Retranscription écrite du podcast :

Bonjour à tous et bienvenue dans Se Sentir Bien, le podcast qui est là pour vous aider à devenir votre propre coach, je suis Esther Taillifet et dans ce 75ème épisode nous allons parler du fait de s’y mettre. Le fait de s’y mettre, c’est à dire de se mettre au travail, de se mettre à une tâche, de se mettre à quelque chose qui peut être potentiellement pénible, ou qui demande de passer au delà d’un certain inconfort émotionnel, c’est quelque chose qui nous arrive constamment dans notre quotidien si nous sommes dans une démarche d’évoluer, de grandir, nous avons constamment besoin de passer par la phase « inconfort », parce que c’est le principe de la sortie de zone de confort, nous sortons de notre petit cocon confortable et nous avons besoin d’aller à un endroit qui est potentiellement inconfortable.
Cela peut nous arriver lorsque l’on va au sport, lorsque l’on décide d’écrire un mémoire, d’écrire un mail, d’écrire un livre, de faire le ménage régulièrement, de travailler sur des travaux dans la maison… toutes ces choses qui peuvent nous pousser dans la procrastination parce qu’il y a un certain inconfort émotionnel, une certaine marche à passer, qui est celle de l’inconfort et de l’envie de procrastiner. Dans toutes ces situations là, nous allons pouvoir avoir envie de simplement rester dans l’inaction, et juste de se trouver des excuses qui sont plus ou moins socialement construites, comme par exemple : « ce n’est pas grave si je le fais demain, l’important est d’être motivé, tout ce qui compte c’est que je sois dans le bon état d’esprit, si je le fais maintenant je vais être stressé-e et là je n’en ai pas envie et je ne veux pas me forcer parce que c’est important pour moi de faire les choses avec plaisir, ce n’est pas si grave si on le fais demain, c’est plus important de ranger sa maison parce qu’on ne peut pas travailler sur son ordinateur dans de bonnes conditions tant que tout cela n’est pas rangé, on peut se dire que c’est beaucoup trop tard et je m’y mettrais plutôt demain matin parce que ce n’est pas le bon moment pour faire un exercice physique ou un exercice mental… ». Nous pouvons avoir de nombreuses pensées qui nous maintiennent dans l’inaction et qui nous empêchent de nous y mettre. On peut rester très facilement dans cet état, durant plusieurs jours de suite, sans faire la chose que l’on veut faire initialement : faire le ménage, aller au sport, faire le ménage, écrire son mémoire, travailler sur un projet si vous êtes freelance, où on passe toute la journée à se trouver des excuses. Le matin on se lève et on se dit : « deux secondes il faut que je prenne d’abord mon café, après il faut que je range, j’ai bien mérité une pause, là il vaut mieux que je fasse mes mails c’est plus urgent, puis l’après-midi je vais regarder un épisode de série, on s’y remet et on se dit qu’il est 16h ce n’est plus la peine, je m’y remettrais demain matin et voilà ». Et on peut ne pas travailler pendant des jours.
C’est ce qu’on appelle la procrastination, je pense que c’est un mécanisme que vous connaissez bien aussi. Je vous ai parlé de la planification dans les épisodes précédents, de comment planifier les choses que l’on a vraiment envie de faire et de ne pas se laisser envahir par la voix qui nous dit : « non mais moi j’ai besoin de faire les choses de manière spontanée, j’ai besoin d’avoir envie parce que je suis un peu créative… » Cela nous permet de nous débarrasser de cela, juste le fait de se dire je planifie les choses, je vous renvoie à cet épisode que vous pouvez retrouver en cliquant ici. Mais la question reste encore entière, lorsque j’ai planifié que de 8h à 9h je faisais mes mails, que de 9h à 10h je faisais mon mémoire, que de 12h à 13h je faisais mon ménage, ensuite je mangeais et de 14h à 16h je terminais mon mémoire puis de 16h à 18h j’allais au sport, c’est très bien mais que faire si le moment venu je n’ai pas envie de suivre mon planning et juste je me rends compte qu’en pratique je ne le suis pas. En général vous venez vers moi et vous ne me dites pas : « je n’ai pas envie de suivre mon planning », vous me dites « le planning ne fonctionne pas pour moi parce que je ne le suis pas, j’essaie de le suivre mais je n’y arrive pas ».

