Retranscription écrite du podcast :

Bonjour à tous et bienvenue dans Se Sentir Bien, le podcast qui est là pour vous aider à devenir votre propre coach, je suis Esther Taillifet et dans ce 96ème épisode nous allons parler de lucidité.
C’est une question qui revient tellement souvent lorsque je vous parle de tout ça, lorsque je vous parle des circonstances neutres et du fait que l’on peut choisir ses pensées, et que les choses ne sont ni horribles ni géniales, c’est juste qu’il nous est possible de faire le choix de la neutralité ou peut-être même de la positivité qui sait ? Souvent la première chose qui me vient en tête lorsque on parle de ça à travers le podcast, ou lorsque je lis vos commentaires, ou que ce soit également en séance de coaching : « oui mais moi j’ai envie d’être lucide face à cette situation, je n’ai pas envie de me mentir à moi-même ou de me raconter une histoire positive alors que les choses sont catastrophiques, que les choses sont très graves et je trouve cela complètement absurde ». Je ne sais pas si vous vous reconnaissez là-dedans mais par rapport à ce que l’on considère dans notre société comme étant des circonstances difficiles de la vie comme : un divorce, une décès, un tremblement de terre, un incendie à son domicile… Nous n’avons pas forcément envie de nous dire que c’est quelque chose de bien, que cela nous a permis de nous rendre compte de certaines choses comme par exemple se rendre compte de la valeur du temps passés ensemble et des souvenirs qu’on a développé, de la valeur des relations également. Peut-être que vivre comme cela, quelque chose de difficile dans notre maison, comme une inondation ou un incendie cela permet de resserrer les liens dans la famille, et on n’a pas envie de voir cela, nous n’avons pas envie d’adopter ce système de pensées là, parce que si on le fait, on a l’impression de perdre en lucidité et d’oublier que c’était horrible et que cet incendie était injuste et qu’il aurait pu être évité, que cela n’aurait jamais du se produire etc…
Ce qui va être important de voir que le fait de choisir de penser que c’est horrible/injuste/que ça n’aurait pas du se produire, nous avons l’impression de faire preuve de lucidité en pensant ainsi mais finalement c’est juste un biais négatif de cette réalité. Nous avons l’impression que lorsque nous disons cela, on accède à la réalité, parce que notre cerveau a été entrainé à cela, son rôle c’est de nous maintenir en vie, et le fait de nous permettre de voir le danger, de le reconnaitre, c’est un moyen de nous protéger. Si notre cerveau est en mesure de reconnaitre le danger, nous serons plus à même à y répondre et y palier et donc de se préserver face à ce danger. Voir les choses qui pourraient mal se passer, qui ne vont pas bien dans certaines situation, ce n’est pas ça la lucidité, c’est juste le biais négatif de notre cerveau, c’est la façon qu’à notre cerveau de nous protéger face aux circonstances extérieures.
C’est dur à entendre en tant qu’être humain, nous avons tendance à ne pas avoir cette humilité là, nous avons tendance à vouloir se dire que nous, en tant que petit être humain d’être lucide par rapport aux choses, on a envie de ça. D’autant plus si vous avez l’esprit cartésien, vous savez que j’aborde ce podcast et le développement personnel en général avec une vision assez rationnelle, une démarche assez scientifique puisque c’est le biais culturel duquel je viens, c’est quelque chose qui me parle beaucoup et si l’on a cette vision là en particulier nous sommes d’autant plus sujet à cette problématique là.

Il faut accepter et avoir l’humilité de reconnaitre qu’en tant qu’être humain, nous n’avons pas accès à l’entièreté de la réalité.

La réalité ne nous est pas accessible par définition. Je m’apprête à dire quelque chose de plus philosophique que d’habitude, la réalité n’est pas l’ensemble des choses qui sont perceptibles par l’homme, ce n’est pas juste l’ensemble ce que l’on percevoir à travers nos sens, à travers notre vision, notre toucher, à travers notre audition, notre goût, à travers notre odorat. Toutes ces choses ne sont que des perceptions de la réalité, il n’y a qu’à voir des photos qui sont faites dans l’infrarouge, ou si vous avez juste fait une radio de votre bras, de votre pied, vous avez pu avoir accès à une partie de la réalité qui n’était pourtant pas perceptible par vos sens d’être humain. Cette partie de la réalité, c’est votre squelette par exemple, ou votre imagerie dans l’infrarouge par exemple ou le rayon X, tout cela étant des longueurs d’ondes qui ne sont pas perceptibles par l’Homme, qui sont pourtant bien réelles et qui font pourtant bien partie de notre réalité. C’est juste que l’on ne les perçois pas au quotidien.
