire, parce que dans cette situation nous n’agirions pas et nous ne dirions pas cette chose, si ce n’était pas dans une intention de nuire.

Il s’agit donc d’une projection, très souvent nous faisons cela dans nos vies, nous projetons, les faits et gestes des autres par rapport à ce que nous nous ferions et ce que cela voudrait dire si nous faisions la même chose, alors qu’en réalité nous n’avons pas cette vision que les personnes en face de nous sont juste différentes, et on juste un système de pensées et de valeurs qui est complètement différent du nôtre.

Ce que j’ai envie de vous proposer, si vous vous dites à vous-même : « non mais tu comprends, il y a des personnes mal intentionnées ou des personnes qui me veulent du mal », est-ce que c’est vrai ou ce n’est pas juste une interprétation que vous faites des faits.
Maintenant, s’il y a une personne qui est venu vers vous et qui vous a dit en face : « je te souhaite du mal, j’espère que tu vas mourir » (j’en rigole parce que je n’y crois pas une seule seconde, « j’espère que tu vas ressentir pleins d’émotions désagréables dans ta vie, j’espère que tout le monde va te détester et je te souhaite de tout rater », même si une personne est venue nous dire cela en face, même ce comportement est neutre. La différence entre les deux est que le moment où la personne donne les petits fours, et qu’elle nous dit qu’ils sont empoisonnés et le moment où tu manges des petits fours empoisonnés et j’espère que tu seras malade, c’est pour cela que je te les propose. En réalité cela reste neutre, cela n’est rien d’autres que des petits fours empoisonnés et ce qui les rends problématique c’est le fait de les manger et non leur existence intrinsèque. Au moment où l’on s’approprie cette pensée et où l’on décide de la penser, c’est la qu’est le problème et c’est là qu’est l’émotion. C’est lorsque je pense qu’il y a des personnes qui me font du mal, lorsque je décide de penser cela, l’émotion que je ressens va être dans mon cas de l’impuissance et je pense que pour beaucoup d’entre nous il y a une pensée de cet ordre là, ou quelque chose comme du découragement, de la victimisation, une émotion qui nous fait perdre du pouvoir sur la situation. Nous subissons la situation : « non mais tu comprends Esther, les gens sont mal intentionnés, qu’est-ce que je peux faire contre ça ? Je ne peux rien faire, c’est leur intention et je ne peux pas la changer, je ne peux rien faire, il y a des personnes mal intentionnées et je suis obligée de subir », lorsque je choisis de penser cela, c’est l’émotion que je génère pour moi-même, ou alors je génère une émotion comme de la haine, de l’incompréhension, de l’injustice… Dans tout les cas c’est une émotion qui ne construit pas, c’est une émotion qui est dite « molle », pour reprendre une expression que l’une d’entre vous m’a proposé (elle se reconnaitra), qui m’a proposé cette façon de voir les émotions en séance et qui m’a dit que toutes ces émotions pour elle, ce n’était que des émotions molles, qui crée de l’inaction.
L’important ici est de remarquer que c’est le fait de penser qu’il y a des personnes mal intentionnées qui génère l’émotion et pas la potentielle existence des personnes mal intentionnées, si tant est quelles le soient vraiment. Lorsque l’on ressent cette émotion d’impuissance, d’injustice, de victimisation… Qu’est-ce que l’on fait ? Eh bien nous n’agissons pas, cela nous maintient dans l’inaction. Ce que je vous propose ici, c’est de vous dire que vous avez le choix d’agir différemment dans cette situation, je peux décider de penser autre chose face à cette circonstance plutôt que : « il y a des personnes mal intentionnées qui me veulent du mal », je peux décider de me dire : « ce que dis ou fais cette personne lui appartiennent, n’impacté qu’elle et ne disent que quelque chose d’elle et non de moi », quelqu’un qui me propose un plateaux de petits fours empoisonnés, ce n’est pas à propos de moi, je peux décider de me dire que ce n’est pas à propos de moi, c’est elle qui propose des petits fours empoisonnés et c’est elle et sa façon de préparer les petits fours, cela n’a rien à voir avec moi. Même si elle me dit ouvertement : « je te souhaite d’en manger (et donc d’être malade) », cela en dit surtout sur elle d’avoir cette idée même que de proposer des petits fours empoisonnés. Je peux choisir de me dire que cela en dit plus sur elle que sur moi finalement.