Comment faire lorsque l’on se retrouve face à son planning et qu’on ne parvient pas à se lancer ?

La réponse d’après moi c’est de s’y mettre et apprendre la compétence de se mettre à faire une tâche qui est inconfortable émotionnellement, c’est certainement l’une des compétences les plus utiles que vous allez pouvoir apprendre sur ce podcast et dans votre vie de manière générale. Je pense que c’est la clé de toute réussite. On en peut pas avoir des résultats différents dans notre vie, quel que soit le domaine : relationnel, professionnel, financier, sportif… si nous ne sommes pas capables de faire des choses différentes de ce que l’on a toujours fait. Pour cela, il faut savoir se mettre en action, c’est l’action qui crée les résultats, je pense que l’on sera tous en accord avec cela. Ce n’est pas en regardant notre ordinateur que notre mémoire va s’écrire, ce n’est pas en regardant les poids au fond de notre salon que l’on va prendre du muscle… Nous avons besoin d’agir. D’habitude, nous constatons aisément cela, il faut faire des choses et si nous étions « feignants », nous n’aurions rien dans la vie et qu’il fallait faire les choses. Le souci c’est que l’on nous a expliqué cela, sans préciser qu’il suffisait de constater que la circonstance est là, que l’on constate par exemple que l’on ait un mémoire à faire, pour juste s’y mettre. La circonstance est : « mémoire à faire », l’action « faire le mémoire » et le résultat c’est : « le mémoire est fait », on nous dit : « allez fais l’action ».
Nous avons appris à travailler sans tenir compte du fait que nos actions proviennent elles-mêmes d’une émotion, qui elles-mêmes proviennent d’un système de pensées.
Personne ne nous l’a dit.
Ce qui fait que nous avons tout un système de pensées et d’émotions qui fait que l’on procrastine, nous sommes dans cette dynamique où l’on va se dire que cela allait être dur, que nous n’avons pas du tout envie de le faire, que l’on va être nul en le faisant, mais pourquoi je le fais cela ne sert à rien, j’ai la flemme et je ferais mieux de faire un thé, là c’est le matin/le soir ce n’est plus le bon moment pour travailler… On nous dit de rester avec tout ce brouhaha mental toutes ces pensées, et toutes ces émotions désagréables qui vont avec, on peut se dévaloriser avec de pensées pareilles, lorsque l’on se dit que cela va être nul et que de toute façon nous n’allons pas réussir à écrire notre mémoire, que cela ne sert à rien de s’y mettre. Nous pouvons aussi avoir des émotions de faire tout un tas de choses comme fumer par exemple, envie de manger (cela va dépendre de votre tampon émotionnel), mais votre cerveau va vous proposer d’aller se faire un thé, de manger un petit peu de chocolat, fumer une cigarette, vérifier les soldes sur Asos… Votre cerveau va vous proposer tout un tas d’envies, vous allez penser de nombreuses choses qui vont encombrer votre esprit, vous allez être confronté à un brouhaha mental qui est extrêmement fatiguant. Si vous passez plusieurs jours de votre vie à procrastiner sur un projet vous savez à quel point c’est épuisant mentalement et émotionnellement. Vous avez aussi toutes les émotions qui vont avec, et tout ce que l’ont vous dit c’est : « bah alors, pourquoi tu n’agis pas ? Pourquoi tu ne le fais pas ce mémoire », nous avons l’habitude de nous forcer à faire les choses et d’aller dans l’affrontement. On garde tout ce système de pensées, mais on agit malgré tout. Je ne dis pas qu’il ne faut pas le faire, ce que je vais vous proposer ici c’est d’aller reconnaitre et de voir qu’à ce moment là vous avez tout un système de pensées qui vous maintient dans l’inaction, et qu’évidemment ce n’est plus la solution la plus facile que d’avoir que des pensées qui vous maintiennent dans l’inaction, et d’agir à l’encontre.