En tant qu’être humain, nous sommes limités par notre corps, par les capacités de notre cerveau, par le temps que l’on a dans notre corps sur cette terre et avoir la prétention que l’on a accès à l’entièreté de la réalité, c’est un leurre. On n’a pas accès à l’entièreté de la réalité, on ne sait pas de quoi est faite la réalité, tout ce que l’on a c’est notre perception. Notre perception est biaisée de base, si on s’en remet aux différentes cultures, la perception va être l’interprétation des différentes circonstances et elle va être complètement biaisé. D’une culture à l’autre, le même comportement va être perçu d’une façon totalement différente, parce qu’il y a toute une culture derrière qui fait que l’on va percevoir les choses de telles ou telles manières, comment les interpréter et comment les comprendre. Il y a aussi tout un tas de signaux auditifs et visuels qui ne sont pas perçus de la même manière, parce que nous sommes par exemple plus habitués à entendre des sons plutôt que d’autres par exemple, je pense aux langues par exemple. Si vous entendez une langue que vous ne connaissez pas, qui n’est pas votre langue maternelle et que c’est la première fois que vous l’entendez, il y a peut être des sons que vous n’allez  pas entendre, et pourtant ce serait accessible à votre cerveau d’être humain mais vous, vous ne l’entendez pas parce que votre oreille n’y est pas habituée, vous n’avez pas eu ce biais culturel qui a construit votre oreille d’une telle manière que vous soyez en capacité d’entendre ce son, et donc vous pourriez jurer que ce son n’existe pas et que cette personne ne l’a même pas prononcé alors qu’en réalité c’est vous qui n’êtes même pas en mesure de le percevoir. Ce qui nous montre que même par le biais de notre culture, nous sommes capables en tant qu’êtres humains, de ne pas percevoir la même chose, quand il est question de l’interprétation c’est encore plus large en réalité. En tant qu’être humain et d’une société à une autre, nous n’allons pas interpréter les mêmes comportements de la même manière, le fait de ne pas finir son assiette par exemple en France c’est extrêmement mal poli, ça veut dire que l’on a pas aimé ce qu’on nous a servi, cela peut être interprété de la sorte, la personne en face a le droit de penser que si vous n’avez pas fini votre assiette c’est parce que ce n’était pas bon, alors que dans d’autres pays, finir son assiette signifie que l’on a pas eu assez à manger, c’est au contraire un compliment que l’on est en train de faire à l’autre. Là encore, cela nous montre que notre culture nous transmets un biais dans notre perception des choses, et là je ne parle que de notre culture et de nos 5 sens, mais des biais et des limitations, nous en avons pleins et même au delà de notre capacité à les percevoir en tant qu’être humain.
Penser que l’on a la capacité d’appréhender l’entièreté de la réalité c’est se leurrer nous-mêmes, nous n’avons accès qu’à une partie de cette réalité qui est filtrée par notre cerveau, et il a tendance à nous proposer une version plutôt négative de cette réalité, il a tendance à nous proposer le pire des scénarios possibles lorsqu’il visualise le futur, il a tendance à nous proposer la pire des raisons possibles lorsqu’il essaie d’interpréter le comportement de quelqu’un. Il essaie de nous proposer que cette personne nous en voulait, comme si c’était à propos de nous, juste pour que l’on puisse se protéger et anticiper, alors qu’en réalité il est très probable que si l’on pose la question à cette personne, qu’elle a agit de telle ou telle manière et que ce n’est pas du tout à propos de nous, je vous donne un exemple assez simple : une personne qui arrive à un diner avec une bouteille de vin rouge et qui nous propose cette bouteille en nous disant qu’elle nous l’a apporté pour nous faire plaisir que c’est un cadeau, alors que cette personne est censée savoir qu’on est enceinte et qu’on ne peut pas en boire et que c’est limite cruel parce que nous on aime ce vin là mais qu’on ne va pas pouvoir le boire, eh bien on peut très bien l’interpréter personnellement, notre cerveau va vouloir nous proposer le pire des scénarios possibles : « cette personne se fiche de moi, elle n’a aucune considération envers moi, et n’a pas du tout d’empathie et elle a complètement oublié que j’étais enceinte et que je ne pourrais donc pas boire d’alcool, elle l’a fait exprès, elle a choisi un vin que j’aime beaucoup exprès pour que je ne puisse pas en profiter ». Pour peu que j’ai déjà la sensation que cette personne ne m’apprécie pas, je vais créer pour moi-même des pensées qui vont valider le fait que cette personne en face de moi ne m’aime pas.