Je peux aussi décider de me dire : « cette personne est la seule à ressentir sa haine », elle me propose des petits fours empoisonnés, mais la seule personne à qui ils appartiennent c’est elle, c’est juste une proposition, quand quelqu’un me propose une émotion ou une pensée, au moment où elle me la propose ça n’appartient qu’à elle, quelqu’un qui me dit : « je te trouve moche, je te trouve immonde, méchante, pas assez ou trop », le moment où cette personne nous propose cette pensée, ce n’est qu’une proposition de pensée et cette pensée à ce moment là elle ne nous appartient pas, ce n’est pas la nôtre, c’est celle de la personne en face, à ce moment là je peux décider et me dire qu’elle est la seule à ressentir ses émotions, de la même manière que je vous disais dans un précédent podcast il y a quelques temps, nous sommes le seul à ressentir nos émotions et on ne punit personne en ressentant, de la haine contre quelqu’un, parce que cette personne là ne ressent pas notre haine, nous sommes les seul à la ressentir.
Eh bien là c’est exactement la même chose mais dans le sens inverse, à ce moment là cette émotion appartient à la personne en face. Vous pouvez aussi juste vous dire que dans cette situation : « j’ai juste envie de me protéger et je décide que je ne veux pas être en présence de petits fours empoisonnés, je ne tolère pas que l’on puisse me proposer cela dans un mariage ». Ce qui est important et intéressant de noter aujourd’hui, c’est que la problématique ce n’est pas qu’ils existent, ce n’est pas tellement qu’ils vont me rendre malade si j’en mange, c’est le fait qu’ils existent et que je n’en veux plus. Ce n’est pas qu’ils m’ont rendus malade et que je n’en veux plus, c’est juste que je ne veux pas de ce genre de choses dans ma vie. Ce n’est pas parce que cette personne me fait trop de mal, que je ne la veux plus dans ma vie, c’est moi qui choisi d’accepter le mal qu’elle me propose, ce que je ne veux plus de personnes dans ma vie qui me déclare une mauvaise intention, ce qui est très différent en réalité.
Cela veut aussi dire que l’on peut choisir de ne pas se sentir mal pour une situation qui est jugée comme mauvaise dans l’inconscient collectif, mais que cela ne veut pas dire pour autant que l’on accepte cette situation et qu’on la trouve normale. Ce n’est pas parce que je décide de ne pas manger le petit four et que je vais bien et que je ne suis pas malade, que je trouve cela normal qu’il y ait des petits fours empoisonnés dans le buffet. Je peux juste décider de m’éloigner d’une circonstance si elle ne correspond pas à mes valeurs, lorsque je décide que cette situation ne me convient pas, cela ne me convient pas que cette personne déclare qu’elle soit mal intentionnée, ou qui dit des choses de la sorte parce que cela est contre mes valeurs, ce n’est pas parce que cela me fait du mal que je n’en veux plus dans ma vie, je ne suis pas d’accord avec le fait que cela existe (pas dans le sens où je négocie avec la réalité, mais dans le sens « je n’en veux pas dans ma vie alors je me protège ».