C’est ce que j’appelle la résistance.
C’est comme si vous aviez le gâteau devant vous et que vous continuez de penser « il a l’air bon il me fait bien envie » mais que vous vous empêchiez de le manger. Il est certain que c’est beaucoup plus difficile de se dire : « tiens il me fait envie » et de ne pas le manger, que de se dire : « non ce n’est pas l’heure, là ça va être lourd et je pourrais le manger plus tard quand j’aurais davantage faim, bref je n’ai pas besoin de manger un gâteau maintenant », il est beaucoup facile de ne pas manger de gâteau si votre état d’esprit est celui-ci, et non celui-ci « il faudrait que je le mange ». Dans le cas de la procrastination c’est exactement la même chose, si votre état d’esprit est le suivant : « non mais je vais être nulle à ça, ce n’est pas la peine, autant le faire demain » cela va être beaucoup plus dur de vous y mettre que si vous avez un état d’esprit beaucoup plus clair et propice au travail. C’est un petit peu comme si vous alliez avec des amis dans un bar et que ce bar était bruyant, avec de la musique/ du karaoké, des bières, des petites tables bien serrées les unes aux autres et que vous disiez à vos amis : « je vais sortir mon ordinateur et je vais me mettre à écrire mon mémoire ». Evidemment cela ne va pas être évident avec le bruit ambiant, avec la musique, avec vos amis qui vous direz « non mais là c’est le moment de s’amuser, tu travailleras plus tard, ton mémoire te servira à rien, il n’y a pas de travail en France alors pourquoi tu t’embêtes à avoir ton diplôme », et que vous vous étiez au milieu de tout cela en train d’essayer de vous concentrer.
Evidemment que ce n’est pas du tout facile de le faire dans ces circonstances là. C’est exactement ce que l’on essaie de faire lorsque l’on essaie de travailler en maintenant son brouhaha mental et en s’y accrochant, on a une part identitaire à ce brouhaha mental, on s’y accroche comme si cela était la vérité absolue sur nous : « non mais tu sais Esther je suis vraiment nulle à l’écrit, c’est très dur parce que toutes les 5 secondes je m’arrête et actuellement c’est nul et je continue de penser que ce que je viens d’écrire c’est nul ». Ce n’est pas factuel, il faut remarquer que c’est juste un choix de pensées. Là c’est comme si vous étiez dans votre bar à essayer de vous concentrer avec vos amis qui essaient de vous détourner l’attention et avec la musique et l’environnement. Ce qu’il se passe socialement lorsque l’on remarque qu’il y a une habitude de procrastiner, ou une autre habitude qui ne convient pas, on a remarqué que les habitudes étaient faites de 3 choses : d’un déclencheur, d’une suite d’actions et d’un résultat. Cela nous en avons longuement parlé dans un épisode totalement dédié. On nous dit que pour changer l’habitude, c’est facile, il suffit de remarquer quel est le déclencheur de l’habitude et de créer un nouveau déclencheur qui va permettre d’avoir l’habitude que tu désires. Dans le livre « Power of habits » l’auteur nous propose par exemple, de mettre nos baskets au bout du lit si l’on souhaite faire du sport au saut du lit de cette manière c’est la première chose que l’on voit en se levant, de manière circonstancielle on voit les baskets qui sont là, cela va déclencher la suite d’actions. Sauf que lorsque l’on prend ce genre d’habitude, on fait l’impasse sur la partie pensées/émotions, on oublie qu’en réalité il va falloir être dans l’état d’esprit de prendre les baskets, d’avoir envie de faire du sport et d’y aller. On peut tout à fait avoir les baskets au bout du lit et ne pas faire le sport : « je sais que j’avais dit que j’en ferais mais j’ai la flemme et je n’ai plus envie », ce n’est pas suffisant. Lorsque l’on fait ça, c’est comme lorsque l’on fait un régime et que l’on nous dit que lorsque l’on a envie d’un cookie eh bien ce n’est pas grave, tu restes avec tes pensées du type : « les cookies ça à l’air bon quand même, c’est injuste que je n’ai pas le droit d’en manger », ce qui fait que l’on résiste. On travaille sur l’action en oubliant et en occultant que nos actions viennent de nos pensées, qui elles-mêmes procurent des émotions.