Pourquoi nous faisons cela ? Parce que notre cerveau, tout ce qu’il veut c’est nous protéger et nous permettre de nous rendre compte si quelqu’un nous veut du mal, quelqu’un veut nous porter préjudice ou si quelqu’un ne nous aime pas, qu’on soit prévenus pour que l’on puisse agir en conséquences. Nous voyons bien que dans cette situation, nous ne sommes pas du tout en mesure d’appréhender la réalité, notre cerveau a l’impression que c’est la réalité. Quand on va vous demander pourquoi on vous a amené du vin, vous allez être certaine de dire que cette personne vous voulez du mal, et qu’elle n’a aucune considération pour vous, elle n’avait en faite pas tellement envie d’aller à ce diner et qu’elle s’est moquée de vous en vous apportant une bouteille de vin rouge, et vous en êtes persuadé, vous allez en parler à des amis en leur disant : « non mais tu te rends compte ce qu’elle est prête à faire, non mais elle est complètement ridicule, la prochaine fois qu’est-ce qu’elle va inventer pour me déstabiliser, alors qu’elle sait que je suis enceinte, elle a juste envie de m’ennuyer ».
Voilà comment nous pouvons parvenir à interpréter cela et à en être persuadé. S’il y a bien quelque chose dont on doit se méfier lorsqu’il s’agit de percevoir la réalité, c’est bien de notre cerveau humain. Il est truffé de biais dans tous les sens. Voir ce qui est négatif dans une situation ce n’est en aucun cas être lucide sur la situation en question. Absolument pas.
A aucun moment, avoir un biais négatif, c’est être lucide sur une situation. C’est même complètement l’inverse, c’est au contraire notre cerveau qui nous donne un biais bien précis et qui nous propose de voir les choses de manière négative pour nous protéger, pour confirmer ce que l’on pense déjà, il y a tout un tas de biais cognitifs sur lesquels je pourrais faire une série de podcasts à un moment donné (update 2020, je l’ai fait !). Voir le négatif ce n’est pas être lucide, être lucide sur une situation ce n’est pas quelque chose qui nous est vraiment accessible en tant qu’être humain et croyez moi que je comprends vraiment que ce soit un véritable deuil à faire, que ce soit vraiment quelque chose de difficile à accepter mais sachez que c’est seulement notre ego d’être humain qui a du mal à accepter ça. Cela ne veut pas dire que ce n’est pas intéressant de regarder ce qu’il y a de négatif dans une situation, que cela ne va pas nous aider à peser le pour et le contre, finalement ce que je propose en session de coaching oui par le biais de ce podcast, ce n’est pas de ne pas être lucide sur les situations, mais plutôt de reconnaitre que de toute façon, vos pensées ne sont pas neutres, et quoi qu’il arrive vous allez avoir un biais, et de choisir un biais avec qui vous êtes, de choisir un biais qui est en accord avec vos valeurs, qui est en accord avec qui vous êtes, mais aussi avec les résultats que vous voulez dans votre vie et un biais qui est davantage positif que négatif, quitte à choisir une non-lucidité, quitte à choisir un système de pensées qui m’avantage et qui va créer quelque chose de constructif dans ma vie. Cela ne veut pas forcément de se dire qu’il se passe des choses horribles dans le monde mais je vais malgré tout décider que ça ne l’est pas et penser à la place que c’est génial.
Il s’agit juste de se demander : qui je suis ? Qui j’ai envie d’être ? Qui j’ai envie de devenir ? Quelles sont mes valeurs ? Quelles sont les choses qui sont belles pour moi ? Quelles sont les choses qui méritent d’être défendues pour moi ? Quelles sont les choses qui sont importantes à mes yeux, pour créer davantage de choses que je trouve belles, que je trouve bonnes et constructives pour moi et l’humanité. Quel est l’état d’esprit qui va le plus me servir ? Qu’est-ce qu’il faut que je pense ? Comment faut-il que je me sente ? Quelles actions il faut que je mette en place pour obtenir les résultats que je souhaite dans cette vie là ? Si je veux créer plus de positivité, et quand bien même je ne désire pas créer davantage de positivité.