Remarquons à quel point, c’est nous qui nous mettons nous-même dans cette situation de victimisation, nous ne sommes pas à la merci des circonstances, même lorsque l’intention de la personne en face est mauvaise. Remarquons comment nous pouvons de choisir de penser différemment, et personnellement c’est exactement ce que je fais, c’est à dire que dans mon quotidien, d’autant plus avec le métier que je fais, des critiques que je reçois, des personnes qui me souhaite la mort il y en a vraiment malheureusement, je décide que cela ne m’atteint pas, je dirais même qu’à ce moment là, j’ai conscience que ce n’est pas à propos de moi, que cela en dit plus sur la personne en face que sur moi-même, de la même manière que cela en dit plus sur le cuisinier qui me propose des petits fours empoisonnés que sur moi et le fait qu’il me les propose, c’est plus le fait que lui-même ait cette idée de faire des petits fours empoisonnés qui est problématique, je me dis « cette personne en arrive quand même à avoir cette idée là, sa réalité c’est du poison », quand quelqu’un me propose de la haine sur plateau, je me dis que c’est tout ce que cette personne connait, ou c’est ce que cette personne connait dans cette situation en faite. Ce que je choisis de penser, c’est ce que je partage ici dans la philosophie de ce podcast, pour moi chaque personne agit dans le but de ressentir une émotion, ce sont nos propres émotions qui nous poussent à agir, encore une fois, l’étincelle c’est l’émotion, la pensée est juste une allumette parmi tant d’autres, il n’y a pas vraiment d’allumettes mieux que d’autres, l’émotion est l’étincelle, l’action c’est le feu et le résultat est l’objet qui a brulé.
Je me dis que la personne qui agit, même si elle a une intention non-dissimulée est de me faire du mal, c’est à propos d’elle et je choisis de penser cela, chaque être humain agit dans le but de se sentir bien, et d’être aligné avec qui il est, s’il est dans une démarche de développement personnel et que son besoin actuellement est de s’épanouir. Mais si son besoin est celui d’être en sécurité, d’être accepté par les autres… Il est susceptible, dans cette situation à rabaisser l’autre pour lui se sentir bien, mais ce n’est pas son ultime intention mais de faire en sorte de se sentir bien lui-même. C’est le choix de pensées que je fais moi, qui est un choix d’ordre philosophique, je pense réellement que l’être humain n’est pas mauvais, c’est un choix conscient que je fais tout en sachant qu’il est totalement subjectif et que ce n’est qu’une « allumette » parmi tant d’autres, je choisis cette allumette que je choisis parce qu’elle correspond à mes valeurs et à qui je suis, je choisis de penser qu’en réalité cette personne n’est pas mal intentionnée même si ce qu’elle exprime, cette personne est juste un être humain avec des valeurs, des besoins et des émotions et elle fait de son mieux avec ce qu’elle a, et je me dis que tout ce qu’elle a c’est du poison, je ne m’approprie pas cela et je le laisse en possession de l’autre personne en face : « j’ai compris que ce sont des petits fours empoisonnés, ce sont les tiens, même si tu les offre, je peux ne pas les prendre et en l’occurrence je ne vais pas les prendre, et je ne veux plus que tu sois là avec des petits fours empoisonnés parce que je ne suis pas d’accord avec le fait que tu proposes cela aux gens ».
Je pense que vous avez compris l’idée, je vais m’arrêter là pour cet épisode, et j’attends avec impatience vos retours sur celui-ci parce que c’est un sujet qui a mis longtemps à murir dans mon esprit parce que j’essayais d’exprimer de façon précise ce que je voulais vous dire ici, et comme quoi le fait de ne pas laisser nos émotions dans les mains des autres, lorsqu’il se présente comme une personne mal intentionnée ne veut pas dire que l’on accepte et que l’on trouve cela très bien qu’il y ait des gens qui fassent des choses négatives et qui fassent des choses que l’on juge moralement incorrecte, cela ne veut pas dire cela, nos émotions n’en dépendent pas, cela ne veut pas dire pour autant que l’on valide la situation/les dires/les actions de la personne en question. Je trouve que c’est un sujet important à traiter.
Je m’arrête là, je vous embrasse, je vous souhaite un excellent week-end, et je vous dis à vendredi prochain !