Désamorcer son schéma de pensées habituel pour se mettre en action

Le but ne va donc pas qu’être de mettre des baskets au bout du lit, le but ne va pas être juste de trouver les circonstances les plus propices à travailler, et que de travailler dans Dunbar bruyant n’est pas optimal et qu’il vaudrait mieux travailler dans une bibliothèque, il ne s’agit pas que de cela, il s’agit surtout d’aller faire le vide dans notre tête et de mettre dans notre cerveau des pensées qui vont nous mettre dans l’action de travailler, et de ne pas rester avec les pensées qui vont nous mettre dans l’inaction et la procrastination. Le but du jeu n’est pas de se dire : « il faudrait éteindre la musique de ce bar », parce qu’en l’occurrence si le bar est notre tête pour poursuivre sur cette analogie, on ne va pas juste pouvoir se barrer à la bibliothèque, ce n’est pas possible, vous ne pouvez pas vous enlever de votre cerveau, par contre ce que je peux vous proposer c’est de vous dire, à défaut de pouvoir aller à la bibliothèque, nous allons pouvoir éteindre la musique dans ce fichu bar, nous allons pouvoir aller voir le DJ et décider quelle musique on y met et quelle personne entre dedans. Mais si on fait juste ça, ça revient à se dire : « j’ai remarqué que mon cerveau est plus propice à travailler le matin que le soir du coup je vais me planifier mon travail le matin », ce qui est une bonne chose en soi, effectivement il est bon de vouloir travailler sans la musique, cela va être plus simple d’être dans un bar calme, mais ce n’est pas suffisant. Se planifier des horaires pour travailler où l’on sait que notre cerveau est plus efficace, c’est une bonne chose mais ce n’est pas suffisant. C’est comme si nous avions arrêter la musique dans notre bar, mais qu’on avait toujours des amis qui viendraient nous voir avec des bières et nous dirait « viens boire une bière quand même, il faut te détendre, tu bosses tout le temps, de toute façon la France c’est n’importe quoi, tu n’aurais pas de travail etc… », vous êtes dans votre bar calme, certes, mais vous êtes importuné par des amis vraiment très lourds.