Admettons que je veuille créer plus d’écoles dans ce monde, eh bien comment faut-il que j’agisse ? Il faut que je contacte davantage d’associations qui créent des écoles par exemple. Que je rentre en contact avec elles, que je fasse des dons. Comment faut-il que je me sente pour cela ? Il faut que je me sente confiante envers l’humanité, que je me sente en pouvoir, que je me sente motivée, que je me sente pleine d’amour, que je me sente positive par rapport à cette situation, des émotions qui vont être créatrices pour moi-même (je vous renvoie à l’épisode qui parle des émotions créatrices). Pour me remplir de ces émotions là, il va falloir que je pense des choses comme : « c’est tout à fait accessible pour moi de monter ce projet, ça va être génial, je vais pouvoir regrouper des forces d’associations diverses, je vais pouvoir lever des fonds, je vais pouvoir me former à tel ou tel sujet, je vais pouvoir créer telles ou telles initiatives ». Il faut que j’ai ces pensées là, évidement que si je me dis que toutes les personnes qui ont essayés avant moi n’ont pas réussi (on a la sensation que c’est être lucide que de se dire ça, mais en faite c’est juste adopter un autre biais qui serait celui de se dire « ce n’est pas possible pour moi de créer ce projet »). Ce qui est important de voir c’est que les deux pensées sont vraies, il n’y en a pas une qui n’est pas plus vraie que l’autre, et c’est là qu’est le piège de la lucidité, il n’y a pas une des affirmations précédentes qui est plus vraie que l’autre. Si je pense que ce n’est pas possible pour moi de monter ce projet, d’aider à construire de nouvelles écoles dans le monde, ou que ce soit (en France ou dans des pays en voie de développement peu importe), si je crois que ce n’est pas possible, je vais me prouver à moi-même que ça ne l’est pas, parce que je vais générer des émotions pour moi-même qui vont être non constructives, qui vont faire que je vais rester dans l’inaction et si je reste dans l’inaction, je continue de me prouver à moi-même que ce n’est pas possible puisque rien ne se crée, alors que si je pense que ça l’est, je peux mettre toutes ces actions en place que j’ai défini juste avant, qui vont me permettre d’obtenir ce résultat.
Il va être important de comprendre que je peux m’autoriser à choisir un biais qui va être constructif pour moi. Un biais positif, puisque je sais que quoi qu’il arrive je vais avoir un biais, autant choisir celui qui me sert davantage. Quoi qu’il arrive, ces deux pensées co-existent dans le monde, je pourrais adopter ces deux pensées, mais je choisis juste d’en avoir une qui va être plus créatrice pour moi et pour autant elle n’est pas plus vraie, elle n’est pas moins vraie, elle n’est rien de tout cela. Souvent on me dit : « Esther tu es complètement idéaliste, tu vois les choses de façon trop positive, tu n’as aucun sens des réalité », le fait est que je vois les choses de façon positives parce qu’elles le sont, tout autant qu’elles sont négatives. En voyant les choses de manière complètement positive et en étant idéaliste, je crée des situations idéales, c’est vraiment mon quotidien et ce que je crée pour moi-même, je peux vous assurer qu’aujourd’hui je crée un vie extraordinaire pour moi-même, je crée une réalité qui est idéale, pas parce que j’ai de la chance mais parce que je le crois, c’est juste une question de choix de pensées.
Ce que je vous propose dans ce podcast, ce n’est pas de ne pas être lucide, ce n’est pas d’occulter le fait qu’il y aura des obstacles, qu’il y a une façon de voir les choses qui est plus négative et qui est intéressante de prendre en considération parce que cet aspect là va nous mettre en garde, si notre cerveau nous propose cela c’est qu’il y a une raison, c’est parce que cette façon de fonctionner a un rôle, c’est de nous prévenir du danger, je ne dis pas que ce n’est pas important de tenir compte du danger. Ce que je veux vous montrer c’est que ce biais négatif n’est pas plus la réalité que le biais positif, et que nous en tant qu’être humain nous n’avons pas accès à l’entièreté de la réalité et que dès aujourd’hui’ on peut choisir de penser comme on le souhaite et quoi qu’on choisisse on aura raison, parce que par le biais de la prophétie auto-réalisatrice, par le biais de la loi de l’attraction, par le biais du modèle de Brooke Castillo, par le biais de notre cognition, ou de la prière, appelez le comme vous le souhaitez, nous créons notre réalité à partir de nos pensées, si je pense que tout est possible pour moi, tout va être possible pour moi, si je pense d’une manière positive, je vais expérimenter la vie d’une manière positive, si je pense d’une manière négative je vais expérimenter la vie d’une façon négative.
C’est ce que je peux constater dans ma vie quotidienne et c’est ce que l’on appelle le biais de confirmation et il n’y a pas de non-lucidité à choisir une version de la réalité qui va nous arranger et qui va nous permettre d’aller dans la direction dans laquelle on veut aller.
Je vais m’arrêter là pour ce podcast, je vous embrasse, je vous souhaite un bon vendredi et un bon week-end et je vous dis à vendredi prochain !