Le but va être, qu’en plus que de se faire tout un cocon de circonstances qui nous permettent de bien travailler et de remarquer quelles sont les circonstances qui permettent à notre cerveau d’être plus efficace, ou à notre physique de l’être s’il s’agit de notre physique, ou les moments de notre journée où l’on pourrait planifier les choses à cet endroit là parce que c’est ce qui nous conviendra le mieux, cela va être une bonne chose mais ce ne sera jamais suffisant. Il va aussi falloir que l’on conditionne notre cerveau à travailler. Il va aussi falloir que l’on arrête de penser que ce n’est pas grave de repousser au lendemain, d’aller se faire un thé, et il va falloir de se mettre dans un état d’esprit qui va nous permettre de ne pas procrastiner et de travailler sur la tâche que l’on a à faire. Et pour cela il va falloir se poser la question : « qu’est-ce que je pense ? Qu’est-ce qui fait, en tout honnêteté intellectuelle, qu’à ce moment là je ne travaille pas », et non il ne s’agit pas des circonstances, et non ce n’est pas qu’il faut éteindre son linge absolument etc… non ce n’est pas ça. Ce n’est pas non plus l’appel de cette personne en particulier parce que je pourrais très bien mettre mon téléphone en mode avion. Qu’est-ce qui me bloque et que fait que je ne travaille pas, la réponse est toujours : mon brouhaha mental. Toutes les actions que l’on fait dans notre vie viennent de mes pensées. Souvent on se dit : « c’est dur de s’y mettre, mais une fois qu’on y est, ça va c’est facile », ou juste « le plus dur c’est de commencer, une fois que t’es dans ta bulle c’est bon ». Nous sommes nous posés la question pourquoi c’est si dur de s’y mettre alors qu’une fois que l’on s’est lancé c’est facile ? La réponse est simple : avant de s’y mettre, nous avons tous un brouhaha dans notre tête qui nous propose les deux options, qui nous dit : « nous pourrions aller travailler/ nous pourrions ne pas aller travailler », et nous sommes dans cette sorte de guerre interne où on se dit « mais je pourrais repousser cela, je pourrais regarder Facebook, et ça fait un petit moment que je n’ai pas checker mes mails » et en même temps on a cette phrase en toile de fond « non mais il faut que je m’y mette, deux jours que je ne fais rien, je commence vraiment à me sentir mal à propos de cela, j’ai la deadline qui approche », ce sont toutes ces phrases qui font que l’on ne travaille pas, une fois que l’on s’y ait mis, il n’y a plus le cerveau qui commence à nous proposer autre  chose, nous sommes en train de penser à ce que l’on est en train de faire, nous sommes dans le flow de l’action. Je vous renvoie au podcast sur le sujet en cliquant ici.
Toute notre cognition est prise par l’action que l’on est en train de faire, notre cognition n’est plus du tout en train de nous dire « on pourrait aller se faire un thé », parce que nous sommes dans la concentration et dans l’action. La différence entre les deux, c’est notre brouhaha mental. Avant de s’y mettre nous avons tout un brouhaha mental, et une fois qu’on s’y ait mis on ne l’a plus, et c’est pour cela que lorsque l’on s’y ait mis c’est facile. Ce que je vous propose aujourd’hui, c’est que ce ne soit plus jamais plus difficile de s’y mettre, et que vous puissiez vous mettre dans l’état d’esprit qu’il vous faut, pour pouvoir faire le travail que vous voulez faire en toute tranquillité et que ce ne soit pas une torture et que cela ne soit pas compliqué de s’y mettre, que cela ne soit pas tout un brouhaha mental de s’y mettre, que vous puissiez vous poser et reconnaitre toutes les pensées que vous avez à l’esprit et qui vous empêche de vous mettre au travail, de les reconnaitre, de faire le tri, de regarder quelles sont là, d’accepter leur présence, parce que de toute façon si vous y résistez et que vous allez à leur encontre, vos émotions et les pensées qui les procurent sont juste là, acceptez qu’en effet vous vous sentez frustrée, que oui vous vous sentez dévalorisée parce que vous êtes en train d’écrire, que oui vous trouvez cela injuste de ne pas manger le cookie alors que d’autres personnes pourraient le manger, restez avec cette émotion là et demandez-vous : « qu’est-ce que je fais maintenant ? » et « qu’est ce qu’il me faut pour pouvoir faire ce qu’il me faut là maintenant tout de suite », si je souhaite par exemple c’est de suivre mon planning, ce que je souhaite réellement c’est de ne pas manger le cookie, ce que je souhaite réellement c’est d’aller au sport, que me faut-il pour cela, qu’est-ce qu’il me faut penser/ressentir pour cela, et je me pose la question de quelle émotion il me faudrait pour que je fasse un excellent mémoire, qu’est-ce qu’il faudrait que je ressente ? Il faudrait que je me sente ultra confiante, il faudrait que je sois ultra motivée, il faudrait que je crois en moi, que je trouve cela génial et que je prenne du plaisir dans le process, et je me mets dans cet état d’esprit là et je me demande ce qu’il faudrait que je pense pour en arriver là.
Il est normal d’avoir des doutes et cela fait parti du processus, le plus grands artistes qui écrivent les plus belles chansons et les plus beaux romans sont aussi des personnes qui doutent, je suis juste un être humain et c’est trop cool, je vais faire quelque chose de génial, il n’y a pas de pression et quoi qu’il arrive je pourrais revenir dessus, il faut peut-être se dire que si je le fais maintenant je vais me sentir bien, idem pour le ménage où vous pouvez vous dire que vous avez envie de vivre dans une maison propre, une fois que je vais m’y mettre je sais pertinemment que ce sera plus facile alors que je m’en fais tout un monde mais je sais que ce n’est pas si dur que ça que de vider le lave vaisselle et de le remplir à nouveau. Je vous fais quelques propositions et si vous ne savez pas quoi vous dire, commencez lorsque vous êtes en plein procrastination, posez-vous et restez en présence avec ce qu’il se passe dans votre tête. Faites une séance de méditation si vous savez méditer, méditer correspond à juste observer ce qu’il se passe dans votre esprit, en l’occurrence c’est se concentrer sur ce que votre cerveau vous propose et les émotions qu’il vous propose de ressentir, soit vous faites un flot de pensées sur la situation, et vous vous posez la question suivante : « pourquoi je procrastine à faire telle ou telle chose ? », et vous y répondez à l’écrit. Au cas où rien ne vous vient, demandez-vous quelles sont les 20 bonnes raisons de rester à ne rien faire, vous allez voir que votre cerveau va vous proposer des choses, il va aller chercher des choses identitaires et vous allez pouvoir vous proposer des pensées alternatives, des choses qui vont être davantage créatrices pour vous.
Prenez votre modèle de Brooke Castillo et mettez dans la ligne résultat : « je veux écrire mon mémoire sereinement et sans remettre en question le travail que je suis en train de faire », l’action qu’il va falloir mettre en place : « il va falloir que j’écrive », le résultat : « j’ai écrit mon mémoire », l’émotion qui va vous mener à l’action c’est à vous de la définir, comment il faut que vous vous sentiez vous pour que vous puissiez écrire votre mémoire, pour pouvoir aller au sport, pour certains ça va être de la réassurance, pour d’autres cela va être de la concentration, pour d’autres du challenge, c’est ce qui marche pour moi : « meuf t’es badass, tu vas le faire, c’est juste inconfortable, en vrai ce n’est pas difficile, une fois que tu serais lancée ce sera trop bien », c’est une émotion que j’aime bien ressentir personnellement. Cherchez l’émotion que vous devez ressentir pour vous sentir comme vous le voulez, et ce processus là je le décortique en détail aux épisodes consacrés à comment utiliser le modèle de Brooke Castillo, je vous en ai parlé dans l’épisode qui s’appelle « Se sentir bien », qui est un des anciens épisodes, vous aviez tout le détail de comment on se propose un nouveau modèle et de nouvelles pensées.
La réalité est qu’à chaque fois que vous avez quelque chose à faire vous vous posez la question : « qu’est-ce qu’il faut que je pense pour que je fasse cette chose là de la meilleure manière qui soit, dans quel état d’esprit il faut que je sois pour que je fasse la chose en question, et ne pas continuer d’accepter de penser des choses qui me bloque », ou de les penser mais qu’il ne va pas falloir agir dessus et qu’il va falloir de la volonté, on a tout un moment où nous allons être en dissonance cognitive, il va à la fois avoir les pensées qui sont « tu vas voir t’es badass », ça va être trop bien, avec cette espèce de motivation et de l’autre les pensées qui te dit que tu ne vas pas y arriver « t’es nulle, tu sers à rien que t’es nulle », et nous avons ces deux systèmes de pensées en tête et c’est normal, je vous propose de taire la partie qui vous maintient dans l’inaction et d’accentuer volontairement la partie qui vous met en action, et de vous dire que si la partie qui vous maintient en inaction d’habitude est présente, eh bien de ne pas agir dessus, et c’est pour cela que les gens qui travaillent uniquement à la volonté sans jamais avoir entendu parlé du système pensées/émotions/actions arrivent malgré tout à faire des choses dans leur vie et vous vous avez réussi à faire des choses dans votre vie sans connaitre cela, mais ça s’est fait à la sueur de votre front, à la résistance et au courage, ce que je suis en train de vous dire c’est que vous n’avez pas besoin de crier sur vos amis qui vous disent de prendre des bières, mais vous avez juste à arrêter, vous avez juste besoin de changer d’amis et qu’ils comprennent que vous avez juste besoin de travailler en faite.
Je vous laisse explorer cela, réécouter les épisodes que j’ai pu vous proposer sur les habitudes, sur « Se sentir bien », sur les émotions/actions et de mettre cela en application, jusqu’à ce que vous ayez trouvé votre rythme qui vous permette de vous y mettre à tous les coups. Vous savez que lorsque j’enregistrais les podcasts au tout début, j’enregistrais un podcast à la fois parce que c’était tellement difficile pour moi, je me disais : « je suis nulle à faire un podcast concis, je pars dans tout les sens, on ne va jamais réussir à me suivre parce que je pars dans mes pensées et que je fais du bla bla, je parle pour ne rien dire », et j’avais à la fois cette autre pensée qui était : « non mais c’est ce que je veux faire, je veux être sur le ton conversationnel, je veux discuter avec les gens, je veux être proche d’eux, je veux justement ne pas faire quelque chose de trop scolaire et très cadré parce que je trouve cela très ennuyant à écouter, j’ai envie de faire quelque chose qui soit dans l’émotion, où je vous parle avec mon cœur, avec mes mots ». J’avais ces deux systèmes de pensées qui cohabitent, à chaque podcast je me dis : « qu’est-ce que je veux pour ce podcast ? Comment je veux me sentir pour que ce podcast soit super ? Qu’est-ce que je souhaite à la fin de ce podcast ? » Juste avant de lancer l’enregistrement, je me mets dans ces conditions qui me permettent de ressentir ce que je veux, je me conditionne mentalement : « voilà comment je veux me sentir », et je suis intimement convaincue que c’est ce que font les artistes lorsqu’ils montent sur scène. Lorsqu’ils disent qu’il leur faut un temps de concentration, ils ne mettent pas forcément de mots dessus, mais ils se demandent ce qu’ils doivent ressentir pour être bien et pour pouvoir se lancer et faire une excellente performance. Ce que je vous propose de faire, c’est qu’à chaque fois que vous devez vous y mettre, mettez-vous dans cette bulle là pour pouvoir être performant et bien, et de ne pas être dans la confrontation, et dans la difficulté et de le faire parce que vous en avez envie, vous avez surement des bonnes raisons de faire votre mémoire, cela vous plait, vous allez être très fier lorsque vous aurez fini, diplôme ou pas et travail ou non à la sortie de ce diplôme.
Mettez vous dans l’émotion qui va vous permettre de donner le meilleur de vous-même et dites vous qu’on est tous pareil, qu’on doute tous de nous-mêmes et que cela fait partie du jeu et de l’expérience humaine et que c’est tout à fait normal, et qu’on aura pas de résultat différents dans nos vies si on ne met pas en place des actions, donc de tout façon vous ne pourrez pas y couper.
Je m’arrête là pour cet épisode, je vous embrasse, je vous souhaite un excellent week-end et je vous dis à vendredi prochain !